L’Italiana in Londra, opéra italien, livret de Giuseppe Petrosellini, musique del signor Cimarosa, 9 septembre 1790.
Théâtre de Monsieur.
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Titre :
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Italiana in Londra (l’)
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Genre
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opéra italien
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Nombre d'actes :
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2
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Vers / prose ?
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Musique :
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oui
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Date de création :
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9 septembre 1790
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Théâtre :
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Théâtre de Monsieur
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Auteur(s) des paroles :
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Giuseppe Petrosellini
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Compositeur(s) :
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Cimarosa (et Cherubini)
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L’Esprit des journaux français et étrangers, 1790, tome X (octobre 1790), p. 322-323 :
[Comme on peut s’y attendre, l’intrigue et le livret ne méritent pas qu’on en parle. En plus, l’intrigue ressemble à l’Ecossaise (sans doute la pièce de Voltaire). Mais la musique est extraordinaire : celle de Cimarosa, le compositeur de la majorité de cette musique, mais plus encore les airs de Chérubini qui ont soulevé l’enthousiasme du public. Un air en particulier chanté magnifiquement par Viganoni est au-dessus de toute louange.]
Le jeudi 9 septembre, on a donné l'Italiana in Londra , opéra italien, musique del signor Cimarosa. -
Nous n'entrerons dans aucun détail sur l'intrigue de cet opéra : c'est un poëme italien ; c'est tout dire. Seulement nous remarquerons qu'il a beaucoup de ressemblance avec la comédie de l'Ecossaise. Il s'agit d'une jeune personne qui, après avoir quitté sa patrie, s'est réfugiée dans un café de Londres, où elle intéresse en sa faveur un bon marchand Hollandois (espece de Friport), & qui s'unit ensuite à un lord, qu'elle n'a jamais cessé d'aimer, quoiqu'elle le crût infidele.
Cet ouvrage a eu le plus brillant succès, & le doit entiérement à la musique, qui est, en très-grande partie, de Cimarosa. Cette musique justifie bien la haute réputation que ce compositeur s'est acquise par toute l'Europe. Mais deux trios & un air de M. Chérubini, ont tellement excité l’enthousiasme , que non-content de les faire répéter, le public s'est levé, à la fin de chaque morceau, pour demander l'auteur à grands cris : nous croyons qu'il est impossible d'entendre rien de plus beau, de plus neuf, de plus grand que l'air qui termine le second acte, & que chante M. Viganoni : les accens de la douleur, ceux du désespoir, la force & la variété des accompagnemens, tout y déchire l'ame du spectateur.
Félix Clément et Pierre Larousse, Dictionnaire lyrique, p. 371-372 :
ITALIANA IN LoNDRA (L'), opéra italien en deux actes, musique de Cimarosa, représenté à Rome en 1779 et à Paris le 17 octobre 1801, aux Italiens [Clément et Larousse ignorent la création en 1790 au Théâtre de Monsieur]. C'est un des ouvrages les plus charmants de l'auteur du Matrimonio segreto.
L'Italiana in Londra a pour titre : Intermezzo a cinque voci (intermède à cinq voix). L'ouverture est étincelante de verve d'un bout à l'autre. Cimarosa a été le précurseur de Rossini sous le rapport du brio, de l'esprit, de la gaieté pétillante et communicative. Ces deux compositeurs de génie n'ont pas été égalés dans la comédie musicale. Nous ne parlons ici que du grand art, des œuvres dignes de prendre place dans l'histoire de la civilisation et des beaux-arts. Les cinq personnages sont Madama et Livia, soprani ; Sumers, ténor ; Polidoro et Milord, basses. La première scène, qui se termine par un quatuor : Si lasci in libertà, est instrumentée avec une précision d'effet que Mozart seul savait trouver. Seulement, dans Cimarosa, les moyens sont plus simples. L'air larghetto de Livia : Straniera, abbandonata, est ravissant. Il est suivi de ce que nous appelons un duo entre Polidoro et Sumers. On appelait ce genre de morceaux plus proprement alors cavatina a due : Ho' della stima grande. Contentons-nous de citer comme autant de petits chefs-d'œuvre l'air de Madama : Modesto sui guardava ; l'air de Sumers : Venti volte in vita mia ; ceux de Polidoro : Dammai la mano o bella ; de Milord : Sire, io vengo ai vostri piedi ; et le finale si abondant d'idées et si divertissant du premier acte. Le second acte débute par un joli terzetto en canon à l'octave. L'air de Madama : Voi vedrete in una sala, n'est que gracieux ; la verve spirituelle revient dans l'air de Sumers : Vi parlo all' olandese ; et dans celui de Polidoro : Oh che gusto, che piacere ! L'air dramatique et sérieux de Livia vient reposer à propos l'esprit de l'auditeur en offrant des récitatifs caractérisés et une mélodie que réchauffe le sentiment vrai de la passion. Citons pour finir les airs comiques de Milord : Van girando per la testa ; le duo entre Livia et Milord : Caro amico, dont la partie de soprano est écrite bien haut, et le finale, qui ne le cède pas au premier en mélodie abondante. Nous le répétons en terminant : l'Italiana in Londra est un des principaux et des meilleurs types de l'opéra-buffa.
La base César ne connaît qu’une représentation de cet opéra, à Gand en 1782.
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