Les Montagnards, comédie en trois actes & en prose, par Mme. Monnet, 24 vendémiaire an 2 [15 octobre 1793].
Théâtre national, rue de Richelieu.
La pièce de madame Monnet est à distinguer de celle de Pujoulx, intitulée les Montagnards ou l'École de la bienfaisance, comédie en 1 acte, mêlée de vaudevilles, jouée au Théâtre de la rue Feydeau à partir du 16 Fructidor an 2 [2 septembre 1794].
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Titre :
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Montagnards (les)
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Genre
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comédie
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Nombre d'actes :
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3
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Vers / prose ?
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en prose
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Musique :
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non
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Date de création :
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24 vendémiaire an 2 (15 octobre 1793)
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Théâtre :
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Théâtre National, rue de Richelieu
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Auteur(s) des paroles :
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Madame Monnet
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Sur la page de titre de la brochure, à Paris, chez la Citoyenne Toubon, l’an 3 de la République :
Les Montagnards, comédie en trois actes et en prose, Donnée le 24 Vendémiaire, l’an 2 au Théâtre National, maintenant réuni au Théâtre de l'Égalité, ci-devant Français. Par la Citoyenne Monnet, Auteur des Contes Orientaux, ou Récits du sage Caleb.
L’Esprit des journaux français et étrangers, 1793, volume 4 (avril 1793), p. 328-329 :
[Une pièce patriotique : des Auvergnats qui s’exilent en Espagne, auxquels on demande de renier leur patrie. Félix s’y refuse, bien que le serment que lui réclame l’oncle de celle qui l’aime lui permettrait d’épouser sa bien aimée. Mais l’oncle est ému de ce beau patriotisme, accepte qu’il épouse sa nièce et revient en France.
Un tableau sentimental, qui comporte sa dose de gaîté et sa dose de ridicule, en face de la grandeur d’âme des héros patriotes. Défauts : des longueurs, un peu de froideur, une action souvent obscure. Des qualités : « l'excellente morale qu'il offre, & [l]es traits de patriotisme & de vertu qui y sont semés ». Le remède : « Quelques coupures dans les deux derniers actes, & plus de développement dans l'exposition du premier, donneront à sa piece plus de rapidité & d'intérêt. »]
THÉATRE NATIONAL, RUE DE RICHELIEU.
Les Montagnards, comédie en trois actes & en prose.
Dix à douze montagnards de l'Auvergne se disposent à passer en Espagne : on distingue parmi eux la mere Laurence & Félix, son fils aîné : Félix a un intérêt particulier à faire ce voyage ; il aime Rosine, qu'il a eu le bonheur de sauver autrefois des flammes. Rosine habite Urgel, avec un oncle & Léonard, frere de Félix, qu'elle a emmené avec elle. Félix & ses camarades arrivent chez le corrégidor d'Urgel, qui leur lit la formule d'un serment, auquel ils ne s'attendoient pas : il s'agit de renoncer absolument à leur patrie. Félix & ses amis s'indignent, & se proposent de quitter l'Espagne plutôt que de commettre une pareille bassesse : mais le corrégidor d'Urgel est l'oncle de Rosine : cet homme, François d'origine, rougit de la place qu'il occupe ; il brûle de rentrer dans sa patrie & d'y respirer l'air pur de la liberté. Félix n'a pas de bien : mais l'honnête corrégidor est riche ; il préfere la vertu à la naissance, à 1a fortune. Sa niece aime Félix ; le corrégidor, pour éprouver ce dernier, lui promet de l'adopter pour fils, & de lui donner la main de sa niece, s'il veut prêter le serment. Félix, au désespoir, refuse tout: il fait le sacrifice de son bonheur à sa patrie : mais son patriotisme est récompensé ; le bon oncle, enchanté, l'embrasse, l'unit à Rosine, & se dispose à retourner avec toute cette nouvelle famille dans les montagnes d'Auvergne, où il a des possessions.
L'auteur a égayé ce tableau sentimental par les naïvetés de la mere Laurence & des petits montagnards qu'elle emmene avec elle : un autre personnage, un comte de Rouillé, émigré vicieux & lâche, y répand quelques traits de ridicule qui contrastent avec la grandeur d'ame de Félix & de ses camarades. En un mot, on oublie, avec plaisir, que cet ouvrage est un peu long, un peu froid, & souvent obscur d'action, en faveur de l'excellente morale qu'il offre, & des traits de patriotisme & de vertu qui y sont semés. Le public, qui l'a beaucoup applaudi, a redoublé d'estime pour l'auteur, quand il a appris que c'étoit Mme. Monnet, auteur des Contes orientaux. Quelques coupures dans les deux derniers actes, & plus de développement dans l'exposition du premier, donneront à sa piece plus de rapidité & d'intérêt.
César : l'auteur, Mariette Moreau, dite dame Monnet. Première au Théâtre National, le 15 octobre 1793. 23 représentations jusqu'au 21 mars 1794 (dont 1 au théâtre de Montansier, le 17 novembre 1793).
La BNF appelle l'auteur Marie Monnet, épouse Moreau.
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