Le Joueur d'échecs, vaudeville en un acte, de Marsollier et Chazet, 14 vendémiaire an 9 [6 octobre 1800].
Théâtre Montansier.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Madame Masson, an 9 – 1801 :
Le Joueur d'échecs, vaudeville en un acte Représenté pour la première fois sur le Théâtre Montansier, le 13 Vendémiaire an neuf. Par Marsollier et Chazet.
La première a eu lieu le lendemain 14 vendémiaire. Le Courrier des spectacles du 13 signale après avoir donné le programme du jour du Théâtre Montansier-Variétés :
Demain , la première représ. du Joueur d’échecs, vaud., en 1 acte, dans lequel le cit. Brunet remplira le rôle de Nigaudin.
Courrier des spectacles, n° 1312 du 15 vendémiaire an 9 [7 octobre 1800], p. 2 :
[Tous les théâtres veulent leur pièce sur l'automate à la mode, le fameux Joueur d'échec (aux Troubadours, à l'Illusion-Comique, et maintenant au Théâtre Montansier), mais aucune n'a vraiment connu le succès. Toutes reposent sur les mêmes ressorts, la seule particularité ici tan tque l'automate joue d ela harpe, ce qui suffit, avec « un couplet ben rendu », à assurer une forme de succès. A quoi s'ajoute le rôle de Nigaudin, au nom comique, rôle confié à Brunet, dont les lazzis ont « disposé le public à l'indulgence. Les autres interprètes ont aussi bien rempli leur rôle. Les auteurs ont été demandés et nommés. Mais le critique s'interroge : le Marsollier qu'on a nommé, est-ce l'auteur d'Une matinée de Catinat (le titre exact de la pièce de Marsollier) ? Il n'est guère reconnaissable dans la pièce nouvelle, qui n'est donc vraiment pas très bonne...]
Théâtre Montansier.
On veut à toute force faire une bonne pièce sur l’Automate qui joue aux échecs, et jusqu’à présent, pas même hier, aucune n’a eu de succès bien décidé au théâtre Montansier, comme aux Troubadours, comme à l’Ambigu-Comique. Une jeune personne se voit forcée de renoncer à l’objet de ses vœux, mais l’amant s’introduit sous les traits et la forme d’un Automate Turc, bien costumé. A Montansier comme aux deux autres théâtres, un valet adroit et intelligent fait mouvoir tous les ressorts de la fourberie pour tromper ou écarter ceux qui le gênent. Comme ailleurs l’Automate joue aux échecs, comme ailleurs il parle et chante ; mais ce qu’on ne voit pas ailleurs, c’est qu’il promène ses doigts légers sur une harpe dont il s’accompagne en chantant. Une harpe, un couplet bien rendu, en voilà assez pour le succès d’une pièce. N’oublions pas de dire qu’il y a dans ce vaudeville, de plus qu’aux Troubadours, de plus qu’à l’Ambigu, un Nigaudin ; ce nom dispose à rire, et Brunet, chargé du rôle, a par maints lazis disposé le public à l’indulgence pour un ouvrage où il avoit remarqué peu ou point de couplets. Madame Mengozzi et les citoyens Xavier et Dubois ont mérité des applaudissemens pour la manière dont ils ont rendu leurs rôles.
Les auteurs ont été demandés par quelques voix, et pressés de jouir, ils se sont fait sur-le champ annoncer. Ce sont les cit. Marsollier et Chazet. Nous ignorons si le cit. Marsollier est le même que celui à qui l’on doit tant de productions agréables, et depuis peu, Un trait de Catinat, mais nous avons eu bien de la peine à le reconnoître dans ce vaudeville.
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