Le Magot de la Chine, opéra-bouffon en un acte, de Dancourt, musique de feu Rigel, 18 thermidor an 8 [6 août 1800].
Théâtre de l'Ambigu Comique
Almanach des Muses 1801
Courrier des spectacles, n° 1251, 19 Thermidor, an 8 [7 août 1800], p. 2 :
[La pièce nouvelle a obtenu « des applaudissemens », preuve sans doute du succès, marqué aussi par le fait que les auteurs ont été nommés. L’intrigue est une nouvelle histoire de tuteur qui veut épouser sa pupille, mais qui, victime des agissements d'un valet, doit la laisser à celui qu’elle aime, victime d’une ruse tout aussi classique (la substitution d’un contrat de mariage à un autre document). Dans ce fonds, le critique ne trouve « rien de bien neuf ni de bien piquant », dont il souhaite qu’on retire les obscénités, sources d’un « succès [...] bien pitoyable ». Mais la musique est « vive et chantante », dont une ariette très appréciée. Auteurs nommés.]
Le Magot de la Chine, opéra bouffon représenté hier pour la première fois à ce théâtre, y obtint des applaudissemens.
M. d'Antineuf, grand amateur des antiques, se dispose à épouser Cécile, sa pupille, qui aime un jeune homme nommé d'Armand ; celui-ci, par l'adresse de son valet Frontin, qui est d'intelligence avec Nérine, suivante de Lucile, s'introduit dans la maison déguisé en Chinois. Frontin, sous l'habit Turc, le donne pour un Automate qu'il fait mouvoir et même parler et chanter à volonté. M. Dantineuf est tout surpris de voir cet Automate ; et sur ce qu'il entend dire, il est curieux de le faire chanter: puis il propose à Frontin de le lui vendre ; Frontin lui demande en échange Lucile qu'il veut, dit-il, emmener en Chine pour être sultane favorite. Le marché se conclut, on signe, mais Frontin substitue au contrat d'échange un contrat de mariage qui est signé par l'Automate lui-même. Celui-ci se découvre et il épouse son amante.
Tel est le fonds de cette pièce qui n'offre rien de bien neuf ni de bien piquant, mais dont on peut, dont on doit même retrancher des obscénités. Quand un auteur fonde en partie sur elles le succès de sa pièce, ce succès est bien pitoyable. Cependant nous ne refuserons pas à la musique le mérite d'être vive et chantante. Une ariette de bravoure sur-tout, chantée par Mlle Quesmin, a été très-applaudie. Les auteurs sont le cit. Dancourt pour les paroles, et feu Riguel pour la musique. F. J. B. P. G***
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