Jacques le Savoyard, vaudeville anecdote en un acte, 14 août 1815.
Théâtre du Vaudeville.
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Titre :
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Jacques le Savoyard
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Genre
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vaudeville anecdote
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose
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prose, couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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14 août 1815
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Théâtre :
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Théâtre du Vaudeville
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Auteur(s) des paroles :
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Journal de Paris, politique, commercial et littéraire, n° 227, Mardi 15 Août 1815, p. 2 :
THEATRE DU VAUDEVILLE.
Jacques le Savoyard, vaudeville-anecdote et: un acte.
M. le comte de Valancourt, ancien chef d'escadre, voulant récompenser la fidélité et la probité rare de son vieil intendant Dumont, se propose d'unir Juliette, la fille de ce bon serviteur, avec le ramoneur Jacques, qui, dans un incendie, a sauvé la vie de Juliette. Comme l'intendant Dumont, Jacques est un petit héros de probité ; aussi le comte, qui l'aime beaucoup, a résolu de lui assurer un sort en le mariant. Tout irait au gré des amans et de leur bienfaiteur, sans un maudit Jasmin, valet-de-chambre du comte. Il aime aussi Juliette et cherche à supplanter Jacques ; ne pouvant y parvenir, il se venge du rival qu'on lui préfère.
Pendant qu'il était caché pour observer les amans, il a surpris Jacques se parant un instant d'une montre d'or et d'une décoration appartenant au comte ; celui-ci l'a vu et en a ri ; Jasmin a conçu alors l'idée d'enlever ces objets, de les cacher, et de faire soupçonner de vol le pauvre Jacques. La chose arrive comme il l'a prévu ; mais heureusement la Providence veille sur l'innocence ; Dumont a, de son côté, vu l’action de Jasmin, et justifie Jacques. Le comte lui rend toute son amitié et le marie à Juliette. Quant à Jasmin, il est mis a la porte ; et son espiéglerie méritait bien une telle punition.
Il ne manque à cette petite œuvre sentimentale que de l'esprit et de la gaieté pour faire un vaudeville agréable. Mais sous le rapport de la morale cet ouvrage est exempt de reproches. Malheureusement la morale toute crue n'est point divertissante, et bien des gens ont le ridicule de vouloir s'amuser au théâtre, et surtout au Vaudeville. Ceux qui sont atteints de cette fantaisie étaient mal tombés hier. Rien de plus insignifiant, de plus nul, j’allais dire de plus niais, que Jacques le Savoyard.
On croit peut-être que l'auteur ou les auteurs (car le nombre des coupables est encore un secret) ont fait de leur ramoneur un petit espiègle de seize à dix-sept-ans ; non, c'est un lourd Savoyard représenté par le leste Fontenav, qui baragouine si parfaitement, qu'on n'entend un mot de ce qu'il dit, c'est la perfection du patois.
Le dialogue et les couplets n'ont rien à se reprocher ; mais on peut reprocher le tout à qui a l'ait la pièce et à qui l'a reçue. Elle a été cependant écoutée pendant quelque temps avec le plus complaisant ennui. Quelques habitués avaient même la conscience d’applaudir ; mais enfin les sifflets ont éclaté. Le cri d’usage s‘est fait entendre : « A la porte le sifflet ! » Eh ! messieurs, a répondu tranquillement un de ceux qu'on voulait chasser, nous vous avons bien laissé applaudir, laissez-nous siffler. Le moyen de refuser une demande si raisonnable ? Liberté toute entière a été octroyée aux siffleurs, qui n'en ont usé que modérément.
A. Martainville.
Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 20e année; 1815, tome IV, p. 444.
Jacques le Savoyard , vaudeville-anecdotes en un acte, joué le 14 Août.
Ce Savoyard sentimental a sauvé la vie à Juliette, fille d'un intendant de bonne maison. On vent les marier. Un valet, rival du Savoyard , parvient à le faire soupçonner de vol : mais l'innocence est reconnue, et le crime puni. La pièce s'est traînée jusqu'à la fin,- et ne doit plus reparoître. Un journal raconte l'anecdote suivante arrivée à cette première représentation.
Quelques habitués avoient applaudi; mais enfin les sifflets ont éclaté. A la porte le sifflet, s'est écrié un claqueur. Eh ! Messieurs, a répondu tranquillement un de ceux qu'on voulait chasser, nous vous avons bien laissé applaudir, laissez-nous siffler. » Le moyen de refuser une demande si raisonnable? Liberté toute entière a été octroyée aux siffleurs qui n'en ont usé que modérément.
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