Monsieur Bref, comédie en un acte et en vers, par M. Lemaire ; 9 juillet 1806.
Théâtre de l'Impératrice.
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Titre :
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Monsieur Bref
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Genre
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comédie
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose
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en vers
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Musique :
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non
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Date de création :
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9 juillet 1806
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Théâtre :
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Théâtre de l’Impératrice
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Auteur(s) des paroles :
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Lemaire
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Almanach des Muses 1807.
Des invraisemblances, peu de comique, quelques vers agréables.
Courrier des spectacles, n° 3441 du 10 juillet 1806, p. 4 :
[La première représentation a failli tourner court, une actrice ayant des problèmes de mémoire contagieux, puisqu’un de ses confrères a été atteint du même mal. Le sujet est analysé rapidement : présenté comme l’inverse de celui de Monsieur Musard, il montre un homme qui parle peu, et qui décide le mariage de sa fille en trois mots. Sujet bien mince. Mais l’auteur a l’excuse d’être jeune, sa pièce n’est pas sans qualités : elle est en vers, son style « n’est pas mauvais », il y montre d el’esprit et du comique. Mais il ne sait pas construire une pièce : « rien de préparé, des plaisanteries usées, un caractère principal sans intérêt, un dénouement sans vraisemblance ». Un jeune auteur à encourager, malgré tout.]
Théâtre de l’Impératrice.
M. Bref.
La représentation de cette pièce a failli être très-brève, Mad. Molé s'étant tellement embarrasée dans les premiers vers de son rôle qu’elle s’est vue sur le point de quitter la scène. La contagion a gagné aussi-tôt, et M. Bosset est devenu aussi muet qu’elle. Enfin leur mémoire s’est rétablie , et tout le monde a fort bien débité ce qui restoit à dire.
M. Bref est l’opposé de M. Musard ; c’est un homme qui ne s’explique que par monosyllabes, qui veut qu’on ne fasse jamais en deux tems ce qu'on peut faire en un seul. Il est père d’une jeune personne qu’il s’agit de marier avec Valcourt ; mais on veut son consentement. Il le donne en trois mots, et veut que les amans s épousent, non pas le lendemain, non pas le soir, mais à l’instant même. Voilà à-peu-près tout le secret de la pièce ; c'est le premier ouvrage d’un jeune homme qui s'appelle Lemaire. On s’est peut-être trop apperçu de son inexpérience. La pièce est écrite en vers. Le style n’en est point mauvais ; il y a quelquefois de l’esprit et quelques traits comiques ; mais nulle connoissance de l’art ; rien de préparé, des plaisanteries usées, un caractère principal sans intérêt, un dénouement sans vraisemblance. C’est la production d’un élève, mais d’un élève qu’il ne faut pas décourager, et dont l’esprit se montre à travers beaucoup de défauts.
Magasin encyclopédique, ou Journal des sciences, des lettres et des arts, 11e année (1806), tome IV, p. 180 :
[Compte rendu désabusé : une petite pièce qui se contente de transformer un personnage de conte appelé Raton en un personnage de comédie appelée M. Bref, « et qui n'a rien fourni de comique ». Bilan sévère : « Joli fonds, détails manqués, point d'entente de la scène ». Cette œuvre de débutant est « un avorton » qui n’a même pas réussi à être sifflé (grâce à l’indulgence qu’on a envers les débutants ?).]
M. Bref
Encore un petit acte tiré d'un joli conte de Voisenon, et qui n'a rien fourni de comique. Ce pauvre Raton, qui disoit toujours trop long, trop long, qui ne voyoit qu'un acte de l'Opéra, n'aimoit que les petites femmes, les petits soupers et les petites maisons, a été transformé en un M. Bref, qui ne veut pas qu'on parle de peur qu'on ne soit prolixe, et qui bavarde lui-même assez inutilement. Joli fonds, détails manqués, point d'entente de la scène. Bref, ce premier ouvrage de M. Lemaire n'est qu'un avorton qu'on a vu avec assez d'indulgence, qu'on n'a point sifflé, mais qu'on n'a point applaudi.
Archives littéraires de l'Europe, tome onzième (1806), juillet 1806, p. xxiv :
[Compte rendu sévère : le portrait de ce M. Bref est excessif et sort de la vérité par l’exagération des traits. De toute façon, « point d'action, point de contraste » (le contraste, indispensable). Il existe dans les pièces de bien meilleurs M. Bref, et la bluette nouvelle « n'a fait que passer ». la formule finale est assassine : « A quoi bon des bluettes ? »]
M. Bref, comédie en in acte et en vers.
Le caractère de M. Bref annonçoit un homme qui n'aime point les longs discours, qui répond avec concision et qui mène les affaires promptement. Mais lui faire porter l'amour de la brièveté jusqu'à préférer les miniatures aux grands tableaux, jusqu'à marier sa fille sans s'informer du nom, de l'état, de la fortune de son gendre, parce que ce gendre flatte sa manie, c'est outrer les choses et sortir de la vérité.
Du reste, point d'action, point de contraste. M. Lerond dans Musard, Freeport, dans l'Ecossaise , sont deux M. Bref, parfaiment [sic] en scène et bien liés à l'action. Il falloit faire mieux ou ne point écrire.
M. Bref est une bluette qui ne s'est soutenue qu'avec un peu de style, à la première représentation , mais qui n'a fait que passer. A quoi bon des bluettes ?
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