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Le Jugement dernier, ou Haydn vengé

Le Jugement dernier, ou Haydn vengé, vaudeville, d'Étienne et Gaugiran-Nanteuil, 19 nivôse an 9 [9 janvier 1801].

Théâtre des Troubadours

Almanach des Muses 1802

Courrier des spectacles, n° 1412, du 20 nivôse an 9 [10 janvier 1801], p. 3 :

[La Création de Haydn n’a pas très bien été reçue, et les auteurs du vaudeville veulent lui rendre hommage. Pour cela, ils imaginent une intrigue plutôt convenue (une confusion qui fait prendre un Gascon, type de personnage qu’on rencontre souvent dans cette situation peu à son avantage, pour Haydn lui-même, jusqu’à ce que l’arrivée du valet du maître dissipe le malentendu : on couronne le buste du musicien, et le Gascon disparaît, sans doute pour ne pas payer ce qu’il a consommé). Ce sont les couplets qui ont fait le succès de la pièce. Les auteurs sont nommés.]

Théâtre des Troubadours.

Le Jugement dernier, ou Haydn vengé, tel est le titre fastueux d’une bluette donnée hier sur ce théâtre. On y passe en revue la Création du célèbre compositeur Haydn, les Récréations, les Créations pour rire, les Fruits défendus, les Créations du sommeil, et chacune de ces productions reçoit en passant une épigramme plus ou moins fine, plus ou moins mordante. Le succès de l’ouvrage est dû non au fonds lui-même, car il est peu de chose, mais à plusieurs couplets piquans et de circonstances.

Un Gascon arrive dans une auberge dont le maître se pique d’être musicien, il y fait pour 36 fr. de dépense. Tandis qu’il va soi-disant chercher l’argent nécessaire, l’aubergiste trouve une pièce ayant pour titre Musique d'Haydn. Comme le bruit de l’arrivée de ce compositeur s’est par-tout répandu, il s’imagine que le Gascon est Haydn lui-même, refuse le remboursement des 36 fr. et lui offre un ample déjeuner. Le Gascon accepte tout. Mais le valet-de-chambre de Haydn descend lui-même à l’auberge, il va à Paris juger de l’effet des productions de son maître. L’aubergiste ivre lui présente le faux Haydn dans le même état que lui et pouvant à peine parler. Le valet démasque le Gascon en présentant aux yeux de l’aubergiste le buste du fameux symphoniste. Chacun s’empresse de le couronner et le Gascon s’esquive.

Les auteurs sont les citoyens Etienne et Nanteuil.

F. J. B. P. G * * *.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts ; Vie année, tome cinquième, p. 276 :

Le Jugement dernier, ou Hayden vengé.
Suite des Créations, et Récréations possibles.

On a donné cette bluette le 19 nivose. Elle a dû son succès aux couplets de circonstance dont elle est remplie. Quelques-uns renferment des personnalités un peu trop piquantes, mais ils sont en général bien tournés. Pour l'intrigue, c'est ce qu'il y a de moins soigné. Un Gascon arrive dans une auberge dont le maître est amateur de musique. Il y fait de la dépense, et tandis qu'il va, dit-il, chercher l'argent nécessaire pour payer, l'aubergiste trouve des papiers, ayant pour titre : Musique d'Hayden. Il s'imagine que le Gascon est Hayden lui-même ; il ne veut pas de son argent, et le force à accepter un ample déjeûner. Mais le valet-de-chambre d'Hayden, qui va à Paris juger de l'effet de l'ouvrage de son maître, descend dans l'auberge, et démasque le Gascon en montrant le buste du véritable Hayden, que l'on couronne.

Les auteurs sont les CC. Etienne et Gaugiran-Nanteuil.

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