Je débute ou l’Acteur tout seul, scène vaudeville de Rougemont, 3 floréal an 12 [23 avril 1804].
Théâtre du Cirque Olympique
Publication à Paris, chez Mme Cavanagh-Barba, an 12 [1804] (je ne l’ai pas trouvée sur Internet).
Courrier des spectacles, n° 2614 du 4 floréal an 12 [24 avril 1804], p; 2-3 :
[Le début de l’article est un moyen pour le critique de se moquer de la manie de mettre en avant, sur l’affiche annonçant une pièce, le nom d’un acteur parfaitement obscur. C’est le cas de la pièce du jour, pièce à un acteur (comme son nom l’indique : un seul acteur, et qui débute). Elle se réduit à une suite de couplets plus ou moins bien amenés, et qui annonce parfois « de la facilité ». Un couplet a provoqué des remous dans la salle, entre « improbateurs » et applaudisseurs, et l’affaire a fini par une rixe et à l’expulsion des « improbateurs » « comme c’est l’usage ». Sinon, la pièce peut servir à un débutant pour montrer ce qu’il sait faire. Elle est de Rougemont.]
Théâtre Olympique.
Je Débute.
Il n'y a rien de plaisant comme ces longues affiches qui couvrent chaque jour les murailles, et qui annoncent avec importance tel ou tel acteur dont le nom jusqu’ici est ignoré. C’est un charlatanisme qui séduit la multitude mais dont l’homme sensé rit de pitié. Qui a pu en effet se défendre de ce dernier sentiment, en voyant afficher en gros caractères à la suite de cette pièce le nom de M. Saint-Preux ? qui n’a pas cru que cet acteur étoit au moins un des premiers soutiens de ia scène comique ? C’est tout bonnement une doublure du théâtre de la Gaité qui débuta effectivement hier à ce théâtre par ce monologue. Je Debute, est une pièce à un seul personnage qui n’a pas coûté beaucoup à l’auteur ; c’est une série de couplets bien ou mal amenés, dont quelques- uns annoncent de la facilité. Un de ces couplets terminé par ces vers sur les femmes qui ont adopté le costume presque nud :
Elles gagnent en volupté
Ce qu’elles perdent en décence.
a été vivement improuvé par quelques auditeurs et applaudi par la majorité. De-là une rixe qui s’est terminée, comme c'est l’usage, par l’expulsion des improbateurs.
Cet ouvrage peut être adopté pour le début de certains acteurs, soit dans la capitale, soit dans la province ; celui qui s’en chargera pourra y trouver plus d’un moyen d être applaudi. L’auteur est M. Rougemont.
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