La Moitié du Chemin, comédie en trois actes et en vers, de Picard, 2 brumaire an 2 [21 octobre 1793].
Théâtre de la République.
La participation de Lemière de Corvey, indiquée dans la base César, ne semble pas certaine. La pièce ne comporte pas de musique. Dans le Catalogue général de la BNF, pas de trace de la Moitié du chemin dans les œuvres de Lemière.
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Titre :
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Moitié du chemin (la)
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Genre
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comédie
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Nombre d'actes :
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3
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Vers / prose ?
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en vers
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Musique :
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non
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Date de création :
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2 brumaire an 2 [21 octobre 1793]
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Théâtre :
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Théâtre de la République
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Auteur(s) des paroles :
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L. B. Picard
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Almanach des Muses 1794
Desprez, d'Angers, a une fille ; son frère Desprez, de Paris, a un fils. Les dux jeunes gens s'aiment : mais leurs pères, frères jumeaux, sans cesse en dispute sur les droits d'aînesse, ont juré de ne marier leurs enfans que lorsqu'un des deux vieillards seroit mort. On écrit à chacun que l'autre vient de fermer les yeux. Les voilà aussitôt en campagne, et arrivant dans la même auberge, au Mans, à moitié du chemin. Après bien des incidens, le mariage a lieu.
Du comique de situation, quelques longueurs ; du talent.
Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez la Citoyenne Toubon, 1794 :
La Moitié du chemin, comédie en trois actes et en vers, par E. B. Picard, Représentée pour la première fois sur le Théâtre de la République, le 2 Brumaire, l'An 2 de la République Française.
Sur l’exemplaire de la collection Marandet, visible sur Internet, la mention « trois actes » est corrigée à la plume en « un acte ». De nombreuses corrections (essentiellement des suppressions) ramènent en effet la pièce à un acte.
L'Esprit des journaux français et étrangers, vingt-deuxième année, tome X (octobre 1793), p. 320-322 :
[Le jugement porté sur la pièce est bienveillant : « De l'imagination, un plan bien tracé, du comique de situation, un style qui est vraiment celui de la comédie », le seul reproche étant la présence de longueurs, mais le critique sait comment les faire disparaître : il suffirait de mettre en récit certains faits « qui se passent sur la scene ». Sinon des éloges pour l’auteur, plein de « dispositions pour la comédie intriguée », et pour les comédiens qui ont joué « avec le comique & l'ensemble » qu’on attend d’eux.]
THÉÂTRE DE LA RÉPUBLIQUE, RUE DE RICHELIEU.
La Moitié du chemin, comédie en 3 actes, en vers.
Cette -piece a été jouée naguere sur ce théatre avec un succès mérité. Després d'Angers a une fille ; son frere Després de Paris a un fils : ces deux jeunes gens s'aiment ; mais leurs peres, freres jumeaux, sans cesse en dispute sur le droit d'aînesse qu'ils ambitionnent réciproquement, ont juré de ne marier leurs enfans que lorsque l'un des deux vieillards seroit mort : Figeac, gascon adroit, ami des deux peres, prend le parti de les réunir : il écrit à Després de Paris que son frere d'Angers est mort : Després d'Angers est à son tour instruit par lui que son frere de Paris vient de fermer les yeux. Voila les deux freres qui se mettent en campagne, & arrivent précisément dans la même auberge, au Mans, à la moitié du chemin. Figeac, embarrassé, met dans sa confidence l'hôtesse de l'auberge, qui est sa sœur de lait. Ils inventent tant de ruses, que les deux amans trouvent le moyen de se voir, & que les deux peres, en grand deuil l'un de l'autre, ne peuvent se rencontrer que lorsque, se regrettant mutuellement, ils sont prêts d'oublier leur ancienne querelle. On conçoit que ce cadre plaisant amene des scenes comiques : les deux Després deviennent amoureux de l'hôtesse ; l'hôtesse a un mari jaloux qu'elle veut corriger : Després d'Angers, qui croit devenir le tuteur de son neveu, achete pour lui une maison dont il ne paie que la moitié ; l'autre Després paie la derniere moitié du prix ; en un mot, une foule d'incidens neufs & piquans occupent le spectateur jusqu'au dénouement, que l'on peut deviner ;:les deux Després unissent leurs enfans, en 1eur donnant la maison qu'ils ont achetée en commun pour eux, & Figeac éteint leurs prétentions au droit d'aînesse, en leur faisant sentir qu'un plat de lentilles fût assez pour payer ce droit dans l'ancien testament.
De l'imagination, un plan bien tracé, du comique de situation, un style qui est vraiment celui de la comédie, voilà ce qui fait le mérite de cette piece, à laquelle on ne peut reprocher que des longueurs dans le 2e. & le 3e. actes : longueurs qui tiennent au plan que l'auteur s'étoit prescrit, & qu'il peut faire disparoître en mettant en récit plusieurs faits, comme le contrat de vente de la maison, &c. qui se passent sur la scene. L'auteur de cette jolie piece, qui a été singuliérement applaudie, est M. Picard, auteur des Visitandines, du Conteur, &c. & qui annonce les plus heureuses dispositions pour la comédie intriguée. Elle est jouée avec le comique & l'ensemble qu'on doit attendre de MM. Dugason, Grandménil, Michaut, Vigny, Baptiste, jeune, & des Dlles. Candeille & Duprés.
(Annonces & avis divers.)
La base César attribue la pièce à Louis-Benoît Picard pour le texte et à Jean-Frédéric-Auguste Lemière de Corvey pour la musique. Musique à laquelle ni la brochure, ni le compte rendu de l'Esprit des journaux français et étrangers ne fait allusion... Les recueils bibliographiques citent bien une Moitié du chemin de Lemière de Corvey, mais elle est de 1796. Dans Fustiger les parvenus. Autour de Médiocre et rampant, de Louis Benoît Picard, Philippe Bourdin fait bien de Lemière de Corvey le coauteur (sans précision de son rôle) de la Moitié du chemin de Picard, mais il se base pour cela sur les données de la base César, ce qui ne fait guère progresser la question.
La pièce a été jouée 11 fois au Théâtre français de la rue de Richelieu, du 21 octobre au 23 décembre 1793.
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