Jean Sans Peur, duc de Bourgogne, ou le Pont de Montereau

Jean Sans Peur, duc de Bourgogne, ou le Pont de Montereau, mélodrame en trois actes, de Boirie et Léopold [Chan dezon], 9 décembre 1815.

Théâtre de la Porte Saint-Martin.

Titre :

Jean Sans Peur, duc de Bourgogne, ou le Pont de Montereau

Genre

mélodrame héroïque

Nombre d'actes :

3

Vers / prose

en prose

Musique :

non ?

Date de création :

9 décembre 1815

Théâtre :

Théâtre de la Porte Saint-Martin

Auteur(s) des paroles :

Boirie et Léopold [Léopold Chandezon]

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Fages, 1815 :

Jean Sans Peur, duc de Bourgogne, ou le Pont de Montereau, mélodrame héroïque en trois actes et en prose, par MM. Boirie et Léopold, Représenté pour la première fois, sur le Théâtre de la Porte Saint-Martin, le 9 décembre 1815.

Les supercheries littéraires dévoilées de Jean Marie Quérard, tome second, p. 593 donne l'identité de M. Léopold, Léopold Chandezon, « l’un de nos féconds mélodramaturges du premier quart de ce siècle ».

Journal des débats politiques et littéraires, 11 décembre 1815, p. 2 :

[Un jugement qui ne prête pas à discussion : rien à retenir de la pièce, qui est un scandale pour le critique, qui n’aime pas qu’on défigure l’histoire de son pays : personnages postiches, invraisemblances, style plat.]

THEATRE DE LA PORTESAINT-MARTIN.

Un des traits les plus tragiques et les plus connus de notre histoire, le meurtre du duc de Bourgogne tué sur le pont de Montereau en expiation de l'assassinat commis par ses ordres sur la personne du duc d'Orléans pouvoit fournir la matière d'un mélodrame intéressant, et offroit des situations terribles. Deux auteurs, MM. Boirie et Léopold, se sont tourmentés pour en faire un chef-d'œuvre de niaiserie et de ridicule : l'histoire totalement défigurée, des personnages postiches, des invraisemblances révoltantes, et par-dessus tout la platitude du style ont fait tomber à plat ce nouvel ouvrage représenté hier à la Porte Saint-Martin. Les huées et les sifflets ont à peine permis d’entendre un mot des deux derniers actes.

C.               

Mémorial dramatique, ou Almanach théâtral pour l’an 1817, p. 291-292 :

[La pièce se donnant des allures de pièce historique, le critique se fait un devoir de montrer qu’à part le contexte et le lieu, tout est de l’invention des auteurs. L’analyse qu’il fait de l’intrigue montre une sombre machination à rebondissements (on est bien dans un mélodrame). Le jugement porté ensuite est aussi laconique que sans ambiguïté : « ouvrage mal conçu et mal écrit », sifflé à chaque représentation (il était inutile de les multiplier !).]

JEAN SANS PEUR, DUC DE BOURGOGNE, ou le Pont de Montereau , mélodrame en 3 actes, par MM. Boirie et Léopold. (9 décembre.)

Jean-sans-Peur, duc de Bourgogne, est un prince du sang royal, qui fut poignardé sur le pont de Montereau , en 1419, par les ordres du Dauphin ; Tanneguy du Châtel fut accusé de ce meurtre ; mais Philippe-le-Bon, fils de Jean-sans-Peur, accueillit depuis la justification de Tanneguy du Châtel, qui prouva qu'on lui imputait à tort cet assassinat. Ainsi donc les personnages que je viens de citer et le pont de Montereau sont les seuls et uniques points d'histoire qui se trouvent dans le mélodrame nouveau. Le reste est de l'invention des auteurs. Passons à l'analyse.

André, neveu de Jacob, ancien serviteur de Louis de Valois, est sur le point d'épouser Bertille, belle-fille d'Ulriaf, agent secret du duc de Bourgogne. Ce Jacob est un espèce de sorcier qui lit dans les astres et prétend que ce mariage n'aura pas lieu, quoiqu'il soit approuvé du prince et de Valentine son épouse. Il prévoit des événemens sinistres, et prédit même à Ulriaf qu'il sera pendu.

Les cérémonies du mariage d'André sont en effet interrompues par l'arrivée d'un message du prince régent de France, neveu de Louis de Valois. Il est question d'éteindre les germes d'une guerre civile et de reconcilier Louis de Valois avec l'ambitieux duc de Bourgogne. C'est à Montereau que doit avoir lieu la première entrevue. Louis de Valois s'y rend, et le duc de Bourgogne, qui se trouve incognito chez le prince, le voit partir et s'écrie en dissimulant : C'est à la mort qu'il marche.

En effet, Louis de Valois est assassiné; Valentine accuse le duc de ce crime. Mais ce n'est pas tout d'accuser , il faut des preuves. Le ciel en envoie aussitôt une qui est accablante pour l'accusé ; c'est Ulrialf qui, déchiré de remords, déclare qu'il est un des assassins du prince, et qu'il n'a commis ce forfait que pour obéir aux ordres du duc. Celui-ci avoue tout ; et le Roi ordonne qu'on se saisisse du coupable. Des soldats bourguignons défendent leur chef ; mais Valentine engage son fils de punir le meurtrier de son père ; le jeune homme va frapper le duc ; il est arrêté et conduit en prison. Valentine, pour lui sauver la vie, feint de consentir à s'exiler, et à laisser enfermer son fils dans un cloître. Mais trompant bientôt le confiance de son ennemi, elle le frappe sur le pont de Montereau où elle lui a demandé une entrevue.

Cet ouvrage mal conçu et mal écrit, été sifflé autant de fois qu'il a plu à l’administration de le faire représenter.

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