Le Message aux Champs-Elysées ou la Fête des Arts et de l’Amitié, comédie épisodique en un acte, en vers, par M. Aude ; 9 janvier 1809.
Théâtre de l'Impératrice.
Almanach des Muses 1810.
Hommage rendu à la mémoire de Collin d'Harleville. Des pensées ingénieuses et des vers heureux.
Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Mlle. Hénée, chez Perlet, 1809 :
Le Message aux Champs Élysées , ou la Fête des arts et de l'amitié, pièce épisodique en un acte, en vers, ornée de ses agrémens, Par Mr. Aude, ci-devant de l'Ordre de Malte. Représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre de S. M. l'Impératrice, à l'Odéon, le neuf janvier 1809.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, année 1809, tome I, p. 182 :
Le Message aux Champs-Élysées , comédie en un acte et en vers, jouée le 14 janvier.
Cette légère bluette doit son succès à l'à-propos, et à l'éloge de Collin-d'Harleville. Elle ne diffère pas beaucoup d’une autre pièce jouée au Théâtre Louvois lors de la mort de Collin, et dans laquelle Piron, Aristophane et Molière, attendoient le poète mort pour le fêter. Toutes ces apothéoses sont assez froides, et quelque estime qu’ait le public pour un poète dramatique, il trouve un peu d'exagération dans les honneurs qu'on lui rend après sa mort. Il est vrai que ses confrères qui s’empressent de le diviniser le siffloient peut-être de son vivant.
Les serpens de l'envie ne s'apaisent guères que sur les tombeaux, et on loue assez volontiers un rival qu’on ne craint plus. Ces réflexions sont générales, et ne doivent nullement porter sur l'auteur de la pièce nouvelle. Cet auteur est M. AUDE, dont la plume semblait depuis quelque temps consacrée à un genre moins noble, et qui a montré dans cet ouvrage qu'il pouvoit tracer des scènes de bon goût. Sa pièce est agréable, on y a remarqué des vers heureux.
Mercure de France, littéraire et politique, tome trente-cinquième, n° CCCXCII (Samedi 21 Janvier 1809), p. 129 :
Théâtre de l'Impératrice. —Première représentation du Message aux Champs-Elysées, ou la Fête des Arts et de l'Amitié, pièce épisodique, en un acte, de M. Aude.
Les auteurs dramatiques sont en général peu prodigues d'éloges envers leurs confrères vivans, mais après leur mort ils se montrent moins sévères. A peine l'un d'eux a-t-il vu les sombres bords, qu'un de ses ci-devant rivaux se charge de nous apprendre ce qui lui est arrivé depuis sa mort. La scène se passe toujours dans les Champs-Élysées ; on aperçoit les ombres des morts illustres, les uns se promènent dans des bosquets éclairés par la douce lumière des lampes, d'autres sont mollement assis sur des gazons de toile verte, et s'endorment aux doux murmure [sic] d'innombrables ruisseaux de gaze d'argent. C'est dans ce lieu de délices que ne manquent pas de se rendre les poètes, les auteurs et les acteurs. On remarque avec plaisir que la mort a considérablement changé leur caractère ; tel qui pendant toute sa vie fut insociable et bourru, y devient doux et prévenant ; un autre qui s'attira tant d'ennemis par sa causticité, y fait des complimens et des madrigaux ; celui-ci, dont l'amour-propre s'offensait de toute comparaison, fait l'éloge des autres et ne songe plus à faire le sien. Ces douces occupations sont interrompues par l'entrée de Mercure ou de Momus ; le Dieu annonce aux ombres l'arrivée d'un nouveau camarade ; il leur détaille soigneusement ses titres à l'immortalité, et ce qu'il y a de singulier, c'est que les mêmes ouvrages que l'on cite alors comme des chefs-d'œuvre, n'ont souvent, pendant sa vie, attiré au pauvre défunt que des critiques et des tracasseries.
Enfin le nouveau débarqué paraît, la foule s'empresse autour de lui, on l'accable d'éloges, on lui chante des couplets, puis on finit par se retirer, probablement pour procéder à une nouvelle réception.
Puisqu'il est reconnu que ce canevas usé sert maintenant pour tout le monde, si nos lecteurs veulent ajouter à notre extrait le nom de Collin d'Harleville, ils auront une idée assez exacte de la comédie épisodique que M. Aude vient de faire représenter sur le théâtre de l'Impératrice, en l'honneur de l'auteur de l'Inconstant et du Vieux Célibataire.
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