Les Intrigues de la Rapée, vaudeville grivois en un acte, de Merle, Sewrin et Dumersan, 11 août 1813.
Théâtre des Variétés.
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Titre
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Intrigues de la Rapée (les)
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Genre
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comédie grivoise mêlée de couplets
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose ?
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prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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11 août 1813
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Théâtre :
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Théâtre des Variétés
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Auteur(s) des paroles :
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Merle, Sewrin et Dumersan
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On trouve aussi le titre l’Intrigue de la Rapée, comme dans le Journal de l’Empire du 2 décembre 1813 ou le Journal des débats du 17 juillet 1814. Par contre, le 22 mars 1814, le Journal de l’Empire annonce les Intrigues de la Rapée.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Mme. Masson, 1813 :
Les Intrigues de la Rapée, comédie grivoise en un acte, mêlée de couplets ; Par MM. Sewrin, Dumersan et Merle. Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre des Variétés, le 11 Août 1813.
Journal des arts, des sciences et de la littérature, troisième volume (Quatorzième de l’ancienne Collection), n° 241 (Quatrième année, 15 août 1813, p. 217-218 :
[Le critique insiste beaucoup sur le fait que la pièce nouvelle est tout sauf nouvelle, tout en concédant que ce n'est pas si grave : l'important, c'est le plaisir du public. Comme le Galant savetier (de Nicolet, mais aussi de Saint-Firmin, 1799), il s'agit d'un mari volage qui court après toutes les femmes de Paris, jusqu'à ce que sa femme et toutes celles qu'il a trompées le retrouvent et le battent. Il décide alors de renoncer au bonheur et de rejoindre sa femme. L'article s'achève par un couplet, le seul à avoir été redemandé, malgré sa médiocrité, et par le nom de deux acteurs qui « ont fort bien joué ».]
THÉATRE DES VARIÉTÉS.
Les Intrigues de la Rapée, vaudeville grivois, par MM. Merle et Dumersan.
Toutes les nouveautés ne sont pas nouvelles ; c'est une vérité dont nous faisons souvent l'expérience. Aux petits théâtres surtout, il est peu de pièces qui ne ressemblent à telle ou telle autre ancienne. C'est ainsi que le Vaudeville et les Variétés ont reproduit plusieurs vieux canevas ou comédies surannées. Au surplus, pourquoi blâmer cet usage, puisqu'il a pour but d'ajouter à nos plaisirs ; d'ailleurs cela s'accorde parfaitement avec la paresse des auteurs, qui, malgré le désir ou le besoin de gagner de l'argent, ne veulent pas se priver d'aller dans le monde. Il est toujours fort agréable de trouver, dans ce cas, le travail tout fait. — Demandez à certains auteurs qui travaillent en société....., — Mais il serait convenable d'indiquer d'avance au public la source de ses emprunts. Par exemple, il est évident que M. Trottin d'Auxerre a été fait sur le patron du Galant Savetier, farce de Nicolet. On y a fait, il est vrai, des changemens, mais c'est toujours le même caractère et le même but moral : la conversion d'un volage. Le Galant Savetier est ici un facteur surnuméraire à la petite poste ; il a pris le nom de Claquette, mais c'est Trottin qu'il se nomme. Depuis six mois il a quitté Auxerre, sa femme et ses quatre enfans en nourrice, pour venir incognito à Paris, manger une succession de cinquante écus. Sa grande passion pour le beau sexe n'a fait qu'augmenter dans la capitale. Il s'amuse à séduire des filles dans divers quartiers. Il en est à sa quatrième (Charlotte), dont le père, traiteur à la Rapée, avait arrangé le mariage avec Rataplan, tambour de l'Arsenal : mais Charlotte a déclaré qu'elle ne voulait pas que son mari la menât à la baguette, et c'est Claquette qui lui plait. Notre Lovelace qui, jusqu’alors, a trouvé moyen de mener quatre intrigues de front, et dont l'amour va train de poste, trouve enfin quelques obstacles, et le temps de la pénitence est arrivé. Recherché tout à la fois par trois jeunes poissardes qu'il a enjolées, par sa femme, et les quatre nourrices de ses enfans qu'il a laissés en nantissement pour les mois arriérés, Claquette-Trottin est souffleté et battu de la bonne manière. Cette correction devient une leçon frappante pour lui ; elle le rend à la raison. « C'en est fait, dit-il, je quitte Paris, je renonce au bonheur : ma femme, je ne te quitte plus. »
Le dialogue est rempli de naïvetés (on est convenu de donner ce nom aux bêtises). Un seul couplet a été redemandé; le voici ; on verra que le public était dans son jour d'indulgence.
CHARLOTTE, à son père.
AIR : Du Carillon de Dunkerque.
Mon Dieu ! mon Dieu ! mon père,
N'vous plaignez pas d'ma mère !
Elle vous a battu,
Mais vous l'y avez ben rendu.
Que fait l'mauvais ménage
Pourvu qu'un'femm' soit sage :
Vaut mieux être battu,
Que d'être.....
LE PÈRE.
Te tairas ·tu ?
Potier et Mlle. Elomire ont fort bien joué : l'un le facteur infidèle, et l'autre la grosse poissarde.
S.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 18e année, 1813, tome IV, p. 431-432 :
[Il y a beaucoup de gens autour de la « figure principale » de la pièce, surtout des femmes, puisque ce héros est un « Lovelace de bas aloi » dont la pièce montre les exploits amoureux et l'inconstance, jusqu'à ce que toutes celles qu'il a trompées le battent et le font revenir à son devoir matrimonial. « Beaucoup de gaieté, des tableaux grivois et des scènes assez naturelles », voilà de quoi assurer le succès d'une pièce grivoise. Un seul auteur est cité ; plus trace de Dumersan.]
Les Intrigues de la Rapée, vaudeville grivois en un acte, joué le 11 août.
M. Broc, cabaretier, et Charlotte, sa fille, Rantamplan, tambour du trente-troisième, l'Hirondelle, pilote du coche d'Auxerre, quatre nourrices, quatre marmots, trois poissardes, et Madame Trottin, bourgeoise d'Auxerre, voilà les personnages qui, dans ce tableau grotesque, sont groupés autour de la figure principale, M. Narcisse Trottin.
Ce Lovelace de bas aloi abandonne sa femme et quatre enfans en nourrice pour venir à Paris dissiper une succession de plus de cinquante écus, et tromper les Clarisses de la Halle et de la Rapée. Rien ne résiste à ce séducteur.
Mais le perfide n'a pas plutôt tourné la tête à une belle, qu'il lui tourne les talons, et, sous un autre nom, il va dans un quartier différent faire de nouvelles victimes. A la Rapée, il s'appelle M. Claquette, facteur surnuméraire de la petite poste de Paris. Ce titre, joint à un grand talent pour la danse, a donné dans l'œil à Mademoiselle Charlotte Broc, qui aime à la fureur les bals champêtres ; elle sacrifie au brillant Claquette l'honnête et brave Rantamplan qui brûle de se venger de son rival en s'alignant avec lui. Mais, avec la perfidie de Lovelace, Claquette n'a point son courage. Bientôt les nourrices, les enfans, les poissardes amantes délaissées, et ce qui est bien pis encore, Madame Trottin, la jalouse et furieuse Madame Trottin, tombent à la fois sur le corps du perfide qui, revenant à la vertu, renonce au bonheur, et jure de ne plus quitter sa femme. Beaucoup de gaieté, des tableaux grivois et des scènes assez naturelles, ont assuré le succès de cette folie qui rappelle le genre de Vadé.
Elle est de M. Merle.
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