Jeunesse et Folie, comédie en trois actes et en prose, de Pigault-Lebrun, 31 mai 1810.
Théâtre de l'Impératrice.
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Titre :
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Jeunesse et folie
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Genre
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comédie
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Nombre d'actes :
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3
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Vers ou prose ?
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en prose
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Musique :
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non
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Date de création :
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31 mai 1810
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Théâtre :
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Théâtre de l’Impératrice
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Auteur(s) des paroles :
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Pigault-Lebrun
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Almanach des Muses 1811.
Un jeune étourdi a fait des dettes qui l'obligent à se cacher dans un hôtel garni, sous un nom supposé. Il s'appelle Dercourt. Il courtise une jeune veuve, madame de Verval, qui, sensible d'abord à son amour, se refroidit bientôt lorsqu'elle apprend qu'il est ruiné. Dercourt a un oncle nouvellement arrivé d'Amérique, qui le cherche pour le faire enfermer ; des créanciers le poursuivent d'un autre côté. Ici, les incidents se pressent ; des surprises, des quiproquo plus ou moins plaisants amusent la scene jusqu'au bout où l'oncle rencontre son neveu, le gronde un moment, lui pardonne ensuite, et l'unit à la jeune veuve, comme cela devait être.
Beaucoup d'esprit et de gaîté ; du succès.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, 1810 :
Jeunesse et folie, comédie en trois actes, en prose, de M. Pigault-Lebrun Représentée, pour la première fois, sur le Théâtre de Sa Majesté l’Impératrice et Reine, le 31 mai 1810.
L’Esprit des journaux français et étrangers, tome VII, juillet 1810, p. 294-295 :
[Compte rendu en deux parties bien nettes. D’abord la présentation d’une intrigue complètement convenue, avec oncle, neveu et veuve, retour d’Amérique, dettes et mariage final. Tout va bien, ce n’est pas nouveau (le critique en rapproche l'intrigue de celle des Dettes, comédie mêlée d'ariettes, de Forgeot, musique de Champein, 8 janvier 1787), ni très vraisemblable (qui peut croire à l’existence d’« une femme qui épouse le neveu, comme par charité pure et pour le ramener à l'ordre » ?). Puis le jugement porté sur la pièce, jugement très favorable : une pièce gaie (c’est si rare), qui a fait rire, « et de bon cœur », « écrite dans le véritable ton comique », avec un dialogue animé qui évite tous les travers des comédies moralisatrices, mais aussi les épigrammes et autres « allusions prétendues fines ». L’oncle en particulier (les oncles sont de redoutables moralisateurs, en général) ne fait pas de sermons à son neveu. L’auteur a été « bruyamment applaudi », et le critique attend avec impatience sa prochaine pièce...]
Théâtre de l'Impératrice.
Jeunesse et Folie , comédie en trois actes et en prose, de M. Pigault-Lebrun.
Un jeune homme fait des folies, ces folies amènent des dettes ; arrivent des créanciers, on n'a point d'argent pour les payer : on menace, il faut se cacher ; notre jeune étourdi change de nom et se fait appeller Dercourt. Il trouve moyen de donner le change à ses créanciers ; le mieux dupé de tous est un M. Dufour, usurier, à qui le valet de Dercourt escamote des diamans, ou peu s'en faut, par une escroquerie des plus adroites. L'usurier ne tarde pas à s'appercevoir qu'on le joue ; il retient à la charge ; il appelle le commissaire : nouvelle perplexité. Mais comme il est de règle au théâtre que l'embarras des jeunes gens ne dure jamais plus de 24 heures, un certain oncle, nommé M. Dupré, arrive d'Amérique, comme des nues, découvre son neveu, le réprimande, le menace d'abord, et finit par lui pardonner de bonne grace, à l'intercession d'une jeune veuve, nommée Mme. Verval, qui vient aussi d'Amérique. Le neveu, qui a distingué depuis quelque temps Mme. Verval et qui en est amoureux, lui demande sa main et l'épouse. Ce sujet, comme on peut le voir, est pris un peu partout ; l'intrigue est sensiblement la même que celle du joli opéra des Dettes. On trouve dans les deux pièces un jeune homme endetté ; un valet qui est une espèce de fripon ; des créanciers dont on se débarrasse en les adressant les uns aux autres ; un oncle qui se fâche, qui pardonne et qui paie pour son neveu ; une femme qui épouse le neveu, comme par charité pure et pour le ramener à l'ordre. La Jeunesse et la Folie sont une source intarissable de sujets de pièces de théâtre. Je voudrais seulement un peu plus de variété dans ceux qu'on y puise.
La gaieté est une si bonne chose, elle est si rare aujourd'hui, qu'on doit de l'indulgence, de la reconnaissance même au petit nombre d'auteurs qui en assaisonnent leurs pièces. M. Pigault-Lebrun est de ce nombre. On a ri, et de bon cœur, à plusieurs scènes de sa pièce, comme à celle où le valet présente aux créanciers de son maître le vieux portier de l'hôtel déguisé en locataire, sous le nom de M. Dercourt, et où ce misérable se décèle à chaque instant par ses prévenances de subalterne. Toute la pièce est écrite dans le véritable ton comique ; le dialogue y est animé ; on n'y rencontre ni conversations languissantes, ni scènes de remplissage, ni ce feu roulant d'épigrammes, d'allusions prétendues fines que tant de gens veulent absolument trouver dans une comédie, aux dépends de toute vérité, de tout naturel. Le valet est un fripon bien franc, qui ne fait ni le raisonneur, ni le bel esprit ; l'oncle ne débite point de tirades sur les sentimens de la nature, sur le repentir, sur le pardon des injures. Il a tort d'arriver d'Amérique, mais il n'ajoute point à ce tort là celui de faire des sermons qui ne manquent jamais d'ennuyer. Cette pièce, à quelques égards, m'a rappellé les comédies de Dancourt. L'auteur a été demandé et bruyamment applaudi. Il le méritait, sans doute, et il y a fort longtemps qu'on n'avait vu de nouveauté aussi agréable à. l'Odéon. M. Pigault-Lebrun en promet une seconde, dans laquelle il destine un rôle important à mademoiselle Henry. J.
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