Jocrisse jaloux, comédie folie en un acte, de M. Dorvigny, 14 frimaire an 12 [6 décembre 1803].
Théâtre Montansier
Almanach des Muses 1805
Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Barba, an XII (1804) :
Jocrisse jaloux, folie, en un acte, Par M. Dorvigny. Représentée sur le théâtre Montansier, le 11 frimaire an xii.
Courrier des spectacles, n° 2467 du 13 frimaire an 12 [7 décembre 1803], p. 2-3 :
[Suite d’une autre pièce mettant en scène Jocrisse, le fameux Jocrisse changé de condition. L’intrigue, résumée de façon assez précise, n’est pas originale, mais ce n’est pas ce qu’on demande à Jocrisse. Toutefois, la pièce n’a pas si bien réussi : les spectateurs ont eu l’impression qu’on leur avait changé leur Jocrisse, devenu trop malin pour ce qu’on sait de lui : « on lui a trouvé trop d’esprit pour une bête », il finissait par ressembler à un autre type comique, Cadet-Roussel. Le dénouement est également critiqué : il sera sans doute changé. Mais Brunet, une fois de plus, a sauvé la pièce.]
Théâtre Montansier.
Première représentation de Jocrisse Jaloux.
Cette piece fait suite à celle de Jocrisse changé de condition, à la fin de laquelle il se marie. Le voilà donc l’époux de mademoiselle Tontine. Il cherche à la placer en qualité de femme-de-chambre chez son maître ; mais il craint que si on sait qu’elle est sa femme, on ne la refuse il imagine un moyen, c’est de la faire passer pour sa sœur, et afin que l’on en soit bien persuadé, il lui conseille de faire des étourderies, de casser des meubles, se promettant bien d’obtenir le pardon de ses maîtres qu’il a sçu habituer à ses sottises. En effet, il réussit assez bien, et mademoiselle Tontine est bien reconnue, quoique malgré elle, pour être de la famille des Jocrisses.
Un certain Picard, valet du neveu de M. Duval, maître de Jocrisse, vient dans la maison, et s’avise d’en conter à Mlle Tontine. Son jeune maître la trouve aussi à son gré et excite la jalousie du mari. Les réponses de Tontine mettent Jocrisse en fureur, il casse et brise tout ; il appelle Picard en duel, et au moment où il va se battre, il veut, avant de mourir, laisser quelque chose à sa femme. Il charge son maître de chercher le propriétaire d’une boëte d’or avec un portrait qu’il a trouvée et de donner la recompense promise à Tontine, Le neveu est précisément celui à qui elle appartient, le duel n’a pas lieu, et tout s’accommode.
Ce nouveau Jocrisse n’a pas reçu un accueil des plus flatteurs ; on lui a trouvé trop d’esprit pour une bête. En effet , Jocrisse l’est ordinairement par instinct, dans la pièce nouvelle il l’est par calcul ; d’ailleurs ses phrases emphatiques, ses grands mots lui donnoient plutôt un air de Cadet Roussel.
Le dénouement aussi a déplu généralement ; on le changera sans doute, et la pièce, grâce au jeu de Brunet, aura encore bien des représentations.
Ajouter un commentaire