Joseph-Léopold, ou la Journée militaire, mélodrame historique en trois actes, à grand spectacle, de Duperche, musique de Taix, ballets de Hullin, 27 août 1811.
Théâtre de la Gaîté.
Almanach des Muses 1812.
Sur la page de titre de la brochure, Paris, Barba, 1811 :
Joseph-Léopold, ou la Journée militaire, mélodrame historique en trois actes, en prose, à grand spectacle, Par M. Duperche ; Musique de M. Taix ; Ballets de M. Hullin ; Représenté, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de la Gaîté, le 27 Août 1811.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, année 1811, tome V, p. 175-177 :
[L'intrigue tourne autour des frasques d'un jeune prince hongrois, qui s'est cru autorisé à mal se tenir avec une jeune fille dont il ignorait l'identité (fille de ministre, tout de même, bien que le dit ministre soit exilé, injustement, bien sûr). L'affaire devient bien plus grave quand le secrétaire du jeune prince fait enlever la pauvre jeune fille, mais est arrêté pour avoir outragé une sentinelle. Le prince veut qu'on libère son secrétaire, mais le colonel de son régiment s'y oppose et ordonne qu'il soit mis aux arrêts. Le roi, père du prince, veut d'abord punir le colonel, mais il prend conscience des torts de son fils, qu'il veut alors punir. Mais tout le monde retrouve sa sérénité. Le colonel épouse la jeune fille, et le prince « annonce par ses remords qu'il n'a été qu'égaré ». La pièce est jugé de façon assez sévère : un premier acte froid, avec une exposition « longue et embarrassée », un acte 2 qui brille par « l'éclat es décorations » et le rôle de la sentinelle qui s'oppose aux manœuvres du secrétaire du prince, et enfin un troisième acte qui complète le succès : « de belles scènes et un dénouement vif et animé ». Le Mémorial dramatique, cité ci-dessous, sera encore un peu plus sévère.]
Joseph Léopold , ou la Journée militaire, mélodrame en trois actes, joué le 27 août.
Joseph Léopold , prince héréditaire de Hongrie, est brave, mais léger ; sa passion pour les femmes lui fait faire des inconséquences : sous le déguisement d'un simple artisan, il a tenté de séduire une jeune personne, nommée Clémentine, qu'il ne sait pas être la fille d'un ministre, exilé injustement. Obligé de s'en séparer pour aller combatre les ennemis de son pays, la gloire lui a fait oublier l'amour. Il a fait des prodiges de valeur, comme simple capitaine dans le régiment du colonel Elméric ; Clémentine a trouvé un asyle chez ce colonel, qui est l'ami de son père, et à qui elle doit être unie.
Après une bataille très-vive, le souverain et son fils viennent prendre quelques momens de repos dans le château d'Elméric ; celui-ci veut soustraire Clémentine à leurs regards ; mais il n'y réussit pas. Joseph Léopold reconnoît la compagne de Clémentine ; il remarque que l'on se défie de lui, et il ne doute plus qu'Elméric ne soit son rival. Il charge Edouard, son secrétaire, de prendre des informations et de découvrir la retraite de cette jeune personne. Vil complaisant des passions de son maître, Edouard ne trouve pas de meilleur moyen que de faire enlever Clémentine. De son côté, le roi, instruit de l'amour de son fils, a ordonné des recherches contre celle qui en est l'objet. Afin de mettre à exécution son projet d'enlèvement, Edouard outrage une sentinelle, dont il veut forcer la consigne. Il est arrêté et traduit devant un conseil de guerre, présidé par Elméric. Joseph Léopold vient avec arrogance réclamer son secrétaire : furieux de l'obstination d'Elméric, il l'insulte d'une manière grave ; et cet estimable officier, usant de ses droits de colonel et de président du conseil, envoye aux arrêts M. le capitaine prince héréditaire, à l'emportement duquel il n'a opposé que le sang-froid et la modération. Mal informé de ce qui s'est passé, le roi blâme d'abord la sévérité du colonel ; mais ensuite, reconnoissant que son fils est coupable, il veut le punir ; cependant, à la sollicitation des officiers et d'Elméric lui-même, il lui fait grâce. Clémentine obtient le rappel de son père, et épouse le colonel. Joseph Léopold annonce par ses remords qu'il n'a été qu'égaré.
Le premier acte de cette pièce est froid ; l'exposition est longue et embarrassée ; mais, au second acte, l'éclat des décorations, un petit rôle de sentinelle, et au troisième acte, de belles scènes et un dénouement vif et animé, ont complété le succès.
Cette pièce est de M. Duperche. M. Hullin a composé au deuxième acte un joli ballet. La musique est de M. Taix.
Le Mémorial dramatique ou Almanach théâtral pour l'an 1812 reprend largement l'article du Magasin encyclopédique, mais avec une conclusion un peu différente (p. 209) :
Cet ouvrage n'a dû son succès qu'à la beauté du troisième acte, qui a soutenu la faiblesse des deux autres.
La pièce donne une idée intéressante de la manière dont on pense les mœurs des officiers, celles de l'aristocratie (mais ce sont les mêmes personnes), et la façon dont on répare les erreurs commises par les uns et les autres.
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