L'Irrésolution, comédie en un acte, en prose, de Vigneaux et Corsange, 3 octobre 1811.
Théâtre de l'Impératrice (Odéon).
Mémorial dramatique, ou Almanach théâtral pour l'an 1812, p. 97-98 :
[Après avoir résumé l'intrigue de la pièce, le critique se montre d'une grande sévérité : une longue série de défauts graves, et en particulier son caractère obsolète et l'ennui que distille une longue conversation entre quatre personnages, qui ne savent que changer de position (assis, debout), ce qui est une piètre forme d ethéâtre.]
L'Irrésolution, comédie en un acte en prose, par MM. Vigneaux et Corsange. (3 octobre.)
Une jeune veuve, nommée Amélie de Gercourt, se trouve placée entre le comte de Montfort et le chevalier Duvernay, qui prétendent également à sa main. L'un est froid et respectueux, l'autre étourdi et léger. Lequel des deux choisira-t-elle ? Son irrésolution à ce sujet augmente à chaque instant. Avant de se déterminer pour l'un ou pour l'autre, elle croit nécessaire d'agir de ruse, afin de bien connaître leurs sentimens : elle imagine donc de les éprouver sous le nom de sa tante. Dès la première entrevue, Duverney se laisse prendre au piège : plus épris de la fortune de la fausse tante, que des charmes d'Amélie, il se décide à devenir l'oncle plutôt que l'époux de cette dernière. Montfort, au contraire, triomphe de l'épreuve ; quoique sermonneur et passablement ennuyeux, il obtient la préférence : Amélie, nouvelle Coquette corrigée, donne sa main à l'amant estimable, et congédie le fat intéressé.
Cette pièce ne ressemble à rien. Exposition entortillée, intrigue surannée, style platement ambitieux, sans naturel, sans esprit sans suite, dénouement prévu dans tout ce qu'il a de pitoyable, tel est le résultat d'une grande heure de conversation entre quatre personnages, tantôt assis, tantôt debout, et toujours si complètement ennuyeux, que les spectateurs engourdis n'ont pas eu la force de demander le nom de l'auteur.
Paul Porel et Georges Monval, l'Odéon: histoire administrative, anecdotique et littéraire, p. 254, accordent peu de place à cette pièce :
Le 3 octobre, l'Irrésolution, comédie en un acte, en prose, de Vigneaux et Corsange, bien interprétée par Mlle Delille, fut sifflée.
Pièce sifflée, mais ce n'est pas tout à, fait une chute, puisque les auteurs sont connus. Mais elle ne paraît pas avoir été imprimée (d'après la Bibliographie de la France (1823), p. 134).
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