Kiki, ou l'Île imaginaire

Kiki, ou l'Île imaginaire, comédie en prose en trois actes, d'Eugène Hus et Bernard-Valville, 18 fructidor an 8 [5 septembre 1800].

Théâtre de la Gaîté.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Delavigne, an 9 :

Kiki, ou l'Ile imaginaire, comédie-folie en trois actes, en prose, Mêlée de chant, danse, pantomime, cérémonies burlesques, etc. Par les CC. Engène Hus, Bernard-Valville. Ballets du C. Eugène Hus. Représentée pour la première fois, sur le théâtre de la Gaîté, le 18 brumaire an VIII.

Courrier des spectacles, n° 1281 du 19 fructidor an 8 [6 septembre 1800], p. 2 :

[C'est une comédie folie que ce Kiki, reprenant le thème des naufragés sur une île inconnue. On y ajoute l'inversion des rôles (merci, Marivaux) et la fausse faveur de « partager la couche de l'impératrice », qui est bien sûr une vieille femme. Pour Nuto, plus question d'inverser les rôles quand il s'agit d'aller combattre un monstre, et c'est son maître qui retrouve sa supériorité, et obtient de fort beaux présents. Le critique choisit de ne pas être méchant dans son jugement : « on pouvoit tirer un parti plus avantageux de ce fonds » (et le rappel de pièces sur le même fonds le montre facilement). Les ballets, très nombreux, ont été applaudis, et les auteurs ont été nommés.]

Théâtre de la Gaîté.

Une tempête a jetté sur les côtes de Siam, Constance, dame espagnole, et Floresta, sa suivante. Malgré le bon accueil qu’on leur fait, elles regrettent, l’une Dom César, son époux, et l’autre Nuto, son amant, valet de Dom César. Bientôt les vents portent ceux-ci sur le même rivage. La loi du pays ordonne que parmi les étrangers qui aborderont dans l’ile, les maîtres deviendront valets, et les valets maîtres. Nuto, à l’instant , prend auprès de dom César l’insolence d’un nouveau grand-seigneur. Floresta agit de même à l’égard de Constance. Une autre loi veut que l’étranger distingué et honoré par l’empereur du days [sic] partage la couche de l'Impératrice. On en prévient Nuto, qui se prête â tout ce qu'on exige de lui. Ki-Ki, après une fête brillante, le présente à l’Impératrice. Mais à peine a-t-il soulevé le voile qui la cache à ses yeux, qu’il recule effrayé de la disproportion d'âge. Irritée de cette marque de mépris, la vieille Impératrice jure de se venger. Elle met dans ses intérêts le Bonze, dont l’autorité égale celle de l’Empereur. Soutenu par les lois il réclame l’étranger et exige qu’il aille combattre un monstre qui désole la contrée. Nuto, à cette proposition, tremble et veut se démettre de sa seigneurie, lorsque son maître s’offre à sa place. Celui-ci combat le monstre, revient vainqueur, et est comblé de présens par l’Empereur, qui lui donne un vaisseau pour retourner dans sa patrie.

Tel est le fonds de Kiki, ou l'lsle imaginaire, folie en trois actes, donnée hier avec quelque succès sur ce théâtre. On pouvoit tirer un parti plus avantageux de ce fonds qui ressemble à plusieurs ouvrages déjà connus, tels que Panurge, l'Isle des Esclaves, etc. La plus grande partie de la pièce consiste en ballets dont l’exécution a été très-applaudie. Les auteurs sont les cit. Eugène Hus et Bernard-Valville.

F. J. B. P. G***          

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