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L'Isle flottante, ou les Voyageurs aériens

L'Isle flottante, ou les Voyageurs aériens, comédie féerie et à grand spectacle, en un acte et en prose, de René Périn, musique de Leblanc, ballets de Hus jeune, 3 mars 1806.

Théâtre de la Gaieté.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Hugelet, an 14 – 1806 :

L'Isle flottante, ou les Voyageurs aériens, comédie féerie et à grand spectacle, en un acte et en prose ; Par M. René Périn, Musique de M. Leblanc, Ballets de M. Hus jeune. Représenté pour la première fois à Paris sur le théâtre de la Gaieté le 3 mars 1806.

Le Courrier des spectacles annonce la première de la pièce le 3 mars 1806, en lui donnant comme titre l'Isle flottante, et les Voyageurs Aériens. Le lendemain, il annonce la pièce en lui donnant son véritable titre, l'Isle flottante ou les Voyageurs Aériens en en la qualifiant de mélodrame.

Courrier des spectacles, n° 3317 du 4 mars 1806, p. 2 :

Les Voyageurs aériens ont fait hier une course très-heureuse au Théâtre de la Gaité. Le suffrage du public y a fixé, d’une manière distinguée, 1’Iste flottante, dont les auteurs sont, pour les paroles, M. Réné Perrin , et M. Hus le jeune pour les ballets.

Liste des personnages :

Zéphirin, génie,
Michaut, réparateur de chaussures,
Edgard, page de Zéphirin,
Orianne, fée,
Ilberthe, suivante d'Oriane,
Janette, femme de Michaut.

Cette liste est suivie d'une dédicace :

A Mlle Emilie.

Dans cet écrit que je t'offre en ce jour
          J'ai voulu, d'une main fidelle,
          Peindre la constance et l'amour :
De ce portrait le Public fut content.
Eh ! Pouvoit-il n'être pas ressemblant ?
Tu me servis de guide et de modele.

R. P.

Courrier des spectacles, n° 3320 du 7 mars 1806, p. 2 :

[Avant de résumer l'intrigue de la pièce, le critique affirme le recul de l'intérêt du public envers les féeries, depuis que les astronautes ont pris le ciel d'assaut, et que les danseurs font sur la scène ce qu'on attribue aux sylphes, fées et autres génies qui apparaissent et disparaissent instantanément. Il faut que l'auteur utilise, pour traiter ce genre de sujet « un style pur et élégant », et que le chorégraphe lui adjoigne « une composition agréable ». C'est le cas de la pièce nouvelle, « qui reunit ces deux avantages ». Le résumé de l'intrigue, très classique, ne permet de vérifier aucun des deux points, mais la phrase finale, qui souligne que le divertissement est le complément très agréable d'un « joli tableau », tout en donnant le nom des deux auteurs, paroles et chorégraphie. Mais rien sur la musique.]

Théâtre de la Gaîté.

L'Ile flotante, ou les Voyageurs aériens.

Depuis que nos aéronautes, en s’élevant dans les airs, et nos danseurs, en paroissant et disparoissant à nos yeux avec la rapidité de l’éclair semblent réaliser tout ce qu’on nous raconte des Sylphes, des Fées, et des Génies, nous sommes devenus plus familiers avec ces fictions ingénieuses, et nous y courons avec moins d’avidité. Autrefois les féeries obtenoient beaucoup de vogue. Le public se laissoit facilement éblouir par ces coups de théâtre imprévus avec lesquels il est si aisé de séduire la multitude. Aujourd’hui ou aime mieux le pathétique des situations, les coups de force. Les tours de baguette, quelque brillans qu’en soient les résultats, ne font plus d’honneur qu’au machiniste qui en dirige l’exécution.

Les auteurs qui se proposent de traiter encore de pareils sujets ne doivent donc pas compter sur un grand succès, s’ils sont uniquement réduits à cette sorte de ressource ; mais il leur reste un moyen de se faire applaudir et de se ménager quelques représentations, c’est de revêtir leur conception d’un style pur et élégant, et si le chorégraphe ajoute à ce premier travail une composition agréable, l’ouvrage, à l’aide de ces moyens, se soutiendra quelque tems.

C’est ce qui vraisemblablement arrivera à l'Isle flottante, qui reunit ces deux avantages, et qui a mérité un succès flatteur. L’auteur feint que le génie Zéphyrin et la fée Oriane, épris d’amour l’un pour l’autre, et ne voulant point par amour-propre se dévoiler leurs sentimens, prétendent, l’un que la femme est plus aisée à séduire que l’homme, et l’autre que son sexe est supérieur au nôtre. De-là une contestation, un défi. Deux jeunes paysans, Michot et Jeannette, s’offrent à leur vue, et servent à l’épreuve. La fée épuise en vain tout son pouvoir pour gagner le rustre, Zéphyrin échoue également auprès de Jeannette, et tout finit par l’union des deux amans et par celle du Génie et de la Fée. Un divertissement, dont l’auteur est M. Hus le jeune, complette d’une manière très-agréable ce joli tableau tracé par M. René Perrin.

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