Le Maitre de danse supposé, musique parodiée sur des œuvres de Piccini père, 17 mars 1791.
Théâtre de Mademoiselle Montansier.
Le nom de l'auteur du livret ne m'est pas connu.
Mercure universel, tome 1, n° 19 du samedi 19 mars 1791, p. 303-304 :
[Après avoir annoncé le succès de l'opéra dont la musique est de Piccini père (mais le librettiste n'est pas nommé), le critique résumé une intrigue en forme d'imbroglio, auquel il ne croit pas vraiment, puisqu'il en souligne le caractère confus et la fin trop prévisible (« l'imbroglio se dénoue, et la pièce finit, comme on se l’imagine bien, par une double union ». La musique est mieux traitée : elle doit beaucoup au talent des chanteuses, qui ont rivalisé de talent. Une réserve toutefois : un premier acte un peu long, dans lequel on pourrait couper « des fantaisies de mariage qui ont fait rire » (sans doute des trivialités, dans la bouche d'une maîtresse d'auberge). La fin de l'article est élogieux pour le compositeur et pour deux chanteurs, même si le dernier nommé pourrait aller plus loin dans la caricature, en « le jouant en grime » (un des emplois masculins, des vieillards ridés et ridicule).]
Theatre de mademoiselle Montensier.
On a donné avant-hier avec succès la première représentation du Maître de danse supposé, opéra en trois actes, parodié sur la musique de M. Piccini, père. Voici le cannevas.
Forville, jeune officier, croyant Emilie, sa maîtresse, infidèle, descend à Paris dans une auberge, où, par un heureux hasard, Dorval, riche négociant, qui cherche son fils et accompagne Emilie, se rencontre avec Valère (son fils) et Rosalie, son épouse. Forville se réconcilie avec son amante, Valère passe pour maître de danse sous le nom de M. Chassé, Dorval devient amoureux de la femme de son fils, il veut l’épouser ; mais l’imbroglio se dénoue, et la pièce finit, comme on se l’imagine bien, par une double union.
La musique a été généralement applaudie. L’ouverture a plu, Au premier acte, mademoiselle Martin a chanté avec beaucoup de succès une ariette de bravoure, dont l'accompagnement est délicieux. Sa voix ne laisse rien à désirer, mais elle a besoin d’animer son chant. mademoiselle Lilliers, qui sembloit lutter de talent avec elle, a obtenu , dans une semblable ariette les mêmes applaudissemens. La finale du second acte et les morceaux d’ensemble ont été bien exécutés. Le premier acte offre peut-être quelques longueurs. Il seroit possible d’ôter dans ce rôle de la maitresse d’auberge des fantaisies de mariage qui ont fait rire. An rese [sic, « Au reste » ?, le public a paru satisfait.
M. Piccini père, demandé, a paru, et a été couvert d’applaudissemens.
M. César a aussi bien joué que chanté.
M. Dupuis, dont la voix plaît pourroit donner à son rôle une caricature plus comique, en le jouant en grime
Pour la base César, le Maître de danse supposé est un opéra en trois actes d'auteurs inconnus. Il a eu six représentations au Théâtre Montansier, du 17 mars au 10 avril 1791.
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