Le Ménage de Monsieur Crouton, ou un Dîner d’artiste, comédie en un acte mêlée de couplets, 18 avril 1815.
Théâtre des Variétés.
Pièce à ne pas confondre avec la comédie de Lafortelle, Monsieur Crouton, ou l’Aspirant au Salon.
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Titre :
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Ménage de Monsieur Crouton (le), ou un Dîner d’artiste
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Genre
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comédie mêlée de couplets
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose ?
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en prose, avec des couplets en vers
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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18 avril 1815
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Théâtre :
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Théâtre des Variétés
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Auteur(s) des paroles :
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Journal de l’Empire, 25 avril 1815, p. 2 :
[L’actualité politique, très dense en avril 1815 (les Cent-Jours...) laisse un peu de place au théâtre ce 25 avril, et le critique en profite pour analyser quelques nouveautés récentes. Le Ménage de Crouton est un échec, et l’explication qu’en donne l’article, c’est la morale douteuse de la pièce : on ne se moque pas de la vieillesse, et les théâtres, même subalternes, ne doivent jamais transiger sur la morale.]
Le Ménage de Crouton n’a point réussi aux Variétés. C’est l’image de la misère la plus affligeante, et je n’ai jamais trouvé le mot pour rire aux peintures de ce genre. Se moquer d’un malheureux barbouilleur qui n’a ni meubles, ni argent, ni crédit, et qui n’a d’autre ridicule que sa pauvreté, c’est oublier le but moral de la comédie ; et ce but ne doit jamais être perdu de vue, même dans les théâtres les plus subalternes.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, 20e année, 1815, tome II, p. 419-420 :
[Le compte rendu, ouvert par une sorte de proverbe censé adapté au personnage principal, résume ensuite une intrigue un peu mince et peu originale? La part critique insiste justement sur l’insuffisance de l’intrigue qui ne pouvait tenir « jusqu'à la dimension d'un acte ». Les deux principaux défauts, les longueurs et le manque de piquant des couplets (reproches plus que classiques) n’empêchent pas qu’elle comporte des « mots très-plaisans » qui ont fait rire, et dont on nous donne un exemple.]
Le Ménage de M. Crouton, ou un Diner d'artiste, comédie en un acte, mêlée de couplets, jouée le 18 Avril 1815.
M. Crouton, le personnage principal de cette pièce, justifie de tout son pouvoir le proverbe qui dit, gueux comme un peintre. Mais aussi quel peintre ! M. Crouton s'est voué à peindre exclusivement les bras. Son atelier est tapissé de bras dans toutes les attitudes. Sa bizarre vocation donne lieu à quelques plaisanteries assez gaies.
Un de ses amis, M. Giboulée, marchand de parapluies, vient le voir ; Crouton l'engage à dîner quoiqu'il n'ait ni argent ni crédit. Le pauvre convive est obligé de payer pour son Amphitryon, et il a même la douleur de voir saisir par des huissiers les couverts qu'il a prêtés pour dîner. Tout s'arrange à la fin, grâce au mariage de Mademoiselle Crouton avec le fils d'un riche tourneur, qui offre pour retraite à M. Crouton l'emploi conforme à ses goûts et à ses habitudes de peindre les bras des bergères.
L'idée de cette pièce pouvoit suffire à un proverbe de trois ou quatre scènes, les auteurs ont eu de la peine à l'étendre jusqu'à la dimension d'un acte. Des longueurs et des couplets peu piquans, ont nui à l'effet de plusieurs mots très-plaisans. En voici un qui a excité de longs éclats de rire et de vifs applaudissemens : Crouton, en accordant quelque mérite au tableau des Horaces, trouve à redire au bras qui prête serment : « c'est que je m'y connois, dit-il, c'est ma partie ; depuis vingt ans, je ne fais que des bras qui prêtent serment. »
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