Le Mariage par enterrement

Le Mariage par enterrement, comédie en un acte, de Martin d'Ingrande et Charles Henrion, 12 messidor an 10 [1er juillet 1802].

Théâtre de l'Ambigu-Comique.

La pièce est annoncée le 11 messidor dans le Courrier des spectacles avec un titre inexact : les Mariages par enterrement.

Sur la page de titre de la brochure, à Paris, au Théâtre de l'Ambigu-Comique :

Le Mariage par enterrement, comédie en un acte, en prose, Par les citoyens Martin-d'Ingrande et Henrion. Représentée, pour la première fois à Paris, sur le théâtre de l'Ambigu-Comique, le 12 messidor, an 10.

Courrier des spectacles, n° 1944 du 13 messidor an 10 [2 juillet 1802], p. 2 :

[La pièce nouvelle a eu un certain succès; puisqu'on l'a applaudie, et que ses auteurs ont été nommés. Elle n'est pas entièrement nulle, puisque le critique y a relevé « quelques situations comiques » (normal dans une comédie...) et « des traits saillans » dans le dialogue (là aussi, rien d'étonnant). Mais elle se voit reprocher « trop de mouvement, trop d’entrées et de sorties, et des scènes oiseuses ou remplies de choses communes » (c'est moins normal : entre positif et négatif, c'est apparemment, pour le critique, le négatif qui l'emporte). Le résumé de l'intrigue, assez confus, situe la pièce dans la grande lignée des mariages arrangés, l'amant aimé se voyant préférer un autre, qui a le bon goût de décéder, si bien qu'il laisse la place libre. L'intervention d'un ami qu'on peut juger indiscret qui croit bon de se faire passer pour le mort dont il emprunte les vêtements permet de mettre un peu d'imbroglio dans la pièce. Pièce à trois rôles masculins forts, les trois acteurs se voient jugés positivement.]

Théâtre de l'Ambigu- Comique.

Le Mariage par Enterrement, comédie en un acte, représentée hier pour la première fois à ce théâtre, y a obtenu des applaudissemens. On y a remarqué quelques situations comiques ; le dialogue offre des traits saillans, mais il y a trop de mouvement, trop d’entrées et de sorties, et des scènes oiseuses ou remplies de choses communes. Les auteurs sont les cit. Henrion et Martin-d’Ingrande.

Belloi est l’amant aimé de Sophie, que son père, homme jovial destine à Desangles, qu’il attend de Valognes. Un ami de Belloi, le capitaine Valcour, venant à Paris, rencontre ce Desangles dans la diligence, apprend tous ses projets, et arrivé à Paris il le voit mourir à l’hôtellerie. Couvert des habits du défunt, Valcour, sous le nom de Desangles, va trouver le père, à qui il dit qu’il est mort, et à qui il finit par remettre un billet d’enterrement. Le père le traite de fou et se fache au point qu’il regrette la promesse qu’il a faite de la main de sa fille.

Cependant tout se découvre ; le père apprend que Desangles est réellement mort, et qu’un autre a pris sa place ; Belloi jure de se venger, lorsque Valcour se présente à lui sous ses habits d’officier, et explique toute son aventure.

Le cit. Joigny a joué avec beaucoup de talent le rôle de Valcour ; les cit. Defresne et Dumont sont fort bien dans ceux de Belloi et du père.

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