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La Mort de Cadet-Roussel [Boullault]

La Mort de Cadet-Roussel, folie ou non en un acte, mêlée de vaudevilles, de Boullault, 20 vendémiaire an 7 [11 octobre 1798].

Théâtre de la Cité-Variétés.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, an 7 :

La Mort de Cadet-Roussel, folie ou non, en un acte, mêlée de vaudevilles ; précédée de la Tabagie, prologue en prose et en vaudevilles. Par M.th-J.h Boullault. Représentée sur le théâtre de la Cité-Variétés, le 20 Vendémiaire an 7 de la Rép. Française.

» Ainsi tel rit à la parade,
» Qui refuse à Joly des pleurs. »

Prologue, Scène III.

La pièce est annoncée dans le Courrier des spectacles n° 597 du 20 vendémiaire an 7 [11 octobre 1798], avec l'indication que « le citoyen Beaulieu jouera le rôle de Cadet Roussel ».

Courrier des spectacles, n° 599 du 22 vendémiaire an 7 [13 octobre 1798], p. 2 :

[Le compte rendu commence par évoquer la réussite très moyenne de la pièce. Lors de la première, le public, composé de « tous les amis du barbier devenu professeur de déclamation », sifflé la pièce. Encore une victime de la claque ! Le lendemain, devant un public moins partisan, la réussite n'est pas évidente non plus : la pièce n'a « ni plan, ni intérêt, ni conduite », et elle n'a été applaudie que parce qu'elle « témoigne le desir de voir renaître le bon goût ». Le résumé de l'intrigue, rapide, montre assez qu'elle n'a en effet « ni plan, ni intérêt, ni conduite ». Le critique cite un couplet qui confirme cette volonté de « rappeler le bon goût dans la France ». Il évoque ensuite rapidement le prologue qui accompagne la pièce, citant un couplet qui revient sur la question du bon ton, respecté selon le couplet par Cadet Roussel.]

Théâtre de la Cité -Variétés, et de la Pantomime nationale.

La pièce donnée avant-hier pour la première fois à ce théâtre, sous le titre de la Mort de Cadet Roussel, y avoit attiré beaucoup de monde. On eut dit que tous les amis du barbier devenu professeur de déclamation, vouloient assister à son enterrement, mais ils avoient un bien autre dessein, c’étoit d’empêcher sa mort, aussi la pièce a-t-elle été sifflée. Elle fut écoutée hier avec moins de rigueur. Les amis du bon goût avoient remplacé ceux de Cadet Roussel, et s’ils n’ont pu trouver bonne une pièce qui n’a ni plan, ni intérêt, ni conduite, ils ont du moins applaudi à l'intention de l’auteur qui témoigne le desir de voir renaître le bon goût.

Cadet Roussel succombant au chagrin que lui fait éprouver sa femme qui vient de divorcer avec lui pour épouser Blanchet, et fatigué d’ailleurs par les nouveaux travaux qu’il s’est imposé [sic], en se faisant professeur de déclamation, meurt après avoir fait son testament dans lequel il recommande son nom à la postérité, et remercie ses contemporains d'avoir négligé Molière pour venir l'applaudir.

Le médecin que la mère de Cadet Roussel consulte, chante dans un monologue :

Air de la Croisée.

En promettant de le guérir,
Je ferais injure à Molière,
Oui depuis long-tems doit gémir
De l’aveuglement du parterre.

Sa mère doit se consoler,
Dans cette triste circonstance,
Si son trépas peut rappeler
Le bon goût dans la France.

Le prologue qui précède cette pièce offre quelques couplets qui ont fait plaisir. De ce nombre est celui-ci, où un élève de Cadet Roussel répond à quelqu’un qui le prétend tombé :

Mon cher, vous êtes dans l’erreur,
Car la meilleure compagnie
Préfère notre professeur,
Même à la bonne comédie.
Cadet Roussel est de bon ton,
Et se mocque de la critique,
Puisqu’on déserte Agamemnon
Pour voir son école tragique.

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