Le Mariage de Buffon

Le Mariage de Buffon, vaudeville en un acte, d’Aude et d’un anonyme [Désaugiers] ; 6 novembre 1806.

Théâtre Montansier.

Almanach des Muses 1807.

Courrier des spectacles, n° 3559 du 7 novembre 1806, p. 3-4 :

[Le compte rendu s’ouvre sur une bonne nouvelle, l’amélioration sensible du répertoire du Théâtre Montansier, décidé à ne plus se limiter au genre burlesque. La pièce nouvelle est d’une gaieté décente, et ses couplets bien faits et son sytle peuvent être entendu de toutes les oreilles. Seule reproche, le sujet choisi, usé : une vieille fille brûlant de se faire épouser. Le résumé de l’intrigue confirme le reproche : un simple malentendu né d’une confusion de lettres : l’oncle de la vieille fille reçoit une demande en mariage, et le père de la fiancée de Buffon une lettre d’affaires. Lever le malentendu est facile, mais il a provoqué des effets plaisants. Des couplets ont été répétés, les auteurs demandés, et on a eu le nom d’un des deux.]

Théâtre Montansier.

Le Mariage de Buffon.

Ce théâtre tend de plus en plus à une heureuse épuration ; le genre bas est abandonné pour des productions polies et spirituelles. Le succès des Chevilles de Muître Adam a fait une sorte de révolution. Les partisans du genre burlesque sont les premiers à se réconcilier avec le bon goût et la bienséance. Le théâtre Montansier compte déjà plusieurs jolis ouvrages qui ne dépareroient point le Vaudeville. Le Mariage de Buffon en augmentera le nombre. Cette production se recommande par une gaîté décente, des couplets bien faits et un style dont les oreilles délicates peuvent s’accommoder. Le seul reproche qu’on puisse encore faire aux auteurs est d’avoir mis sur la scène le tableau usé d’une vieille fille dévorée par les feux d’un amour ridicule et des desirs qu’une vestale n’avoueroit pas.

Buffon se dispose à se marier avec Mlle, de St-Belin, jeune personne de vingt ans ; Mlle. Desorties, vieille fille de cinquante ans, se met en tête de se faire aimer, et peut-être même de se faire épouser. Le hazard semble d’abord servir ses vœux. Buffon avoit une réponse à faire à M. Desorties, son maître de forges, oncle de la demoiselle. Il la lui fait en deux mots : (c’étoit une affaire qu’on lui proposoit). Il écrit que des circonstances particulières ne lui permettent pas d’y penser. D’un autre côté, il écrit à l’oncle de Mlle de Saint-Belin pour lui demander la main de sa nièce. Un vieux domestique se trompe et remet à M. Desorties la lettre de M. de Saint-Belin ; et à M. de Saint-Belin celle de M- Desorties. Il en résulte un mal-entendu, qui s’explique bientôt, mais dont les premiers effets sont assez plaisans. Quoique cette intrigue n’ait rien de neuf, elle a fait beaucoup de plaisir. Plusieurs couplets ont été répétés et les auteurs demandés avec empressement ; l’un est M. Aude, l’autre a gardé l’anonyme.

L'Opinion du parterre, troisième année, février 1806, p. 242 :

6 Novembre.

Première du Mariage de Buffon, vaudeville en un acte. Aude et un Anonyme. Du succès.

[Dans l'exemplaire de l'Université du Minnesota, présent sur Internet, une mention manuscrite donne le nom de l'anonyme : Désaugiers.]

 

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