Jeanne d'Arcq à Orléans, comédie en trois actes, en vers, mêlée d'ariettes, paroles de Desforges, musique de Creich [Kreutzer], 10 mai 1790.
Théâtre Italien.
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Titre :
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Jeanne d’Arcq à Orléans
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Genre
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comédie
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Nombre d'actes :
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3
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Vers / prose ?
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en vers
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Musique :
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oui
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Date de création :
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10 mai 1790
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Théâtre :
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Théâtre Italien
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Auteur(s) des paroles :
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Desforges
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Compositeur(s) :
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Kreutzer
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L’Esprit des journaux français et étrangers, 1790, tome 7 (juillet 1790), p. 375-377 :
[Le critique se croit dispensé d'analyser longuement une histoire aussi connue que le siège d'Orléans. Il se contente d'en donner un résumé un peu surprenant, faisant intervenir Agnès Sorel qui fait chanter le roi et provoque chez lui un sursaut salutaire : il repart au combat. Arrive Jeanne d'Arcq que le roi arme. Et la tentative de Talbot de prendre Orléans échoue grâce à Jeanne : « Talbot est vaincu par Jeanne, & le siege est levé ». Bilan : « peu d'action, des invraisemblances, peu de gradation dans la scène où Agnès feint de quitter son amant ». Le critique aurait voulu voir Jeanne jouer un plus grand rôle. Et si « la pièce a réussi », elle le doit à des taleaux, des noms & des événemens » qui touchent les patriotes. La musique est jugée de façon positive : c'est un début réussi, même s'il est jugé parfois un peu bruyant, et si les voix féminines sont un peu trop aiguës. Les interprètes sont également remarquables.]
T H É A T R E I T A L I E N.
On a donné le mai, la premiere représentation de Jeanne d'Arcq à Orléans, comédie en trois actes, en vers, mêlée d'ariettes ; paroles de M. Desſorges, musique de M. Creich.
La connoissance de notre histoire nous dispense de faire une longue analyse de cet ouvrage.
Talbot, général des Anglois, fait signifier à Danois qui commande dans Orléans, que, si dans huit jours la ville n'est pas secourue, elle sera traitée avec toutes les rigueurs de la guerre. Dunois, Lahire & Saintraille jurent de périr pour leur roi, qui est dans la ville à l'insu des habitans. Agnès Sorel, animée par les conseils de Dunois, feint de vouloir quitter Charles VII pour remplir, dit-elle, sa glorieuse destinée. Le roi, enflammé par ce départ simulé, veut voler aux combats & se fait reconnoître de ses sujers : on annonce Jeanne d'Arcq. Le roi l'arme & lui donne l'accolade. Agnès qui s'étoit éloignée sous la garde de la Trémouille, est faite prisonnière. Talbot vient dans la place défier Dunois, & se voit menacé par la Pucelle & par Charles VII. Il se retire frémissant de dépit, & se promettant de donner le lendemain un dernier assaut. Charles, ses chevaliers & Jeanne le préviennent, font une sortie à la faveur de la nuit, & délivrant Agnès. Talbot est vaincu par Jeanne, & le siege est levé.
Des censeurs rigoureux peuvent reprocher à cette piece peu d'action, des invraisemblances, peu de gradation dans la scène où Agnès feint de quitter son amant. On voudroit que Jeanne agît davantage : elle ne paroìt guere que pour être armée par le roi & pour faire une sortie sur les Anglois. Peut-être eut-il mieux valu que cette héroïne se montrât dans un cours de victoires que d'avoir l'air de commencer sa carriere en recevant une épée des mains de son roi vers le milieu du second acte, pour présider à la seule action que termine le dernier. Mais des tableaux, des noms & des événemens faits pour remuer tous les cœurs, ont couvert tous ces défauts, & la piece a réussi.
La musique est le coup d'essai de M. Creich, & donne une idée avantageuse de son talent. Elle est quelquefois un peu bruyante, & le chant un peu haut dans les rôles de femmes ; mais il y a, & dans plusieurs genres, plusieurs morceaux qui ont été vivement & très-justement applaudis.
Les principaux rôles ont été rendus avec beaucoup d'ensemble par Mrs. Philippe, Narbonne & Solier, & par mesdames de Saint-Aubin & Dugazon. Dire que cette célèbre actrice remplissoit le rôle de Jeanne d'Arcq, c'est donner la plus haute idée de la chaleur & de l'intelligence avec lesquelles ce personnage a été rendu.
César : le texte est de Pierre-Jean-Baptiste Choudard dit Desforges ; la musique est de Rodolphe Kreutzer.
La pièce a connu 9 représentations jusqu'au 23 juillet 1790.
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