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Les Jacobins [du 9 Thermidor] et les Brigands ou les Synonymes

Les Jacobins [du 9 Thermidor] et les Brigands ou les Synonymes, vaudeville en un acte, de Fabien Pillet, 6 germinal an 3 [26 mars 1795]

Théâtre de la Cité-Variétés.

Dans la Biographie universelle ancienne et moderne de Michaud, tome 32, p. 608, Pillet se voit adjoindre un coauteur, Claude-Bernard Petitot.

La pièce de Pillet tient l'affiche peu de temps, d'abord au Théâtre de la Cité-Variétés, puis aux Variétés-Égalité au premier trimestre 1795. L'auteur est un critique d'art qui s'exprime d'abord dans des feuilles royaliste avant de se rapprocher à la république girondine. Après le 9 thermidor, il reprend un positionnement politique hostile à Robespierre défunt et à ses amis, et il dénonce avec énergie les « tyrans », « satrapes » et « coupe-jarrets » de la période qui vient de s'achever.

François-Alphonse Aulard, Paris pendant la réaction thermidorienne et sous le Directoire, p. 638-639 :

Annales patriotiques et littéraires du 20 germinal : « Les artistes du théâtre de la Cité ont donné sur ce théâtre une pièce nouvelle qui a pour titre : Les Jacobins du 9 thermidor et les brigands ou les Synonymes1. Les Jacobins, obligés de fuir, vont chercher un asile dans la forêt de Fontainebleau ; ils y trouvent une caverne, qui sert de repaire à une troupe de brigands. Lorsqu'ils arrivèrent, les brigands étaient allés attaquer la diligence de Dijon ; pendant leur absence, les Jacobins prennent possession du local. Le président ouvre la séance, et un honorable membre, le citoyen Gueulebordet, propose de passer à une épuration, afin de chasser les faux frères. Chaque Jacobin fait valoir ses titres : l'un est assassin ; l'autre, banqueroutier ; celui-ci, massacreur du 2 et 3 septembre ; celui-là, empoisonneur, etc. Lorsque chacun a fini sa confession politique et révolutionnaire, la Société chante en chœur :

Bon ! Bon ! c'est un coquin !
C'est un excellent Jacobin.

Ce refrain vaut un certificat de civisme. Nous ne suivrons pas les divers incidents qui allongent cette pièce, sans lui donner aucun intérêt dramatique : elle doit tout à la circonstance. Plusieurs situations sont très plaisantes, mais on n'y trouve ni plan ni conduite. Les auteurs de cette nouveauté l'ont composée sans prétention ; il faut la juger avec indulgence. »

1. D'après les Petites Affiches, cette représentation eut lieu le 15 germinal. On en trouvera un autre compte rendu dans le Batave du 19 germinal, page 331.

Après avoir largement repris les Annales patriotiques et littéraires, Louis-Henry Lecomte, Histoire

des Théâtres de Paris, le Théâtre de la Cité, 1792-1807, (Paris, 1910), p. 103 conclut :

Ni plan, ni conduite, mais plusieurs situations gaies et de mordants couplets que d'unanimes bravos soulignèrent. — Non imprimé.

André Tissier, Les spectacles à Paris pendant la Révolution, tome 2, p. 438, attribue sept représentations à ces Jacobins du 9 thermidor.

Il signale aussi l'incertitude concernant son titre, p. 143, note 50 :

Cette pièce fut d'abord annoncée sous le nom des Synonymes, puis sous celui des Jacobins du 9 thermidor. Le long compte rendu du Journal des théâtres du 29 mars 1795 est formel : il s'agit de la même pièce. Il y est question de brigands qui se cachent dans une forêt. D'où le titre complet donné par Lecomte : les Jacobins du 9 thermidor et les brigands, ou les synonymes.

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