Les Ménestrels, ou la Tour d’Amboise, opéra-comique en trois actes, de Révéroni de Saint-Cyr, musique de Solié, 27 août 1811.
Pièce également connue sous le titre : les Ménestrels, ou Amour et vaillance.
Théâtre de l'Opéra-Comique.
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Titre :
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Ménestrels (les), ou la Tour d’Amboise
Ménestrels (les), ou Amour et vaillance
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Genre
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opéra-comique
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Nombre d'actes :
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3
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Vers / prose
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prose, avec couplets en evrs
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Musique :
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oui
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Date de création :
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27 août 1811
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Théâtre :
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Théâtre de l’Opéra-Comique, rue Feydeau
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Auteur(s) des paroles :
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Révéroni Saint-Cyr
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Compositeur(s) :
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Jean-Pierre Solié
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Almanach des Muses 1812.
Cet ouvrage, qui paraît avoir été conçu pour les boulevards, a paru déplacé sur ce théâtre. Le succès n'a répondu ni à l'attente ni au talent des auteurs.
Sur la page de titre de la brochure, Paris, chez Fages, 1811 :
Les Ménestrels, ou la Tour d'Amboise, opéra en trois actes, Paroles de M***. ; Musique de M. Solié, représenté, pour la première fois, sur le Théâtre Feydeau, par les comédiens ordinaires de S. M. l'Empereur et Roi, le 27 août 1811.
La pièce, dont la chute aurait hâté la mort de Solié (tout autant que le décès d'un de ses fils), est connue aussi sous le titre des Deux Ménestrels.
Par ailleurs, un compte rendu paru dans le Mémorial dramatique: ou Almanach théatral pour l'an 1812, p. 64-66, donne pour titre les Ménestrels, ou Amour et Vaillance :
Les Ménestrels, ou Amour et Vaillance, opéra en 3 actes
Les Anglais se sont emparés du château de Dunois. Ce brave chevalier a été forcé de s'éloigner de la charmante Laure, fille de Xintrailles, qu'il aime et dont il est aimé. Talbot, qui s'est établi en vainqueur dans le château, est épris d'une belle passion pour Laure, et il ose aspirer à sa main. Warton, son digne écuyer, a de semblables prétentions sur Apolline, seconde fille de Xintrailles, promise à Saintré, jeune page qui en est aussi amoureux. Pendant la trève, Talbot a obtenu de faire venir des ménestrels pour chanter dans les fêtes de son Prochain mariage. Pendant les préparatifs de la noce et des fêtes, les ménestrels arrivent, ayant à leur tête les chevaliers Dunois et Lahire, et l'on voit bientôt se joindre à eux le jeune Page qui s'était auparavant tenu caché sous des fleurs.
La défiance s'empare de l'ame noire du breton Talbot ; il prend le parti de traiter tous ces ménestrels avec arroganee, de maniere à les forcer à se trahir. Ils se contiennent pendant quelque tems, mais Dunois est reconnu. Ce malheureux chevalier est arrêté avec ses compagnons, pendant le festin, et la prison s'ouvre pour les recevoir. Ce revers n'altère point leur gaîté, et ils n'en continuent pas moins de s'égayer, et de chanter leurs poésies et leurs amours.
Talbot a conçu le projet d'attaquer les Français à l'improviste ; mais loin que la trêve soit rompue, comme il l'espérait, on proclame la paix dans la Guyenne, de même qu'elle l'a été déjà dans la Bretagne et dans la Normandie. Malgré ce contretems, l'Anglais Talbot médite le projet de se défaire du chevalier Dunois, et il a donné des ordres pour qu'il soit jeté dans la fameuse fosse aux Lances. Lui-même, qui est prêt d'y tomber, est sauvé par son généreux rival ; mais l'entêté Breton n'en persiste pas moins dans son horrible dessein de faire périt Dunois. Il ne peut cependant y réussir ; et c'est au moment même où il se croit certain d'avoir fait précipiter Dumois dans la fosse aux Lances, que celui ci reparaît à la tête des braves troupes françaises, qui forcent les ennemis à mettre bas les armes. On apprend alors que ce gouffre a été détruit par Latrémouille, et remplacé par un souterrain à travers lequel les troupes de Dunois se sont introduites pour terrasser les Anglais.
Cet ouvrage justement sifflé n'est plus au répertoire.
Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 16e année (1811), p. 170-171 :
[La pièce mêle histoire et amours. L'anglais Talbot, épris de Laure, l'amante du chevalier Dunois, fait venir des ménestrels pour son mariage, mais Dunois s'introduit dans le château où les noces doivent être célébrées. Il soupçonne Dunois et ses complices, et tout le monde se retrouve au cachot. Il veut faire périr Dunois, mais la fosse aux lances dans laquelle il le fait jeter a été rendue sans danger, et Dunois, censé être mort, reparaît et lui et ses hommes terrassent les Anglais de Dunois. Jugement sur le poème : « quelques anachronismes et plusieurs invraisemblances », que semblent compenser « de l'intérêt et des mouvemens dramatiques ». La musique de Solié est appréciée de façon plus nette. Quelques morceaux sont mis en avant. Le critique cite quelques interprètes, avant de souligner les limites du succès,qualifié de « foible », ce qui explique la volonté de l'auteur des paroles de rester anonyme.]
THEATRE DE L'OPÉRA COMIQUE
Les Ménestrels, ou Amour et Vaillance, opéra comique en trois actes, joué le 27 août.
Les Anglois se sont emparés du château de Dunois. Ce brave chevalier a été forcé de s'éloigner de la charmante Laure, fille de Xaintrailles, qu'il aime et dont il est aimé. Talbot, qui s'est établi en vainqueur dans le château, est épris de Laure, et aspire à sa main. Warton, son écuyer, a de semblables prétentions sur Apolline, seconde fille de Xaintrailles, promise à Saintré, jeune Page qui en est aussi amoureux. Pendant la trêve, Talbot a fait venir des Ménestrels pour chanter dans les fêtes de son mariage. Les Ménestrels arrivent, ayant à leur tête les chevaliers Dunois et Lahire, et l'on voit bientôt se joindre à eux le jeune Page qui s'étoit auparavant tenu caché sous des fleurs.
Talbot, méfiant et soupçonneux, traite tous ces Ménestrels avec arrogance, de manière à les forcer à se trahir. Ils se contiennent pendant quelque temps, mais Dunois est reconnu. Ce malheureux chevalier est arrêté avec ses compagnons pendant le festin, et la prison s'ouvre pour les recevoir. Ce revers n'altère point leur gaieté; ils continuent de
chanter leurs amours.
Talbot a conçu le projet d'attaquer les Français à l'improviste; mais loin que la trêve soit rompue, comme il l'espéroit, on proclame la paix dans la Guyenne, de même qu'elle l'a été déja dans la Bretagne et dans la Normandie. Talbot médite le projet de se défaire du chevalier Dunois, et il a donné des ordres pour qu'il soit jeté dans la fameuse fosse aux Lances. Lui-même, qui est près d'y tomber, est sauvé par son généreux rival ; mais l'entêté Breton n'en persiste pas moins dans son horrible dessein de faire périr Dunois. Il ne peut cependant y réussir ; et c'est au moment même où il se croit certain d'avoir fait précipiter Dunois dans la fosse aux Lances, que celui-ci reparoît à la tête des braves troupes françaises, qui forcent les ennemis à mettre bas les armes. On apprend alors que ce gouffre a été détruit par La Trimouille, et remplacé par un souterrain à travers lequel les troupes de Dunois se sont introduites pour terrasser les Anglois.
Il y a dans ce poème quelques anachronismes et plusieurs invraisemblances, mais de l'intérêt et des mouvemens dramatiques.
La musique est de M. Solié. On y a remarqué plusieurs morceaux agréables, surtout dans la musique du festin et dans la finale du second acte. On a aussi remarqué, au troisième acte, l'air que chantent les Ménestrels dans la prison de la tour d'Amboisse, et qui est composé avec accompagnement d'un chœur de soldats gardiens des prisonniers.
Huet, Paul, Mesdames Moreau, Regnault et Haubert ont très-bien joué leurs rôles ; cependant le succès a été foible, et l'auteur a gardé l'anonyme.
Nicole Wild et David Charlton, Théâtre de l'Opéra-Comique Paris : répertoire 1762-1972, p. 330, donnent les deux titres (Amour et vaillance figurant sur le livret manuscrit) ; ils donnent également le nom du librettiste, qui était resté anonyme, ainsi que le nombre de représentations : 3 seulement.
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