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La Maison des Fous (comédie 1801)

La Maison des Fous, comédie en un acte, en prose, mêlée de vaudevilles, de Ravrio et Chatillon, 2 floréal an 9 (22 avril 1801).

La brochure donne comme date de création le 19 fructidor an IX (6 septembre 1801).

Il ne faut pas confondre la comédie de Ravrio et Chatillon avec l'arlequinade qui porte le même titre.

Théâtre du Vaudeville

Titre :

Maison des fous (la)

Genre

comédie mêlée de vaudevilles

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en prose, avec des couplets en vers

Musique :

vaudevilles

Date de création :

2 floréal an IX (22 avril 1801)

Théâtre :

Théâtre du Vaudeville

Auteur(s) des paroles :

Ravrio et Chatillon

Almanach des Muses 1802

Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Barba, an XI – 1803 :

La Maison des fous, comédie en un acte, en prose, mêlée de vaudevilles, Par R*** et Chatillon. Représentée, pour la première fois, sur le théâtre du Vaudeville, le 19 fructidor an 9.

Dans la rubrique nécrologique consacrée à Ravrio (décédé en décembre 1814), la Bibliographie de la France, Quatrième année, n° 2, p. 38, du samedi 14 janvier 1815, signale qu'il est l'auteur en société avec M. Chatillon de la Maison des foux, jouée le 2 floréal an IX (22 avril 1801).

Courrier des spectacles, n° 1515 du 3 floréal an 9 [23 avril 1801], p. 2 :

[Pas de jugement très net : accueil incertain, des qualités, des défauts, des auteurs qu’on demande, mais qu’on ne nomme pas : il faut attendre un article prochain.]

Théâtre du Vaudeville.

Nous ne savons quel nom donner à l’accueil tantôt froid, tantôt flatteur, quelquefois dérisoire, et enfin défavorable, que reçut hier la pièce intitulée la Maison des Fous. Il y a plusieurs jolis couplets, quelques intentions comiques, et quelques traits épigrammatiques ; mais d’insipides jeux de mots, des comparaisons ignobles, des scènes d’une longueur infinie, ont fait oublier ce qu’on avoit d’abord applaudi. Bref, lorsque le rideau s’est baissé, les auteurs foiblement demandés n’ont pas été nommés.

En donnant demain l’analyse de cet ouvrage, nous y motiverons notre opinion par des observations que le défaut d’espace nous force de remettre à un autre numéro.

Courrier des spectacles, n° 1516 du 4 floréal an 9 [24 avril 1801], p. 2 :

[Le compte rendu s’ouvre sur l’analyse de la pièce, et par le résumé de son intrigue, les malheurs d’un jeune couple de jeunes gens que leurs représentants légaux ne veulent pas marier, qui ne trouvent pas mieux que de se faire interner pour continuer à s’aimer, et qui finissent à trouver dans les Petites-Maisons un moyen de contraindre leurs parents à les marier. La pièce est jugée sévèrement : « rien de neuf dans les scènes d’amour, dans les scènes de peur » ; pas de motivation des éléments de l’intrigue (la scène des oncle et tante se substituant à leurs neveu et nièce, la raison du choix de l’internement par les amants). Le rôle du Commissaire du Gouvernement ne peut se justifier que par le besoin d’un magistrat pour marier les jeunes gens. Quant aux couplets, donnés comme jolis la veille, ils se voient reprocher de ne pas appartenir au fonds de la pièce (des couplets « de porte-feuille »), condition pour qu’ils méritent d’être applaudi. Et « c’est ce que l’on néglige trop de faire aujourd’hui » : la pièce ne présente finalement rien de positif...]

Théâtre du Vaudeville.

Edmond et Rose, contrariés dans leurs amours, l’un par M. Durvieux, son oncle et son tuteur, et l'autre par madame de Boissec, sa tante, ont imaginé de se faire passer pour insensés, et comme tels on les a enfermés aux petites-maisons. Edmond, en effrayant le gardien des fous, s’est emparé de ses clefs et a délivré sa maîtresse ; à qui il confie le projet de son évasion.

Le Directeur de la maison les surprend, et après avoir joui de leur frayeur il les fait rentrer dans leur cellule en les assurant de son zèle à les obliger. C’est précisément ce matin que doivent venir leurs parens. Effectivement arrivent monsieur Durvieux et madame de Boissec, qui sont bientôt détrompés sur le compte de nos jeunes fous prétendus par le récit du Directeur.

Mais, pour surcroît d’embarras, le Commissaire du gouvernement doit venir visiter la maison ce matin même, et le Directeur desireroit que Rose et Edmond ne comparussent pas devant lui. Il faut les suppléer. M. Durvieux et madame de Boissec se chargent de paroitre à leur place, et ils entrent dans la cellule qu’occupoient Rose et Edmond.

Lorsque le Commissaire arrive, lorsqu’il a interrogé chaque fou sur sa maladie , lorsqu'il a entendu complaisamment toutes les folies qu’ils lui débitent, il appelle Edmond et Rose. L’oncle et la tante répondent. Mais le Directeur amène les deux amans, qui intéressent le Commissaire à leur sort, et M. Durvieux et madame de Boissec n’obtiennent la permission de sortir des-cellules qu’en signant le contrat de Rose et d’Edmont.

Tel est le fonds de la Maison des Fous. Outre les reproches que l’on pourroit faire à l’auteur de cet ouvrage de ne présenter rien de neuf dans les scènes d’amour, dans les scènes de peur ; on peut lui faire celui de n’avoir pas sçu amener celle où l’oncle et la tante prennent la place des amans dans leurs célules. D’ailleurs on ne devine pas trop pourquoi ces amans ont choisi les Petites-Maisons pour rendez-vous plus commode, car ils sont et doivent être sous la clef et sous les verroux. Néanmoins ils se parlent : c’est fort heureux.

Le Commissaire du Gouvernement, qui vient là comme un a propos pour faire jaser un Peintre; un Musicien, un Rentier, tous fous, et pour causer avec eux comme avec des gens raisonnables ne sert qu’à retarder la marche de la pièce, à moins que l’auteur n’ait senti que l’autorité seule d’un magistrat pouvoit décider le mariage des jeunes gens.

Nous avons dit hier qu’il y avoit dans ce vaudeville plusieurs jolis couplets. C’est vrai, mais il faut avoir aussi que la plupart sont de porte-feuille ; c’est à dire que sans tenir particulièrement à l’action, ils sont encadrés bon gré, malgré. Or, pour qu’un couplet mérite d’être applaudi il faut qu’il appartienne au fond et qu’il contribue à la marche et au développement de la pièce. C’est ce que l’on néglige trop de faire aujourd’hui.

F. J. B. P. G***

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 6e année, 1801, tome VI, p. 554-555 :

[Après avoir dit que la pièce n’a guère eu de succès, le compte rendu en résume l’intrigue (une intrigue qui met en scène des jeunes gens que leurs tuteurs veulent épouser). La ruse permet de contraindre les tuteurs mal intentionnés d’unir les jeunes gens. Puis la partie critique dit tout le mal qu’on peut penser de cette pièce : « fond assez faible », intrigue peu heureuse, dénouement peu saillant. Une scène remarquable toutefois, mais une scène épisodique, où le chanteur a été applaudi. Si le nom des auteurs est donné sans commentaire, les acteurs sont complimentés : « la pièce est en général fort bien jouée ».

THÉATRE DU VAUDEVILLE.

La Maison des Fous.

On a donné, le 2 floréal, la première représentation de ce vaudeville. II n'a pas eu grand succès.

Un jeune homme et une jeune personne, pour se débarrasser des importunités d'un vieux tuteur et d'une vieille tante qui veulent les épouser, feignent de devenir foux, et se font renfermer aux petites maisons. Leurs vieux parens viennent de temps en temps les visiter, et voir s'il s'opère en eux quelque changement. Le directeur de la Maison des Fous surprend le secret des jeunes gens, et veut les aider à tromper leurs persécuteurs. Il apprend qu'un supérieur doit venir faire la visite d# la maison, et il engage les parens à prendre la place de leurs pupilles, dans la crainte que celui qui fait la visite ne s'aperçoive de la supercherie. Quand une fois ils sont enfermés, le directeur assure qu'ils sont fous, et ne leur promet la liberté qu'à condition qu'ils feront une action raisonnable, en unissant les jeunes gens. Ils sont forcés de consentir, et sortent enfin de leur cage.

Tel est le fond assez foible de cette petite pièce. Le moyen par lequel on enferme les vieux parens, n'est pas fort heureux,, et le dénouement n'a rien de saillant. On a remarqué une scène épisodique de musicien italien, parfaitement jouée par le C. Lenoble , qui a chanté une ariette à roulades avec un goût qui lui a valu les plus vifs applaudissemens. La pièce est en général fort bien jouée : elle est des CC. Ravriot et Chatillon.

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