Les Illustres fugitifs, ou les Trois journées

Les Illustres fugitifs, ou les Trois journées, pantomime en trois actes et à grand spectacle, d'Édouard-Alexandre Bignon et Eugène Hus, ballets d'Eugène Hus, musique d'Alexandre Piccini, 8 janvier 1807.

Théâtre de la Porte-St-Martin.

Courrier des spectacles, n° 3620 du 9 janvier 1807, p. 4 :

Les Illustres Fugitifs ont réussi hier à la Porte St. Martin ; c’est une pantomime dont les auteurs sont MM. Eugène Hus et Bignon. Le premier est également auteur des ballets, et la musique est de M. Alexandre Piccini, chef d’orchestre de ce théâtre.

Courrier des spectacles, n° 3621 du 10 janvier 1807, p. 4 :

[Après le court entrefilet de la veille, un article consacré essentiellement aux ballets et aux danseurs, tous très bons, et en particulier une enfant de quatre ans : on aime les enfants précoces à cette époque. Et il y aura une suite...]

Théâtre de la Porte St-Martin.

Les Illustres Fugitifs.

C'est une pantomime qui a obtenu beaucoup de succès, le sujet en est touchant et bien dessiné ; on n’a rien négligé pour lui donner l’éclat convenable ; les décorations sont fraiches et d’un bel effet. Mais ce qui en fait le principal mérite, ce sont les ballets du premier et du second actes. Les talens des premiers sujets de la danse s'y développent avec avantage. Mad. Quériau dont le jeu est si naturel, si plein d’expression, y soutient avec distinction la réputation qu’elle s'est acquise. Morand s’est surpassé lui-même par sa legèreté et l'élégance de ses mouvemens.

On a souvent applaudi la vigueur de Spitalier, la grâce de Mlles. Aline, Doutreville et Agathe. Cette dernière annonce les plus heureuses disposions [sic]. Eugène Hus a joué d’une manière parfaite un rôle de paysan. Mérante s’est fait remarquer par ses talens, comme danseur très-habile et mime très-expressif. Enfin, il faut une mention honorable pour la petite Desnoyers, enfant de quatre ans, qui joue avec une intelligence rare.

Nous reviendrons sur cet ouvrage dans un de nos prochains Numéros.

Courrier des spectacles, n° 3623 du 12 janvier 1807, p. 3 :

[Au début comme à la fin de son compte rendu, le critique signale le succès de la pièce, à laquelle il trouve bien des qualités : une intrigue touchante, des décors et des ballets remarquables, et le jeu de Madame Quériau. Il résume ensuite, acte par acte le sujet, rempli de tous les poncifs du genre, la lutte du méchant contre le gentil, la prison, l'aide des gentils paysans, l'attaque des pirates, la fin heureuse, obtenue de façon paradoxale, le triomphe du gentil et la punition du méchant.]

Théâtre de ia Porte St-Martin.

La pantomime des Illustres Fugitifs continue d’avoir un grand succès. La partie dramatique en est touchante ; les scènes sont du genre pathétique. Ce sont celles qui réussissent ordinairement le mieux Les ballets, les décorations, et le jeu de Mad. Quériau ajoutent un grand mérite à cette composition, dont voici le sujet.

Un comte de Ludowiski est accusé de haute trahison par un Duc son ennemi. Il se sauve avec sa femme et son fils, et trouve un asyle sous la chaumière de bons et sensibles paysans. Mais sa femme et sou fils sont arrêtés : voilà le premier acte.

Au second on voit la mère et l’enfant prisonniers dans un château ; les bons paysans, fidèles à leur bienviellance [sic], y arrivent et déposent une caisse d'oranger dans laquelle Ludowiski est enfermé. Il en sort pour embrasse» sa femme et son fils, est reconnu et arrêté.

Le troisième acte représente une tour, au sommet de laquelle Ludowiski est parvenu à monter. Ici les paysans viennent encore à son aide. Ils abattent un arbre voisin qui va tomber précisément sur les crenaux [sic] du château. Ludowiski profite de ce bienfait et se sauve. Au même moment des pirates attaquent le fort et détruisent la tour. Le Duc avoit ordre de l’Empereur de proclamer la grâce de Ludowiski, Persuadé que son ennemi a été enseveli sous 1es ruines de la tour, il la proclame en effet, mais le Comte reparaît, et le Duc reçoit le prix de ses injustices et de sa perfidie.

Tous ces incidens sont bien rendus ; ils offrent un spectacle qui entretient la curiosité du spectateur, et multiplient ses émotions. On sait avec quelle vérité d’expression Mad. Queriau sait rendre le jeu et toutes les nuances des passions. Les représentations de cette pantomime attirent beaucoup de monde.

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