Les Irlandais-unis

Les Irlandais-unis, drame historique en 2 actes; de L.-N. Bouilly; 4 Pluviôse an 7 [23 janvier 1799].

Théâtre Cité Variétés, et de la pantomime nationale

Almanach des Muses 1800

Courrier des spectacles, n° 702 du 5 pluviôse an 7 [24 janvier 1799], p. 2-3 :

[L’article s’ouvre par l’analyse de l’intrigue : elle indique le contexte de l’arrestation de sir Williams, avant de raconter comment son fils tente de le délivrer avec l’aide de sa fiancée Clarisse dont l’héroïsme permet de sauver sir Williams que l’odieux major anglais s’apprêtait à tuer. Tous les prisonniers retrouvent la liberté et se réfugient dans les montagnes. La pièce a obtenu beaucoup de succès et le public a applaudi une scène très émouvante. Le premier acte offre « des scènes bien écrites et pleines d’effet ». Et l’auteur, « vivement demandé », a été nommé.]

Théâtre de la Cité-Variétés, et de la Pantomime nationale.

Sir Williams, un des premiers qui se sont déclarés partisans de l’affranchissement de l’Irlande, a été arrêté et conduit dans les prisons de Kildare avec plusieurs de ses compatriotes. Sir James, son fils, s'apprête à marcher sur la ville, avec une foule de ses partisans ; une femme se présente et veut partager leurs périls et leur gloire c’est Clarisse, jeune personne d’une naissance illustre qui élevée avec la famille de sir Williams, brûle de délivrer Edouard, son amant, qui est prisonnier avec lui. Le signal se fait entendre. sir James et son jeune frère s’arrachent des bras de leur mère éplorée. Cependant sir Wiliams attend dans les fers l’arrêt fatal avec calme et sérénité. Edouard et les autres Irlandais sont près de lui. Le major, homme dur et orgueilleux, insulte à leur infortune, et ne leur fait distribuer qu’une portion de nourriture moindre que celle qu’il leur a fait donner jusqu’à ce jour. Le lord maire lui-même veut engager tous les prisonniers sous l'espoir de la liberté, à promettre de ne plus servir pour la cause de l’Irlande ; mais tous préfèrent la mort à ses propositions. Bientôt la ville est attaquée : les Anglais sont poursuivis jusques dans la prison. Sir James et ses compagnons y pénètrent et en chassent les ennemis. Le major fond sur le vieillard Williams et est prêt à le tuer, lorsque Clarisse accourt, et par la mort de l’ennemi sauve les jours de son bienfaiteur ; elle retrouve son amant, et tous les prisonniers retournent dans leurs montagnes chercher un asile contre de nouvelles persécutions.

Tel est le fonds de la pièce donnée hier à ce théâtre, sous le titre des Irlandais unis ; elle a obtenu un grand succès. On a sur-tout applaudi à l’héroïsme d’Edouard dans la prison, lorsqu’il fait le sacrifice du peu d’eau et de pain qu’on lui apporte, pour prolonger les jours de Sir Williams. Dans le premier acte on a remarqué avec plaisir des scènes bien écrites et pleines d’effet. L’auteur a été vivement demandé, on est venu nommer le cit. Bouiily.

Lecomte, Histoire des Théâtres de Paris, le Théâtre de la Cité, 1792-1807, p. 182 :

4 pluviôse (23 janvier) : Les Irlandais-Unis, drame historique en 2 actes, de L.-N. Bouilly.

Williams et Edouard ont été arrêtés comme premiers partisans de l'affranchissement de l'Irlande et enfermés dans les prisons de Kildare avec des gens de leur opinion. James, fils de Williams, rassemble un grand nombre d'opprimés et se met à leur tête pour délivrer son père. La jeune Clarice, qui aime Edouard, suit James pour sauver son amant ou partager son sort. Ils attaquent Kildare, en chassent les Anglais, et pénètrent dans la prison au moment où le commandant allait se défaire de ses prisonniers. On le tue lui-même ; James retrouve son père, Clarice un amant, et les Irlandais-Unis leur indépendance.

Du charme dans les détails, de la conduite dans les scènes, de l'énergie dans le style caractérisaient cet ouvrage qui fut bien accueilli mais ne trouva point d'éditeur.

La base César indique que l'auteur est inconnu, et connaît 7 représentations de la pièce au Palais des Variétés, du 23 janvier au 30 mars 1799.

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