Créer un site internet

La Journée dérangée

La journée dérangée, anecdote de 1790, comédie en un acte, par Ducray-Duminil, fin 1792.

Théâtre de la rue Feydeau.

Pour André Tissier, c'est un « trait historique en un acte et en prose, avec vaudeville » (Les Spectacles à Paris pendant la Révolution, tome 2, p. 440).

Titre :

Journée dérangée (la)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose ?

prose

Musique :

npn

Date de création :

fin 1792

Théâtre :

Théâtre de la rue Feydeau

Auteur(s) des paroles :

Ducray-Duminil

Gazette Nationale ou le Moniteur universel, n° 1 du 1er janvier 1793, p. 3 :

[Présentée comme un « opéra-comique en vaudevilles » dû à Ducray-Duminil, la pièce nouvelle est à la fois pleines de valeurs révolutionnaires, et de restes des valeurs de l'ancien régime (si le duc se sent obligé de recevoir les gardes nationaux, il n'en a pas moins chassé son maître d'hôtel, qu'il considère comme un fripon). Le critique souligne « le contraste de la gaieté patriotique des gardes nationales avec la contrainte des maîtres de la maison », contraste qu'il voit comme une des sources du succès de la pièce.]

THÉATRE DE LA RUE FEYDEAU.

La Journée dérangée, opéra-comique en vaudevilles, donné, il y a quelques jours, à ce théâtre, est le tableau d'une aventure arrivée au feu duc de Richelieu. Une compagnie de garde nationales [sic], au retour d'une expédition, vient chez le duc de Granlieu et demande à dîner. Leur ton, et surtout leur nombre, empêche le duc de les refuser, quoique cette proposition répugne infiniment à ses sentiments aristocratiques. Mais il fait contre fortune bon cœur, et un grand souper destiné à des gens à cordons sert à le tirer d'affaires. La duchesse destine sa femme de chambre Victoire à une espèce de fripon, son maître d'hôtel. Le duc protège aussi ce mariage. Il a fait chasser de son hôtel Vincent, capitaine de cette compagnie, lequel est amoureux de Victoire ; et cette aventure n'est qu'une vengeance de ce Vincent. L'espièglerie n'a pas semblé fort ingénieuse, et quelques-unes des scènes qui l'amènent ont été trouvées longues et froides ; mais la dernière scène, animée par le jeu toujours très comique de Juliet, a paru assez gaie. Il y joue le personnage d'un marchand de vin, garde national un peu ivrogne, qui prend à tâche de lutiner la duchesse et un jeune abbé musqué. Cette caricature et le contraste de la gaieté patriotique des gardes nationales avec la contrainte des maîtres de la maison ont beaucoup contribué au succès de cet ouvrage, dont on a demandé l'auteur. C'est Ducray-Duminil, rédacteur des Petites-Affiches. Il y a du goût dans le choix des airs, et du mérite dans leur arrangement.

L’Esprit des journaux français et étrangers, 1793, volume 3 (mars 1793), p. 330-331 :

[La pièce est une « bagatelle », à laquelle on ne reproche guère que quelques longueurs, « faciles à faire disparoître », mais à propos de laquelle on ne dit rien de positif, malgré son caractère « patriotique ». L’auteur est connu pour quelques petites choses. La pièce est probablement une petite chose de plus à son actif.]

La journée dérangée, anecdote de 1790, comédie en un acte.

Un vieux duc & une vieille duchesse veulent marier Victoire, leur femme-de-chambre, à-leur vieux maître-d'hôtel ; & ils ne veulent point qu'elle épouse son amant Vincent, parce qu'il est capitaine dans la garde nationale ; ils le font même chasser rudement. Celui-ci, pour se venger, amene sa compagnie chez le duc : ils lui demandent à dîner. Il n'ose refuser ; & ils mangent le repas préparé pour une compagnie d'un autre genre, attendue le soir. Victoire s'assied à table à côté de la duchesse ; Dubroc, marchand de vin, & caporal de la compagnie, auprès d'un abbé masqué. Vers la fin du repas, on entend crier le Journal du soir : on l'apporte, on le lit : qu’annonce-t-il ? la destruction de la noblesse & la prohibition des livrées. Le duc dissimule son dépit, & finit par chanter un refrein patriotique, après avoir marié Victoire à Vincent, & l'avoir dotée. Cette bagatelle a fait plaisir, malgré quelques longueurs faciles à faire disparoître. Elle est de Ducray-Duminil, auteur de quelques jolis romans, de petits airs agréables, & rédacteur des Petites-Affiches.

César donne la pièce, qualifiée de « tableau patriotique », comme d'auteur inconnu. Sa création n'a pas pu avoir lieu au 1er janvier 1793, puisque c'est le jour du compte rendu qu'en fait la Gazette nationale. La pièce a été jouée 23 fois au cours de l’année 1793 (dont les deux dernière fois à Toulouse).

Ajouter un commentaire

Anti-spam
 
×