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Le Jeune homme à l’épreuve

Le Jeune homme à l’épreuve, comédie en prose en trois actes, de Destouches, modifiée par Andrieux et Ségur jeune, 29 thermidor an 11 [17 août 1803].

Théâtre de Louvois.

La date de la première est fournie par le Courrier des spectacles, n° 2355, mais la pièce de Destouches a été jouée en 1796 et 1798, essentiellement au Théâtre d'Émulation (première le 20 fructidor an 4 [6 septembre 1796]).

Titre :

Jeune homme à l’épreuve (l’)

Genre

comédie

Nombre d'actes :

3

Vers ou prose ,

en prose

Musique :

non

Date de création :

29 thermidor an 11 [17 août 1803]

Théâtre :

Théâtre de Louvois

Auteur(s) des paroles :

Destouches, Ségur jeune et Andrieux

Courrier des spectacles, n° 2356 du 30 thermidor an 11 [18 août 1803], p. 2 :

[La pièce nouvelle a plus de 50 ans, puisque, rappelle le critique, elle a été publiée en 1751, mais sans être représentée. Elle l’est aujourd’hui dans une nouvelle version, mais c’est l’effet de « la disette d’ouvrages ». Et l’essentiel de l’article détaille les changements qui ont été faits. Un rôle en moins, trois actes au lieu de cinq. Pour faire deux actes des premiers actes de la pièce originelle, il a fallu faire de larges coupures (dont celle d’un personnage), coupures que le critique regrette parfois, ou qu’il juge pertinentes (elles rendent la pièce moins lente, et on sait que la lenteur est un des ennemis favoris des critiques). La pièce a réussi, malgré la longueur du premier acte. On y trouve d’ailleurs l’excellente morale des œuvres de Destouches (mais le critique se dispense de préciser en quoi elle consiste : est-elle si clairement connue des lecteurs du temps ?). Les deux rôles masculins sont bien joués par les frères Picard, comme le sont les autres rôles. L’article s’achève d’ailleurs par un paragraphe encourageant pour la troupe, qui fait bien des efforts pour la survie d’un théâtre handicapé par le fait qu’il y ait un seule genre de pièces à son répertoire.]

Théâtre Louvois.

La comédie de Destouches intitulée : le Jeune homme à l'épreuve, fut imprimée en 1751, mais il ne crut point devoir en risquer la représentation. Destouches alors fit preuve de modestie. La disette d'ouvrages fait prendre aujourd'hui le parti de chercher parmi les pièces des auteurs anciens, celles qui, au moyen de quelques changemens, peuvent paraître sur la scène. La comédie du Jeune homme à l’épreuve a dû fixer l’attention par la facilité de la faire reparaître, en y faisant seulement quelques coupures. Le rôle de Dorimon, inutile à l’action, en a été retranché. Les deux premiers actes ont été refondus en un, en abrégeant quelques scènes du premier, et en retranchant les trois dernières du second.

Nous avons regretté dans le premier la réponse de Pasquin à Géronte, qui lui dit : « Est-ce être honnête homme que de prendre des deux côtés ?

Pasquin.

Si je prends de M. votre fils, c’est pour lui rapporter ce que vous me dites de lui ; si je prends de vous, c'est pour vous rapporter ce qu’il fait ; le récit que je lui fais de vos discours doit le corriger. L’histoire que je vous fais de ses folies, vous fournit les moyens d’y mettre ordre. Ainsi, de son côté comme du vôtre, l’argent que je tire est de l’argent bien gagné. Tubleu ! j’ai la conscience plus délicate que vous ne pensez. »

Le troisième et le quatrième actes ont également été confondus en un par le sacrifice fait avec beaucoup de discernement des trois premières et des quatre dernières scènes du quatrième acte ; peut-être seulement est-on étonné de voir Léandre avoir un grand nombre de débiteurs, ce qui se trouvoit expliqué dans les premières scènes de cet acte, où l’on dit qu’il avoit gagné au jeu ; mais la lenteur que ces scènes répandoient dans l’action, doit faire approuver leur suppression.

Le cinquième acte a été conservé en entier, et forme le troisième.

Cette pièce a été vue avec plaisir, et reçue avec applaudissemens. Le premier acte est peut-être un peu long, mais il pourroit être difficile de l’abréger. D’ailleurs la morale que l’on remarque dans tous les ouvrages de Destouches brille dans celui-ci dans tout son éclat.

Le rôle de Géronte est parfaitement fait : c’est peut être dans ce genre de personnage un des mieux qui soient au théâtre. Il est fort bien saisi par Picard l’aîné, qui y a été très-applaudi. Le rôle de Pasquin est rendu par Picard jeune avec le mordant, la gaîté et l’à-plomb qui lui méritent chaque jour les suffrages ; il a sur-tout été très plaisant dans le récit qu’il fait de la manière dont il feint d’avoir retiré les diamans de son maître des mains de l’usurier Salomon.

M. Barbier a joué avec intelligence, beaucoup de soins, souvent avec talent, le rôle de Léandre. Les autres sont peu importans, et si l’on a donné celui de Lisette à Mlle. Molière, il est aisé de remarquer qu’elle l’a accepté pour donner à l’ouvrage tout l’ensemble dont il étoit susceptible. On ne peut que trop louer les acteurs de ce théâtre qui, n’ayant qu’un genre, surmontent tous les obstacles par la continuité de leur travail et ne prennent aucun relâche.

Le Nouvel Esprit des journaux français et étrangers, tome second, brumaire an XII [octobre 1803], p. 218-219 :

[Le Jeune homme à l’épreuve est une pièce de Destouches, qu'Andrieux et Ségur jeune ont modifiée avant de la faire jouer à l’Odéon, le 29 thermidor an XI [17 août 1803]. Cette version nouvelle n’a pas eu de succès, et on peut se demander si vraiment Destouches aurait apprécié les changements effectués par ses successeurs.]

Théâtre Louvois,

La troupe qui compose ce théâtre méritera le titre d'infatigable. Lors de son établissement elle n'avait pas de répertoire ; la fécondité de son directeur lui en donna un en peu de temps. Picard, accueillant des nouveautés agréables et des ouvrages dignes d'estime, tantôt remettant une pièce qui eut autrefois de la vogue, tantôt ressuscitant un ouvrage oublié, a su donner à son répertoire des qualités bien essentielles, la variété, l'intérêt quelquefois, et presque toujours la gaieté.

Depuis la représentation de la Prison militaire, qui attire toujours du monde, ce théâtre a donné avec succès le jeune Homme à l’épreuve, que MM. Andrieux et Ségur jeune ont fait revivre, en y apportant quelques changemens dont Destouches eut sans doute adopté l'idée.

La base César ne parle que de la pièce de Destouches, seul auteur cité. Pas de représentation avant celles de 1796. Le 6 septembre paraît être bien la date de création de la pièce, jouée 9 fois en 1796 et 8 fois en 1798, au Théâtre d'Émulation, sauf trois représentations de 1798, au Théâtre des Amis de la Patrie.

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