La Mort du capitaine Cook, ou les Insulaires d'O-Why-E, pantomime en deux actes, à grand spectacle, de Franconi jeune, musique de Glezer, ballets de Jacquinet, 13 octobre 1814.
Théâtre Olympique.
Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, 1814 :
La Mort du capitaine Cook, ou les Insulaires d'O-Why-E, pantomime en deux actes, à grand spectacle, par M. Franconi Jeune ; Musique par M. Glezer ; Divertissemens par M. Jacquinet ; Décos par M. Isidore ; Costumes par M. Victor Pot ; Représentée pour la première fois sur le Théâtre Olympique, le Jeudi, 13 Octobre 1814.
Journal de Paris, n° 287 du 14 octobre 1814, p.4 :
[Article très favorable : rien à reprocher à la pièce, dont tous les aspects sont agréables, action, spectacle, décors, combats, ballets : le succès est largement mérité. Les auteurs sont nommés, avec une erreur sur le nom du musicien.]
Première représentation de la Mort du capitaine Cook, ou les Insulaires d'O-why-e, pantomime en deux actes, à grand spectacle.
L'intérêt qu'excite un nom aussi justement célèbre que celui de Cook, une action vive et rapide, un beau spectacle, des décors d'un effet pittoresque, des combats merveilleusement exécutés, des ballets pleins d'agrément et de variété, en voilà bien plus qu'il n'en faut pour justifier le brillant succès qu'a obtenu la pantomime intitulée : la Mort du capitaine Cook.
Cette pièce avait attiré un grand nombre de spectateurs, parmi lesquels on remarquait beaucoup d'anglais; elle a été universellement applaudie. La pantomime de M. Franconi jeune, la musique de M. Delezer, et les ballets de M. Jacquinet.
Je reviendrai sur cette pantomime ; elle le mérite.
A. Martainville.
Le compte rendu promis n'a pas paru, semble-t-il, dans les numéros du mois d'octobre.
La Quotidienne, n° 137 du 15 octobre 1814, p. 2 :
[Après avoir rappelé le tragique destin du capitaine Cook, rapproché de celui de Lapérouse, le critique rappelle que le sujet de la mort de Cook n'est pas neuve au théâtre : une pièce très semblable a été jouée il y a vingt ans, sur le Théâtre Audinot. Et le sujet a l'inconvénient de ne pas permettre aux Franconi de montrer leurs chevaux, leur principal argument théâtral. Mais le critique trouve à ce spectacle bien des qualités : « un fort beau, spectacle, des décors brillants, des danses agréables et des combats très bien exécuté », bref, tout ce que recherche le public : « La pantomime a réussi ».
CIRQUE OLYMPIQUE.
Première représentation de la Mort du Capitaine Cook, ou les Insulaires d'Owhye, pantomime en deux actes, à grand spectacle.
Honneur au capitaine Cook ! honneur à cet illustre marin qui, né dans un village obscur du duché d'Yorck, et destiné d'abord au service des mines de charbon, devint, par le seul ascendant de son génie, un des plus célèbres et des plus hardis navigateurs. Il unissait aux talents de sa profession toutes les qualités qui rendent aimable. Lorsqu'il partait pour un nouveau voyage, il disait à ses amis : « Le printemps de ma vie a été orageux; mon été est pénible ; mais je laisse dans ma patrie un fonds de joie et de bonheur qui embellira mon automne. » Ses vœux n'ont point été comblés. Après avoir fait plusieurs voyages autour du monde, il débarqua dans la baie de Cura-ca-Cossa, et fut massacré dans l'île d'Owhyhe, au mois de février 1780, par des insulaires, qui l'avaient d'abord accueilli favorablement. L'infortuné Lapérouse, n'a-t-il eu le -même courage que pour subir le même sort!
La fin tragique, de Cook, a déjà fourni le sujet d'une pantomime représentée, il y a vingt ans, sur le théâtre d'Audinot. C'est, à quelques détails près, le même ouvrage que le Cirque Olympique nous présente aujourd'hui. Malheureusement, le sujet et le lieu de la scène n'offraient point aux écuyers Franconi l'occasion de faire briller la docile adresse de leurs chevaux ; et ce sont les chevaux surtout que l'on va voir au Cirque. Il y a pourtant dans la pantomime, nouvelle un fort beau, spectacle, des décors brillants, des danses agréables et des combats très bien exécutés. Ce sont-là de ces pièges adroits où la curiosité française se laisse toujours prendre. La pantomime a réussi.
D. C. y.
Journal des débats politiques et littéraires du 20 octobre 1814, p. 4 :
[Un peu d'érudition, même hors sujet, ne fait pas de mal, et le critique a besoin d'Ovide pour introduire le compte rendu d'une pantomime qui n'a rien de romain : lui-même le dit, pas de cerf Coco, la vedette des frères Franconi, à Rome. La suite du compte rendu est moins badine : beaucoup de défauts dans ce spectacle, puisque le sujet, de pure invention, pourrait concerner n'importe qui. Et la liste des attraits de cette pantomime contient aussi des éléments peu souhaitables. La scène finale est même condamnée au nom de la sensibilité des spectateurs.]
CIRQUE OLYMPIQUE.
Première représentation de la Mort du capitaine Cook, ou les Insulaires d'O-Why-E, pantomime en deux actes; par MM. Franconi jeune, Glézer et Jaquinet.
Ovide conseille à l'amant qui veut plaire à sa maitresse de la conduire quelquefois au Cirque vaste et commode, où se font les exercices d'équitation:
Nec te nobilium fugiat certamen equorum,
Multa capax populi commoda Circus habet.
Rome avoit donc aussi ses Franconi ; leur Cirque étoit le rendez-vous des beautés les plus distinguées : jusque-là la ressemblance est assez exacte ; mais les Romains n'avoient pas le bonheur de voir le cerf Coco rivaliser d'adresse, de patience et de courage avec les chevaux, et s'ils avoient des pantomimes, ils les faisoient jouer au théâtre de Pompée ou de Marcellus, et non pas dans un manége de cavalerie.
Il ne faut pas chercher dans la nouvelle pantomime, le moindre rapport avec l'histoire. C'est un sujet tout d'invention auquel on a attaché le nom du capitaine Cook, mais auquel tout autre nom auroit aussi bien convenu. Je ne m'amuserai point à en faire l'analyse. Ce soin seroit superflu, puisqu'on en distribue le programme imprimé, et que d'ailleurs la pièce est peu susceptible d'être analysée. Les amateurs de ce genre de spectacle y trouveront tout ce qui peut les y attirer. Des décorations brillantes, beaucoup de tintamarre, des décharges d'artillerie, la vue de la mer, un vaisseau, des danses, un feu d'artifice, et un homme qu'on fusille sur une chaloupe Je voudrois qu'on supprimât cette dernière partie du spectacle. L'appareil d'un supplice est à peine supportable au théâtre ; mais son exécution a quelque chose de hideux et de révoltant qui flétrit l'âme, et qu'il faut épargner à des spectateurs délicats et sensibles.
C.
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