Jean Bart, comédie historique en un acte. de Ligier, Servières et Georges Duval, 3 vendémiaire an 12 [26 septembre 1803].
Théâtre Montansier
Almanach des Muses 1805.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Mme Cavanagh, an 12 [1803] :
Jean Bart, comédie historique en un acte et en prose, de Ligier, Servière et Georges Duval. Représentée pour la première fois sur le théâtre Montansier, le 2 vendémiaire an 12.
La première a eu lieu le 3 vendémiaire, d'après le Courrier des spectacles, n° 2395 du 3 vendémiaire an 12 [26 septembre 1803].
Courrier des spectacles, n° 2396 du 4 vendémiaire an 12 (27 septembre 1803), p. 2 :
[Le compte rendu nous met tout de suite dans le secret : la pièce a failli ne pas aller à son terme, tant elle correspond peu à ce qu’on pouvait en attendre : au lieu de Jean Bart, c’est un personnage ridicule qui occupe la scène et dont le niveau de langage est d’une trivialité insupportable. Un bref extrait est suffisant pour faire comprendre que la pièce a une bien pauvre intrigue, une histoire de rivalité entre Jean Bart et les responsables de la marine qui veulent le perdre. Bien sûr, leur tentative tourne à leur confusion : le roi récompense Jean Bart quand il va à la cour. Pas de succès : les auteurs n’ont pas été nommés, et la pièce n’est allée à son terme que grâce à quelques couplets.]
Théâtre Montansier.
Première représentation de Jean-Bart.
Cette représentation a failli être la derniere. On s’attendoit à trouver un sujet sérieux ; mais il est à peine effleuré, et la plupart du tems la scene est occupée par une espece de carricature outrée dont les niaiseries ont plusieurs fois indisposé le public et ont presque fait échouer Jean-Bart lui-mème. C’est un adolescent encore accompagné de sa chere mere, et qui se destinant à l’état de marin, ne vit que de poissons d’eau-douce, et prend chaque jour des leçons à l’école de natation dans la Seine. On jugera du langage de ce personnage ridicule par la seule citation suivante. Il dit à Jean-Bart, qui ne lui trouve pas les qualités propres à faite un marin : Eh bien ! faites-moi entrer dans la bouche du roi, car j’aimerois assez être attaché au palais. Vous souriez, lecteur, ou plutôt vous rougissez pour l’auteur qui a pu écrire ces trivialités, pour le spectateur qui a pu les entendre, et peut-être pour le journaliste qui a pu les transcrire. Mais c’est trop s’occuper de ces riens, donnons un léger extrait de la piece.
Patoulet, Gouverneur de Dunkerque , et M. Gruin, intendant de la Marine, veulent perdre Jeau-Bart, et ils comptent sur le chevalier de Forbin pour les seconder. Jean Bart arrive à Versailles mandé par le Ministre. Mécontent de 1’accueil qu’il reçoit des Gardes, il est pris pour le Chevalier de Forbin par M. Gruin qui lui fait part de son projet. Jean Bart feint d’y donner les mains, et il lui remet des papiers pour le Ministre Tandis que Gruin est allé les porter, le Chevalier de Forbin vient trouver Jean-Bart, et l’emmène à la cour, où il est présenté au roi, qui lui donne le titre de chef d’escadre. Gruin est confondu et forcé de donner une somme que Jean-Bart destine à son équipage.
Les auteurs n’ont pas été demandés ; quelques couplets ont seuls soutenu l’ouvrage jusqu’à la fin.
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