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La Mouche du Coche ou Monsieur Fait-Tout

La Mouche du Coche ou Monsieur Fait-Tout, comédie en un acte et en prose, de Georges Duval et Dossion, 24 juillet 1812.

Théâtre de l'Impératrice.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez Barba, 1812 :

La Mouche du coche, ou Monsieur Fait-Tout, comédie en un acte et en prose. Par MM. G. Duval et A. Dossion. Représentée, pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de S. M. l'Impératrice, le 24 Juillet 1812.

Almanach des Muses 1813.

Un officieux comme il y en a beaucoup, se charge de faire réussir un mariage qui était déjà tout arrangé ; on conçoit qu'il en viendra aisément à bout : cela ne l'empêche pas de se donner beaucoup de mouvement, et de s'attribuer tout le succès obtenu.

La fable de La Fontaine mise en action ; de la gaîté et des mots heureux dans le dialogue.

Mercure de France, tome cinquante-cinquième, n° DLXXVI du samedi 1er août 1812, p. 228-239 :

[Le compte rendu s’ouvre sur le résumé d’une intrigue convenue (il s’agit d'une fille à marier), dont l’originalité est la présence d’un cousin du père, qui veut se mêler de tout, et dont l’action est parfaitement inutile : s’il arrive bien à conclure le mariage qu’il souhaitait favoriser, ce mariage avait de toute façon été décidé. Puis le critique discute sérieusement pour savoir à quel genre appartient cette comédie : ce n’est pas une « comédie d’intrigue », ni une gasconnade, c’est plutôt une comédie de caractère. L’auteur, ou les auteurs ont gardé l’anonymat, mais on leur fait l’honneur de penser qu’il pourrait s’agir de l’illustre Picard.]

Théâtre de l'Impératrice. — Première représentation de la Mouche du Coche, comédie en un acte et en prose.

M. Dermond, homme d'un caractère pacifique, vit retiré dans une belle terre en Touraine ; il a promis la main de sa fille à Francheville, ancien militaire et son ami ; le neveu de Francheville aime la fille de Dermond et en est aimé. M. Faitout, natif des bords de la Garonne, s'est établi chez Dermond son cousin ; véritable Mouche du Coche, il ordonne, se mêle de tout, et ne fait rien. Dermond et Francheville n'ont pas de peine à sentir qu'un jeune officier, comme le neveu de Francheville, convient mieux à une jeune personne qu'un vieux célibataire, et les jeunes gens, graces aux soins que se donne M. Faitout, sont heureux.... un peu plus tard qu'ils ne l'eussent été, s'il ne se fût pas mêlé de cette négociation, d'autant plus délicate que les parens, avant de l'entendre, avaient résolu ce mariage.

Cette pièce n'est point une comédie d'intrigue, puisque M. Faitout, personnage principal, y agit presque toujours seul, et sans autres obstacles que ceux que se crée sa manie ; ce n'est point un gascon qui vit aux dépens d'autrui, qui tracasse, qui brouille, qui raccommode, et le tout dans son intérêt ; c'est véritablement l'homme de Phèdre , multum agendo nihil agens ; c'est un homme possédé du démon des bons offices, et bien convaincu lui-même d'avoir été utile, nécessaire même, et cela dans les circonstances les plus indifférentes. Talon, acteur connu par des succès au théâtre de la Porte-Saint-Martin, a parfaitement saisi ce caractère, et a puissamment contribué à la réussite de l'ouvrage , qui a été fort applaudi.

Il ne peut qu'être très-flatteur pour l'auteur ou pour les auteurs qui paraissent décidés à garder l'anonyme, qu'on ait attribué cette petite comédie à un homme du talent de M. Picard ; une pareille méprise en fait assez l'éloge.

Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, année 1812, tome IV, p. 416-417 :

[Est-ce bien une comédie ? Non, plutôt un proverbe enrichi de « l'esquisse d'un caractère fort plaisant », pas tout à fait mouche du coche, puisqu’il agit : il « ressemble plus véritablement à un officieux qu'à un importun ». Cet homme si serviable est le moteur de la pièce, et c’est son nom, Fait-tout, qu’il faudrait donner à la pièce. Mais ce n’est que le pseudonyme que les auteurs ont fait citer au moment de révéler leur identité.]

La Mouche du Coche, comédie en un acte et en prose, jouée le 24 juillet.

Cette petite pièce est moins une comédie qu'un proverbe ; c'est un cadre assez banal dans lequel on a enchâssé l'esquisse d'un caractère fort plaisant, qui n'est pourtant pas celui de la Mouche du Coche ; car cette mouche, dans le sens de la fable, ne fait rien et se vante d'avoir tout fait, tandis que M. Fait tout, le héros de la pièce nouvelle, fait réellement beaucoup de choses, rend service à tort et à travers, et ressemble plus véritablement à un officieux qu'à un importun.

Ce plaisant s'est impatronisé chez son cousin Dermon, qui attend son vieil ami Francheville, pour lui donner sa fille. Cette fille aime secrètement le neveu du vieillard qui, se doutant de l'amour des jeunes gens, est assez bonhomme pour solliciter lui-même son ami en leur faveur. Voilà toute la pièce.

Des arrivées de voitures, des chevaux qui s'emportent, des meubles à placer, des chambres à distribuer, le dîner, la promenade, le contrat, la corbeille de mariage, jusqu'aux pantoufles et au bonnet de nuit des invités, tous ces détails, souvent comiques, souvent trop bas, mettent en action M. Fait tout. Son nom est le véritable titre qu'il falloit donner à cet ouvrage.

On a remarqué plusieurs mots, heureux dans le rôle de cet original. Talon joue ce rôle avec beaucoup de gaieté.

Les deux auteurs de cette pièce ont été demandés : ils ont fait nommer M. Fait tout.

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