Le Mois de mai ou la Partie d'ânes, opéra-comique en un acte, 15 mai 1792.
Théâtre du Vaudeville.
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Titre :
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Mois de mai (le) ou la Partie d’ânes
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Genre
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opéra comique
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose
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Musique :
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oui
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Date de création :
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15 mai 1792
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Théâtre :
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Théâtre du Vaudeville
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Auteur(s) des paroles :
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Compositeur(s) :
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L’Esprit des journaux français et étrangers, 1792, volume 8 (août 1792), p. 312-313 :
[Si le titre promettait de la gaîté et « toute la fraîcheur printanière », la pièce ne tient pas ces promesses : pas de gaieté, un intérêt très faible. Le critique relève seulement « plusieurs couplets bien tournés, une ronde fort piquante & une situation ». Mais cela ne suffit visiblement pas...]
THÉATRE DU VAUDEVILLE.
Le mardi 15 mai, on a donné la premiere représentation du Mois de mai ou la partie d'ânes: opéra-comique en un acte.
Ce titre nous semble annoncer beaucoup de gaieté, d'une part, & de l'autre, toute la fraîcheur printaniere. Voyons ce qu'on peut y trouver.
Une Me. de Clainville, accompagnée de trois de ses amies, vient dans un réduit champêtre, prendre une collation composée de fraises, de lait & de pain bis. Quatre ânes amenent les quatre convives qui sont reçues par Rose, fille du paysan Thibaud, par Julien son amant & par Babet, servante de la ferme. Babet qui reste avec les dames pendant que Julien & sa maîtresse cueillent des fraises, raconte les petits chagrins de Rose. Celle-ci voudroit bien épouser Julien, mais Thibaud va marier Sophie, sa fille ainée, il s'est épuisé pour ce mariage, qui doit être effectué le lendemain, & qui même l'a appellé à la ville dont il doit bientôt revenir. Madame de Clainville & ses amies se promettent de faire le bonheur de Rose. Quand Thibaud revient, la premiere lui déclare qu'elle & son mari ont résolu de marier tous les ans, une jeune fille, & elle lui présente une bourse qui vient d'être faite à l'instant pour servir de dot. Le paysan refuse la bourse par un petit mouvement de vanité : sa fille, dit-il, n'a besoin des bienfaits de personne. Et puis, par un sentiment louable d'humanité, il indique une jeune orpheline du village, belle autant que vertueuse, & qui est digne que l'on pense à son bonheur. Madame de Clainville insiste pour la fille de Thibaud. Et elle prend pour motif qu'elle & son mari ont juré qu'ils ne marieroient jamais de fille qui ne s'appellât point Rose. Le paysan cede, en plaignant l'orpheline, & les dames après avoir promis de revenir le lendemain, pour assister au mariage de la premiere fille de Thibaud, reprenent leurs ânes & retournent chez elles. Tout cela n'est pas gai ; s'il y a de l'intérêt, il est d'une foiblesse insigne. On a pourtant applaudi plusieurs couplets bien tournés, une ronde fort piquante & une situation prise de l'idylle de Gesner, intitulée Milon, où un amant qui a mis sous son chapeau, un moineau qu'il veut donner à sa maîtresse, pour en obtenir un baiser, voit le vent retourner son chapeau, le moineau s'envoler & le baiser fuir avec le volatile. Le public a observé que le moineau avoit fort bien joué son rôle, mais qu'en s'envolant, il avoit emporté ensemble, l'intérêt & le succès.
D’après la base César, l’auteur est inconnu. Une seule représentation signalée, celle de la création, le 15 mai 1792.
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