Le Mystère, ou les deux Frères rivaux, mélodrame en trois actes de Pompigny, musique de Quaisain, ballet de Millot, 8 janvier 1811.
Théâtre de l'Ambigu-Comique.
Almanach des Muses 1812.
Sur la page de titre de la brochure, Paris, Barba, 1812 :
Le Mystère, ou les deux frères rivaux, mélodrame en trois actes, en prose, Paroles de M. Pompigny, Musique de M. Quaisain, ballet de M. Milllot. Représenté, pour la première fois, sur le théâtre de l'Ambigu-Comique, le 8 janvier 1811.
Liste des personnages :
PERSONNAGES.
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ACTEURS
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Le comte d'ANTREMONT, ancien capitaine de vaisseau.
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M. Frénoy.
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SOMBREVILLE, son neveu.
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M. St. Clair.
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FERDINAND, jeune frère de Sombreville, lieutenant de vaisseau.
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M. Grévin.
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LAVERGUE, marin, attaché au service du Comte.
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M. Raffile.
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GRIFFART, intendant du château.
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M. Melcourt.
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SOPHIE.
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Mlle Adèle Dupuis.
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SUZETTE, suivante de Sophie.
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Mlle Depas.
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Une Rosière, personnage muet.
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Mlle Elise.
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Marins.
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Militaires.
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Chasseurs.
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Paysans et Paysannes.
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La scène se passe au château du comte d'Antremont, en Provence.
Les décors :
Acte 1 : Le théâtre représente un salon.
Acte 2 : Le théâtre représente un jardin ; à gauche des acteurs un bosquet, de chaque côté duquel sont les trophées et autres emblêmes que Lavergue indique scène douze.
Le comte d'Antremont vient de féliciter Lavergue, « ordonnateur » de ces décorations :
Vous avez le goût bon, mon capitaine, car sans me vanter, je me flatte que la décoration est analogue à la circonstance. Ces trophées et ces drapeaux sont le simbole de ceux que nous avons conquis sur les ennemis. Ces ancres et ces cordages entrelacés de branches de lauriers annoncent c'est sur mer que la victoire a récompensé notre courage ; ces bonnets, garnis de mousselines et surmontés de petits croissans, désignent notre triomphe sur les Marabous, et cette couronne de roses semble prédire que le triomphateur unira bientôt les palmes de la gloire au myrthe de l'amour. Commençons la cérémonie; c'est l'innocence qui doit offrir les prémices du plaisir.
Acte 3 : Le théâtre représente un salon.
Les Tablettes de Polymnie, n° 16 du 20 janvier 1811, p. 248-249 :
[Voilà un mélodrame qui tranche avec les autres mélodrames. Il y manque tout ce qui fait le mélodrame (coups de pistolet, de poignard, souterrain, niais) : juste un tyran, mais trop bien habillé pour en être vraiment un. L’histoire est celle de deux frères rivaux autour de leur cousine, l’un aimable, l’autre « d’un caractère sombre et ambitieux ». Le mauvais frère tente bien de discréditer sa cousine pour empêcher son mariage avec son frère, mais en vain : c’est son frère qui est choisi comme mari. On pourrait presque considérer cette pièce comme une comédie si le style du rôle de la jeune fille n’était pas ampoulé. Parce qu’il y a des personnages comiques, qui donnent lieu à « plusieurs cènes fort gaies ». La musique, dont le compositeur est nommé (à la différence de l’auteur des paroles, et du chorégraphe), est bien dans le ton sombre des musiques de mélodrame, et l’ouverture a été remarquée (elle est « une heureuse imitation de la chasse du jeune Henri », une œuvre de Méhul très populaire.]
Théâtre de l’Ambigu-Comique.
LE MYSTÈRE, ou les Deux Frères rivaux.
Ce mélodrame fait scission avec le genre de ses confrères. Point de coups de pistolet, point de coups de poignard, point de souterrains, pas même de niais ! Il s'y trouve à la vérité une espèce de tyran ; mais ce tyran est l'un des frères qui porte un habit bleu céleste à paillettes d'argent : ce qui n'a pas l'air très-rébarbatif.
Deux frères sont amoureux de la belle Sophie, fille de leur oncle, le comte d'Outremont ; l'un deux est aimable, sémillant, et par conséquent aimé ; Sombreville, au contraire, d'un caractère sombre et ambitieux, ne peut parvenir à plaire à sa charmante cousine. Il s'en venge en découvrant un mystère dont, à la mort de la Comtesse, il est resté seul dépositaire. Il prouve que Sophie n'est qu'une pauvre orpheline, et que le rang et la fortune dont elle jouit ne lui appartiennent pas. Sophie s'évanouit à cette nouvelle, le vieux Comte s'évanouit un peu plus tard, mais le vif attachement qu'elle lui inspire, l'engage toujours malgré cette découverte, à l'unir à son neveu Ferdinand, et à deshériter Sombreville.
Cette Pièce viserait au genre de la Comédie, si le style un peu enflé du rôle de Sophie, ne rappelait sans cesse que l'on est aux Boulevards. Le rôle d'un marin gascon et celui d'un vieux Procureur, offrent plusieurs scènes fort gaies. Les décorations sont d'une grande fraîcheur, et un Ballet provençal, au second acte, réunit plusieurs tableaux très agréables.
La Musique de M. Quaisain , prouve que son auteur a une grande habitude de tous les effets terrifians de ce genre de composition. On a surtout remarqué l'ouverture, qui est une heureuse imitation de la chasse du jeune Henri, par M. Méhul,
A. G.
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