Jocrisse corrigé ou la Journée aux accidens

Jocrisse corrigé, ou la Journée aux accidens, comédie en un acte, de Sewrin, 21 septembre 1812.

Théâtre des Variétés.

Almanach des Muses 1813.

Sur la page de titre de la brochure,Paris, Barba, 1812 :

Jocrisse corrigé, ou la journée aux accidens ; comédie en un acte. Par M. Sewrin. Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre des Variétés, le 21 septembre 1812.

Journal de l’Empire du samedi 26 septembre 1812, p. 4 :

[La nouvelle comédie mettant Jocrisse en scène a l’honneur de clore le feuilleton de l’illustre Geoffroy, ce qui n’est pas un mince honneur. Son premier soin est de faire un parallèle avec une autre pièce où il s’agissait de corriger quelqu’un d’un défaut, Jocrisse corrigé contre Coquette corrigée, comédie en cinq actes et en vers de Jean-Baptiste Sauvé de La Noue, créée le 23 février 1756. Et Jocrisse paraît bien peu corrigé à la fin de la pièce, puisqu’il poursuit la longue litanie de ses maladresses. Geoffroy signale le trait qui lui semble « le plus neuf et le plus plaisant », une confusion entre du vin et un remède vétérinaire, que le maître de Jocrisse fait boire à ses fermiers qui n’osent pas le contredire, et qui se forcent à avaler un produit peu ragoutant. La pièce a fait beaucoup rire, et Brunet, une fois de plus, s’est mis en lumière.]

THEATRE DES VARIÉTÉS.

Jocrisse corrigé.

Ce. titre ressemble à celui de la Coquette corrigée : la coquette se corrige de sa folie, de son insensibilité et Jocrisse se corrige de son étourderie et de sa négligence ; mais la coquette corrigée est heureuse en épousant l’homme qu’elle aime. Jocrisse corrigé est aussi malheureux que jamais, et finit par être mis à la porte : c’est plutôt Jocrisse retourné que Jocrisse corrigé : par un excès de soin et d'attention, par un zèle mal entendu, il fait tes mêmes sottises, les mêmes bévues, qui échappoient autrefois à son incurie et à son insouciance. Le résultat de sa vigilance à contre-sens est le même que celui de sa négligence : la porcelaine est brisée, le serin meurt, le billet de banque est perdu, etc. etc. ; mais le trait le plus neuf et le plus plaisant est celui de l’apozème vétérinaire, bu à la place du vin d’Alicante.

Jocrisse avait eu grand soin de descendre à la cave la précieuse boutteille de vin d'Alicante qu'on avoit envoyé à son maître ; la bouteille d'apozème destinée à sa jument étoit restée dans l’armoire. Le maître, voulant régaler deux de ses fermiers qui lui apportent de l’argent, leur vante cette liqueur exquise : les fermiers la savourent d'avance : chacun présente son petit verre avec toutes les façons et cérémonies usitées au village. Mais à peine leurs lèvres ont-elles touché les bords du verre que l’odeur et le goût de l’apozème produisent leur effet : ils n’osent cependant, par politesse, faire éclater toute leur répugnance ; mais leurs grimaces sont très comiques. Toute la pièce fait beaucoup rire. Brunet n'a rien perdu de son talent : il est toujours le prince des Jocrisses, toujours le premier sur son théâtre ; et, dans son genre, il n'a point encore de rival.

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