Le Modéré, comédie en un acte, en vers, de Dugazon, 17 Brumaire an 2 [7 novembre 1793].
Théâtre de la République
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Titre :
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Modéré (le)
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Genre
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comédie
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose
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en vers
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Musique :
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non
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Date de création :
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17 brumaire an 2 [7 novembre 1793]
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Théâtre :[
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Théâtre de la République
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Auteur(s) des paroles :
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Dugazon
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Almanach des Muses 1794
Pièce très-morale, et pleine de détails d'une xcellent comique. le principal caractère est un de ces hommes trop communs, qui ne servent la patrie ni par leur bras ni par leurs talens. Il paie ses impôts et sa garde ; il envoie des dons patriotiques : du reste, croyant beaucoup faire pour la liberté, en ne faisant rien contre elle ; et renfermé chez lui avec des aristocrates, tandis que le petit drapeau pend à sa porte.
Il n'a du citoyen en un mot que la carte.
Rôle du Modéré, parfaitement rendu par l'auteur.
Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Maradan, seconde année de la République :
Le Modéré, comédie en un acte et en vers, par le citoyen Dugazon ; Représentée, pour la première fois, le 17 Brumaire de l'an second, sur le Théâtre de la République.
Oui, de mes mœurs bientôt j'instruirai tout Paris,
Et comment, s'il vous plaît ? Comment ! par mes Ecrits.
Pyron, l'Empirée, Métromanie.
L'Esprit des journaux, françois et étrangers, vingt-troisième année. Tome V (mai 1794), p. 264-265 :
[Une belle pièce bien patriotique, qui stigmatise les modérés et exalte l’engagement pour la patrie : le dénouement montre la victoire (matrimoniale) des révolutionnaires patriotes sur les modérés. Le compte rendu ne peut qu’être favorable : bien sûr, on y découvre des défauts (la légèreté de l’intrigue, le dénouement, un certain manque d’intérêt, mais ils « sont rachetés par des portraits saillans, pleins de vérité, & par une versification facile & agréable ».]
THÉÂTRE DE LA RÉPUBLIQUE.
Le modéré, comédie en vers & en un acte; par M. Dugazon.
Modérantin est un de ces patriotes qui aiment la paix, qui prêchent toujours !e respect des loix, mais qui ne font rien pour la chose publique, & qui ne manquent jamais de payer leur garde, & de se cacher dans une cave, quand le bruit de la générale ou du tocsin se font entendre ; en un mot, c'est un de ces hommes, comme dit l'auteur, qui n'ont du citoyen que la carte.
D'après ce caractere accommodant, on ne doit pas être surpris que la maison de Modérantin soit le rendez vous des patriotes de sa trempe ; aussi les voit-on s'y rendre en foule. Son fils, qui est le héros de cette cotterie, a eu la prudence, pour se mettre à l'abri de la réquisition, & pouvoir obtenir sans délai la main de Julie, sa cousine, qu'il aime, d'entrer dans les charrois de l'armée.
Par malheur pour lui, Julie est franchement patriote, & elle aime Duval, le fils, qui pense comme elle, & qu'elle est bien résolue d'épouser, malgré Modérantin, son oncle, s'il continue de vouloir la contraindre.
Au moment où ce tiede citoyen va donner à souper à quelques-uns de ses amis, deux commissaires du comité de surveillance de sa section, auquel Modérantin est suspect, viennent apposer les scellés chez lui, & le font conduire aux madelonnettes. Julie ne trouvant plus d'obstacles à son mariage, s'unit à Duval.
Le fond de cette comédie est, comme on voit, assez léger ; mais les sentimens qui y regnent, conviennent bien au théatre ; & si son dénouement n'est ni assez ménagé, ni peut-être assez satisfaisant ; si elle laisse à désirer un peu plus d'intérêt, ces défauts sont rachetés par des portraits saillans, pleins de vérité, & par une versification facile & agréable. Le caractère du modéré est aussi-bien soutenu que bien tracé.
(Journal des Spectacles)
D'après la base César, la pièce a connu 19 représentations en 1793 (à partir du 28 octobre), 17 en 1795 (jusqu'au 16 mai), toutes au Théâtre français de la rue de Richelieu.
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