La mère rivale, comédie en un acte et en prose, de Pigault-Lebrun, 1er octobre 1791.
Théâtre de la rue de Richelieu.
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Titre :
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Mère rivale (la)
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Genre
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comédie
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose
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prose
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Musique :
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non
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Date de création :
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1er octobre 1791
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Théâtre :
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Théâtre de la rue de Richelieu
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Auteur(s) des paroles :
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M. Pigault-Lebrun
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Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Cailleau, 1791 :
La Mère rivale, comédie, en un acte et en prose, Par M. Pigault-Lebrun. Représentée pour la première fois, à Paris, sur le Theâtre Français de la rue de Richelieu, le premier octobre 1791.
Mercure universel, tome 8, n° 219 du mercredi 5 octobre 1791, p. 62 :
[La pièce utilise une situation convenue : une jeune veuve qui pourrait se remarier avec plus vieux qu'elle, et qui finit par céder la place à sa fille (ce qui augmente notablement l'écart d'âge entre les époux), son choix étant dicté par « la tendresse maternelle ». Comme toute jeune veuve, elle est sous la coupe d'un oncle, et il faut bien sûr vaincre ses réticences, comme ceux de la jeune fille qui ne veut pas que sa mère se sacrifie pour elle. Mais toutes ces réserves finissent par tomber. La pièce met au jour une pratique du mariage fort intéressante, et un regard sur cette pratique de la part du critique, qui juge que la pièce est « remplie de situations agréables. Par ailleurs, elle est bien écrite, et bien jouée.
Le nom de l'auteur n'est pas donné. Pas demandé ?]
Théatre François de la rue de Richelieu.
La Mère rivale, donnée hier, est une fort jolie comédie.
Une jeune veuve aime Germond, homme aimable, qui n’est plus dans la fleur de l’âge, mais que son mérite rend intéressant ; le frère de cette veuve (qui n’est point nommé dans la pièce) sollicite sa sœur de presser son hymen et de le fixer au lendemain ; un entretien avec Germond paroît devoir le conclure définitivement. Lorsque cette veuve, qui a une fille de 15 ans, démêle dans sa naïveté un penchant violent pour Germond ; d’abord son amour s'irrite, mais la tendresse maternelle reprend ses droits ; dès ce moment, elle se sacrifie, avoue à son frère, à son amant, les sentimens de sa fille et confie à l'honneur le secret de l’innocence ; l’échange choque d’abord l’oncle et Germond ; cependant ce dernier, plus soumis à l’empire de la raison qu'à celui des passions, convaincu de l’amour de Rose, se décide à l’épouser ; mais la fille, toujours digne de sa mère, s’oppose à ce sacrifice, et il s’élève entr’elles un combat de générosité ; enfin l’impatience de l’oncle, les sollicitations de la mère, la crainte de perdre un amant qui veut partir, l’emportent dans le cœur de Rose, qui consent à épouser Germond.
Cette pièce est, comme on le voit, remplie de situations agréables, le style est soigné. Elle est fort bien jouée par MM. Grandmenil, Chatillon ; Mesdames Candeille, Saint-Clair.
On donnoit pour première pièce le Misantrope. M. Folly y débutoit par le rôle d’Alceste. Il nous a semblé doué d’un bel organe , de beaucoup d’intelligence. Son talent paroît exercé à l’habitude de jouer la bonne comédie.
L’Esprit des journaux français et étrangers, 1791, volume 12 (décembre 1791), p. 337-338 :
[Une mère et une fille qui épouseraient volontiers le même homme, et qui rivalisent de générosité pour laisser à l'autre le bonheur de le prendre pour mari. Et c'est finalement la fille qui épouse, sous la pression de son entourage. La pièce est bien jugée : elle « offre des traits qui ont été fort applaudis », elle a été bien interprétée, et son auteur a paru.]
THÉATRE DE LA RUE DE RICHELIEU.
Le samedi premier octobre, on a donné la premiere représentation de la Mere rivale, comédie en un acte & en prose, de M. le Brun.
Mme. Gerval est pressée par son frere d'épouser son ami Germon, homme d'un âge mûr, aimable & vertueux. Elle consent sans peine à cette union, car Germon ne lui déplaît pas. Mais au moment de conclure, elle découvre que Rose, sa fille, l'aime aussi, & voit que ce mariage lui donnera le coup de la mort. Elle prend aussitôt son parti. Mais Rose ne veut pas céder en générosité avec sa mere, & Germon se trouve entre deux femmes qui l'aiment & le refusent. Enfin l'oncle & la mere usent de leur autorité, & font à la jeune personne une douce violence. Elle épouse Germon.
Cette petite piece offre des traits qui ont été fort applaudis. Mlle. Candeille & Mme. Sainclair, M. Grandménil & M. Chatillon l'ont fort bien jouée. On a demandé l'auteur ; il a paru. M. le Brun, attaché à ce théatre, est l'auteur de la Joueuse & de l'Orpheline.
D’après la base César, l'auteur est Charles-Antoine-Guillaume Pigault d'Epinoy, dit Pigault-Lebrun. La pièce a connu le succès : 5 représentations en 1791 (au Théâtre Français de la rue de Richelieu) ; 24 de 1792 à 1795 (au Théâtre des Variétés) ; 1 en 1795 à la Maison Egalité et 6 fois en 1795 aux Variétés Amusantes, Comiques et Lyriques. Dernière représentation citée : le 18 novembre 1795.
D'après la même base César, le titre de la mère rivale apparaît 8 fois au cours du 18e siècle, de 1729 à 1791.
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