Le Jeune homme enlevé, ou la coutume hollandaise

Le Jeune homme enlevé, ou la coutume hollandaise, comédie historique en un acte, en prose, de F. X. Delœuvre, 5 thermidor an 13 [24 juillet 1805].

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Hénée, chez Martinet, chez Barba, 1806 

Le Jeune homme enlevé, ou la Coutume hollandaise ; comédie historique, en un acte, en prose. Représentée pour la première fois, à Paris , sur le Théatre de l'Ambigu-Comique, le cinq thermidor an treize (24 juillet 1805.) Par F. X. Delœuvre, Auteur des Deux Epouses, comédie en cinq actes.

Le texte de la pièce est précédée d'une « observation » :

OBSERVATION.

Une petite aventure arrivée à Amsterdam, pendant mon séjour en Hollande, m'a fourni le sujet de cette Comédie. Son succès n'a pas été moins brillant, ni moins soutenu que celui des Deux Épouses. Je ne me flatte pas d'être toujours aussi heureux ; mais si les ouvrages que je me propose d'exposer encore sur la scène, sont moins bien accueillis, ce sera probablement ma faute ; car il est impossible qu'un auteur soit plus encouragé que moi, en débutant. A la vérité, je dois beaucoup aux talens des acteurs qui en général ont joué ma pièce avec le plus grand soin. Mr. Corse sur-tout, a déployé, dans le rôle de Wanderk, un caractère de bonté et de gaîté naturelle, qui a sans doute beaucoup contribué au succès de l'ouvrage ; mais sa santé ne lui permet pas de jouer aussi souvent qu'on le desire ; et s'il vient à se retirer, il pourra se flatter de laisser après lui les regrets les plus mérités.

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Permis, le jeudi 9 messidor an 12, en vertu de l'autorisation du ministre de l'Intérieur.

Félix NOGARET.          

Vu l'approbation, permis d'afficher et représenter, ce 16 messidor an 12.

Pour le Conseiller d'État, Préfet de Police,          

Le chef de la 5e. division                

J. B. BOUCHESEICHE.          

Après l'« observation », on trouve une description précise du caractère des personnages et de leur habillement, avec une variante pour un des costumes (pour éviter des dépenses importantes à des entrepreneurs de spectacles. Caractères et habillements sont évidemment étroitement liés.

CARACTÈRES ET HABILLEMENS.

M. WANDERK.

Habit brun, taille courte, grands paremens ouverts, basques très-larges, taillées en aîles de pigeons et cartonnées en dedans, boutonné jusqu'en bas. Perruque ronde, à deux rangs de boucles et poudrée. Grand chapeau, trois cornes égales et applaties; bas gris, souliers carrés.

Caractère gai, vif, sensible, et n'ayant rien du flegme hollandais. Homme aimable, chérissant sa fille et son commis plus que sa fortune et sachant prendre gaiment son parti dans les affaires les plus fâcheuses.

WANBRUX.

Costume à-peu-près pareil à celui de M. Wanderk ; caractère froid et goguenard.

LORENCIN.

Frac et coëfure à volonté.

Jeune homme plein d'honneur et de reconnaissance pour M. Wanderk à qui il doit tout ; excessivement malheureux de la passion qu'il a pour Sophie, et prêt à se sacrifier lui-même, plutôt que de mériter le plus léger reproche de son bienfaiteur ; l'aveu que Sophie lui fait de sa tendresse, ne fait que changer son tourment de nature, et ce n'est qu'avec la plus extrême répugnance qu'il obéit à sa maîtresse, lorsqu'elle se décide à l'enlever.

SOPHIE.

Mise simple mais élégante ; coëfure en tresses.

Agée de vingt ans, maîtresse de la maison et dirigeant le commerce de son père. Caractère franc et décidé. Aimant depuis long-tems Lorencin, à qui elle ne le dit que lorsqu'elle se voit prête à le perdre. Chérissant son père pardessus tout ; et bien convaincue qu'en devenant l'épouse de Lorencin, elle assure à jamais le bonheur de M. Wanderk.

NANTSSIET.

Les Hollandais prononcent Nankiet, j'ai cru qu'en France, Nantssiet vaudrait mieux.

Grand casaquin appelé Yac Taille très-longue par derrière et terminée en pointe ; plissé tout le tour, et point dégagé par devant. Jupon court et tranchant, n'excédant pas le Yac de plus de six ou huit pouces, mais très-bouffant. Coëfée avec le Cornéquis qui est une calote assez ordinairement en velours, qui enveloppe juste la tête, et vient s'attacher sous le menton. Elle est bordée par devant d'une dentelle large environ de deux doigts et demi, et qui se prolonge jusque sous le menton ; cette dentelle, qui doit être très-plissée, se soutient presque droite par une carcasse cachée derrière.

Ceux qui ne voudront pas faire la dépense de ce costume, peuvent le remplacer par un grand casaquin d'indienne à ramage, avec le jupon pareil, et se coëfer avec la calote de velours, galonnée en or, à la mode allemande.

Vieille fille de soixante ans au moins; curieuse, babillarde et encore amoureuse; mais point méchante.

Un peu courbée, les coudes en arrière et la tête droite ; tous petits mouvemens, mais assez vifs.

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