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L'Intérieur de la maison, ou les Époux raisonnables

L'Intérieur de la maison, ou les Époux raisonnables, comédie en trois actes & en prose ; par Boquay, 24 avril 1793.

Théâtre du Marais.

Titre :

Intérieur de la maison (l’), ou les Époux raisonnables

Genre

comédie

Nombre d'actes :

3

Vers / prose ?

en prose

Musique :

non

Date de création :

24 avril 1793

Théâtre :

Théâtre du Marais

Auteur(s) des paroles :

Bocquay

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1793, volume 11 (novembre 1793), p. 346-348 :

[Le compte rendu parle d’un « fond singulier », ce qu’on peut admettre. L’intrigue tourne autour de la question de la famille à la lumière d’un élément nouveau, le divorce. Le critique émet un avis plutôt positif : il dresse une liste de défauts (« deux intérêts bien prononcés, ce qui est un défaut », des personnages tous vertueux, qui ont des pensées souvent invraisemblables), mais pense que « cet ouvrage n'en offre pas moins un vrai mérite de facture, de détails & de difficultés vaincues avec adresse ». On retrouve le reproche de longueur, très fréquent. Si l’auteur veut que sa pièce reste, il faut (et il suffit) qu’il coupe « beaucoup du dialogue qui fait longueur dans plusieurs scenes, sur-tout au dénouement, & qui obstrue la marche de l'action ». Félicitations à l’auteur débutant, qui est un acteur du théâtre, et aux autres interprètes (deux noms cités).]

Mme. Saugrain, vieille femme, de 64 ans, vient de gagner, par l'entremise de Martel, jeune avocat, un procès que lui ont intenté des petits-enfans méchans & cupides. Mme. Saugrain, pour récompenser Martel, s'est décidée à l'épouser & à lui donner toute sa fortune. D'un autre côté, Dorsan, vieillard de soixante ans, a épousé, depuis huit ans, une jeune femme, dont il a même un fils : mais Dorsan s'est apperçu des assiduités d'un de ses amis, nommé Verseuil. Dorsan se doute qu'il aime sa femme, & que sa femme, malgré toute sa vertu, a quelque goût pour ce jeune homme ; en conséquence, Dorsan, philosophe rare, époux peu commun, propose à la femme de la rendre libre par le divorce, & de lui faire épouser Verseuil. En vain Mme. Dorsan se récrie ; il la contraint, par la force de ses raisons, à adopter cet arrangement. Les choses en sont là, lorsque Mme. Saugrain apprend que Martel, qu'elle veut épouser, vit, depuis dix ans, avec une jeune personne nommée Laurence, dont il a deux enfans. Mme. Saugrain feint de s'emporter : mais enfin, touchée de la candeur de Laurence, & du sacrifice que cette jeune infortunée faisoit au bonheur de Martel, elle leur découvre à tous deux qu'elle connoissoit leur union secrette, qu'elle n'avoit voulu que s'amuser un moment à leurs dépens, & elle les unit, en les adoptant pour ses enfans.

Tel est le fond singulier de l'intérieur de la maison ou les époux raisonnables. Quoiqu'il y ait deux intérêts bien prononcés dans cette piece, ce qui est un défaut ; quoique les personnages y soient tous vertueux, & que leur maniere de penser soit souvent invraisemblable, cet ouvrage n'en offre pas moins un vrai mérite de facture, de détails & de difficultés vaincues avec adresse. Nous croyons qu'il peut être vu long-tems avec plaisir, si l'auteur veut couper beaucoup du dialogue qui fait longueur dans plusieurs scenes, sur-tout au dénouement, & qui obstrue la marche de l'action. C'est au surplus le coup-d'essai d'un auteur de ce théatre, que le public voit toujours avec plaisir. On l'a demandé, il a paru : c'est Boquay, qui joue le rôle de Dorsan dans sa piece. Mlle. Masson y joue avec une sensibilité touchante le rôle de Mme. Dorsan, & Mme. Daiguillon fait briller le talent le plus estimable de diction, d'intelligence & de comique, dans le rôle, très-bien fait de la vieille Mme. Saugrain.

César : comédie en 3 actes et en prose. Auteur donné comme inconnu. 3 représentations au Théâtre du Marais, le 24 avril et les 1er et 5 mai 1793.

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