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Le Joueur de flûte, ou les Effets de l'harmonie

Le Joueur de flûte, ou les Effets de l'harmonie, opéra-comique en un acte, de J.-A.-M. Monperlier, musique de Dreuilh, 2 janvier 1813.

Théâtre des Célestins à Lyon.

Sur la page de titre de la brochure, à Lyon, chez Maucherat-Longpré, 1813 :

Le Joueur de flûte, ou les Effets de l'harmonie, opéra comique en un acte. Paroles de J.-A.-M. Monperlier ; Musique de M. Dreuilh. Représenté pour la première fois sur le Théâtre des Célestins, à Lyon, le 2 Janvier 1813. Sous la direction de M. LAINÉ.

La liste des personnages est réduite à cinq personnages :

  • Adèle Darancour, jeune veuve ;

  • Dalbigny, son cousin ;

  • Lafleur, le valet de Dalbigny ;

  • Justine, la suivante d'Adèle ;

  • Malingre, un vieux bourgeois.

Journal de Lyon et du département du Rhône, n° 4, du 9 janvier 1813, p. 3 :

Le critique ne peut nier que la pièce a réussi, mais cela ne l'empêche pas de voir là un succès immérité. Il lui faut ensuite dénouer les fils d'une intrigue aussi convenue que compliquée, « péniblement embrouillée ». Les vieilles recettes de la comédie s'accumulent pour arriver à un dénouement facile. Travestissements, faux nom, quiproquo, rien ne manque. On prend la servante pour la maîtresse, et l'amant révèle qu'il a donné un faux nom pour être sûr d'  être aimé pour lui-même ». Peu d'action, peu d'intérêt, et beaucoup de confusion, la pièce est froide est ne doit son succès à la musique; « vive, gaie, légère, pleine d'expression et de traits heureux ». Dreuilh aurait encore mieux fait si la pièce lui avait offert « des situations plus intéressantes ».

Le Joueur de Flute,

Ou Les Effets de l'Harmonie,

Opéra en un acte, par M. Monperlier.

L'harmonie a été complette ; aucun sifflet ne l'a troublée. La pièce a été vivement applaudie ; je suis loin de croire qu'elle méritât ce succès.

Adele Darancour, jeune veuve, qui n'abuse point, pour être folle, du privilége d'être belle, a conçu de l'amour pour Dalbigny, espèce de jeune fou qui a eu le bonheur de la sauver d'un danger pressant. Un bienfait de cette nature méritait d'être couronné ; Adèle voudrait le récompenser ; malheureusement elle a promis sa main à son cousin Volny. Dalbigny n'a rien à craindre de ce rival ; c'est son meilleur ami; et s'il peut plaire à la veuve, Dalbigny est heureux. Chaque jour, celui-ci voit Adèle ; il la trouve adorable; et cependant, il n'a point encore osé trahir son amour. Lafleur, valet de Dalbigny, fripon comme le sont tous les valets de comédie, imagine un stratagême qui pourra servir son maître. Adèle aime la musique avec passion ; le son d'un instrument ménagé avec art, fait sur ses organes délicats l'effet le plus vif et le plus singulier. Malingre, vieux avare, fait les yeux doux à la jolie veuve, il est bon musicien d'ailleurs ; ce soir donc, lorsque la nuit commencera à tomber, Lafleur le conduira près de l'appartement où veille ordinairement Adèle ; et tandis qu'il s'évertuera à charmer les oreilles de sa charmante voisine, Dalbigny entrera dans l'appartement d'Adèle, et lui peindra son amour : le stratagême réussit. Dalbigny obtient de la bouche même de madame Darancour l'aveu de son bonheur. Cependant Malingre, qui depuis deux heures se morfond à jouer de la flûte à la porte de la belle, entre enfin ; Adèle n'y était plus ; Justine seule, sa suivante, était restée. Le pauvre Malingre est la dupe du travestissement de la rusée soubrette ; tandis qu'il s'échauffe à peindre sa flamme à la fausse Adèle, Dalbigny qui avait été un moment éconduit par la maligne Justine pour faciliter ce nouveau tour, survient tout-à-coup: trompé par l'apparence, il s'élance sur Malingre qu'il croit son rival : ses craintes sont bientôt dissipées : Adèle ne tarde pas d'arriver ; tout s'éclaircit : Dalbigny déchire lui-même son nom ; c'est Volny, le cousin d'Adèle ; le nom de Dalbigny est celui d'une de ses terres ; il a imaginé ce travestissement pour se faire aimer d'Adèle, avant de l'épouser, il voulait être aimé pour lui-même.

La disette d'action et d'intérêt, une intrigue péniblement embrouillée, répandent sur la pièce un froid mortel. Si l'ouvrage a obtenu du succès, je crois qu'il le doit à la musique; elle est vive, gaie, légère, pleine d'expression et de traits heureux. M. Dhreuil [sic] eût encore mieux fait, si l'auteur lui avait indiqué des situations plus intéressantes.

Aud.          

Journal de Lyon et du département du Rhône, du 1er juin 1813, p. 3 :

[Au milieu de toute une série de comptes rendus, quelques lignes consacrées au Joueur de flûte :]

On a surnommé Martelly le Molé de la province ; me sera-t-il permis d'appeler Emile le Darboville des Célestins ? ceux qui l'ont entendu chanter dans le Joueur de flûte, approuveront sans doute la justesse de cette épithète. Ce eptit opéra, dont la musique est vive et agréable, est joué avec ensemble, par Lancelin, Emile, Notaire, et Mme Vicherat. Cette dernière met dans son rôle de la finesse et de l'espièglerie. Lancelin est un fort joli Hussard, et de plus un amant tendre et sémillant ; et certes, il n'y a pas de sa faute, s'il ne peut animer son impassible maîtresse.

Je leur conseille à tous de se donner la peine de repasser leur rôle, quand on rejouera le Joueur de flûte.

Grégoire Lefranc.          

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