Le Mariage de J.-J. Rousseau, intermède mêlé de musique. Musique du citoyen Bruni. 4 brumaire an 3 (25 octobre 1794).
Théâtre de la rue Feydeau, ou des Comédiens françois
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Titre :
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Mariage de J.-J. Rousseau (le)
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Genre
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intermède mêlé de musique
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose ?
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en prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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oui
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Date de création :
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4 brumaire an 3 (25 octobre 1794)
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Théâtre :
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Théâtre de la rue Feydeau
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Auteur(s) des paroles :
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Compositeur(s) :
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Bruni
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Almanach des Muses 1796.
Anecdote de J.-J. Rousseau qui prend deux de ses amis à témoin de ses engagemens irrévocables avec Thérèse le Vasseur.
L'Esprit des journaux français et étrangers, vingt-quatrième année, tome V (septembre octobre 1795, fructidor et vendémiaire an 4) p. 256-257 :
[Présentation rapide d’une pièce d’un genre un peu incertain (un intermède, avec musique) et qui n’a pas eu de succès. Le critique présente l’anecdote qui sert de base à la pièce. Celle-ci est un peu longue, fait rapidement, et ne doit pas être « jugé trop sévèrement », « l'on y doit voir l'intention civique de rendre hommage aux moindres actions, aux moindres discours d'un grand homme » (on est en pleine vogue de Rousseau, au moment de son entrée au Panthéon). Il s’agit ainsi de justifier une œuvre qui n’a pas beaucoup d’intérêt.]
THÉÂTRE DE L'ÉGALITÉ, FAUBOURG SAINT-GERMAIS.
Le Mariage de J. J. Rousseau, intermède mêlé de musique, donné dernièrement sur ce théatre, avec un succès froid, offre une scène basée sur une anecdote intéressante. Rousseau s'étant fixé à Bourgoìn, invita deux de ses amis à goûter dans un appartement retiré : là. il les prit à témoin de ses engagemens irrévocables avec la cit. Thérèse Levasseur : il termina cet acte important par un discours sur les devoirs du mariage, où son ame s'exalta tellement qu'il fit fondre en larmes & son épouse & ses amis. L'intermède expose cette scène avec sensibilité. Quelques longueurs vers la fin ont répandu du froid sur cet ouvrage, qui a été fait en quelques jours : il devoit paroître le jour même où les restes de Rousseau ont été transportés au Panthéon ; il ne doit donc pas être jugé trop sévèrement, & l'on y doit voir l'intention civique de rendre hommage aux moindres actions, aux moindres discours d'un grand homme, de qui rien n'est indifférent pour le philosophe ami des hommes & des mœurs. La musique a été presque improvisée par le cit. Bruni ; elle est simple comme le sujet, & remplie d'un chant doux & agréable.
Cet intermède est terminé par l'hymne suivant, en l'honneur de l'auteur d'Emile.
Hymne.
Des rois la foiblesse insolente
Du peuple a méconnu les droits :
Du peuple la raison puissante
A brisé le sceptre des rois.
O Rousseau ! voilà ton ouvrage !
C'est toi dont l'accent vertueux
Nous réveilla du long servage
Et du neant de nos aïeux !
Ame sensible & bienfaisante,
Viens, sous ces portiques brillans,
De la France reconnoissante
Recueillir les tendres accens !
C'est toi qui, d'un culte barbare,
Renversas l'empire abhoré,
Qui, sur le front du prêtre avare,
Arrachas le masque doré !
Vois-tu, sur ta cendre chérie,
L'enfant, conduit par la beauté,
Chanter le doux nom de la patrie
Et l'amour de l'égalité ?
Le pauvre, dont tu fus le père,
Le guide, le consolateur,
A quitté son humble chaumière
Pour revoir l'ami de son cœur !
{Journal des Spectacles.)
D’après la base César, le nom de l’auteur est inconnu, et le musicien est Bruni. Une seule représentation connue, le 25 octobre 1794, à la Maison Égalité.
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