L'Intrigant démasqué (Bonel)

L'intrigant démasqué, comédie, de Bonel, 22 nivôse an 8 [12 janvier 1800].

Théâtre des Jeunes Artistes.

On a trace d'un autre Intrigant démasqué, attribué à Corsange, et dont on sait peu de choses.

Almanach des Muses 1801

La pièce change de titre de jour en jour, et parfois même dans le même journal : le 22 nivôse, c’est l’Intrigant démasqué qui est annoncé dans le Courrier des spectacles, mais le 23, le même Courrier des spectacles annonce en page 1 « la 2me repr. de l’Otage, ou l’Intrigant démasqué » (tout comme le 24 et le 25) tandis qu’il donne en page 2 le compte rendu de l’Otage, ou le Traître démasqué. Recherche arrêtée au 30 nivôse an 8 [20 janvier 1800].

Le nom de son auteur est également sujet à modification : Bonel devient Bonnet...

Courrier des spectacles, n° 1045 du 23 nivôse an 8 [13 janvier 1800], p. 2 :

[La veille, la pièce était appelée l’Intrigant démasqué, ce qui correspond bien à son intrigue, ici, elle est devenue l’Otage, ou le Traître démasqué, ce qui correspond bien aussi à l’intrigue. Petit reproche fait à la pièce : elle vient un peu tard (la loi sur les otages du 23 messidor an 7 [12 juillet 1799], destinée à prévenir les soulèvements redoutés dans toute la France, suite aux progrès des ennemis extérieurs, permettait de retenir des otages qui répondraient des actes de rébellions ou des assassinats de fonctionnaires, de militaires ou d’acquéreurs de biens nationaux, et elle a été abolie le 22 brumaire an 8 [13 novembre 1799], dans la suite immédiate du 18 brumaire). L’intrigue a besoin d’un mariage pour exister : Armand aime Constance que Lacaisse veut épouser aussi. Celui-ci fait arrêter Armand, un meurtre ayant été commis dans les environs : le voilà otage. Mais la loi est abrogée, il retrouve sa liberté, et peut confondre son vil accusateur. Mariage. La pièce a une qualité : quelques couplets de circonstance qui ont été applaudis. C’est bien peu de chose. L’auteur a été nommé.]

Théâtre des Jeunes Artistes.

C’est s’y prendre un peu tard, que d’offrir une pièce relative à un fait déjà ancien : mais lorsque l’ouvrage a quelque mérite, vaut mieux tard que jamais. La loi sur les ôtages a déjà donné le sujet d’un joli vaudeville au théâtre de la rue de Chartres, et elle a fourni à celui des Jeunes Artistes le sujet de l’Otage , ou le Traître démasqué, dont la première représentation eut lieu hier.

Armand, jeune homme peu fortuné, mais honnête, aime Constance, que recherche également Lacaisse, riche moderne.

Constance penche pour Armand, mais ne veut fixer son choix que d'après l’aveu de son père. Celui-ci, qui ne soupçonne pas que Lacaisse est un fripon, et qui ne veut pas gêner l’inclination de sa fille, la laisse maîtresse de son choix. Lacaisse, profitant de la loi sur les otages, a été à l’administrateur solliciter l’arrestation d’Armand, et l’a obtenue, parce que depuis peu il s’est commis un meurtre dans le voisinage.

Armand se rend en prison, mais un courrier apporte l’abrogation de la loi, et au moment où Lacaisse croit obtenir Constance, Armand se présente et prouve la perfidie de son rival, qui est chassé sur-le-champ.

Quelques couplets de circonstance ont été applaudis.

L’auteur est le citoyen Bonnet.

G* * *

Le Catalogue général des œuvres dramatiques et lyriques de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (Paris, 1863), p. 179, signale deux Intrigant démasqué : une comédie en un ou deux actes, de Corsange, et un vaudeville en 1 acte, de Bonel.

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