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Monsieur Courte-Vue, ou l'Astrologue

Monsieur Courte-Vue, ou l'Astrologue qui se laisse tomber dans un puits, imitation en un acte et en vaudeville, de la fable de La Fontaine, de Brazier et Simonnin ; 12 février 1811.

Théâtre de la Gaîté.

Almanach des Muses 1812.

 

Mémorial dramatique pour 1812, p. 195-196 :

[Pour imiter la fable de La Fontaine, le duo Brazier-Simonnin l'a enrichi, ou simplement entouré d'une intrigue que le critique trouve riche en « situations usées ou mal amenées et mal conçues », et en « couplets sans traits », le dialogue étant jugé « sans esprit ». Les auteurs se sont montrés bien mal inspirés et on attendait mieux à celui des deux auteurs qui est à la fois « gais chansonnier » et gastronome émérite (je parierais volontiers que c'est de Simonnin qu'il s'agit). Bref, une pièce manquée.]

M. Courtevue, ou l'Astrologue qui se laisse tomber dans un puits, imitation en un acte et en vaudeville, de la fable de La Fontaine, par MM. Brazier et Simonnin. (12 février.)

M. Courtevue, magister, et astrologue, veut faire abattre la maison de Mathurine sa commère, pour y établir un observatoire. Mathurine est au désespoir de perdre sa propriété ; mais des experts décident que ce n'est pas la maison de Mathurine, mais celle de Courtevue qu'il faut abattre ; cette décision n'est pas connue de Mathurine, ce qui décide le magister a proposer à sa commère de changer de maison. Mathurine y consent ; les deux proprietaires échangent leurs contrats, mais bientôt elle apprend la ruse de l'astrologue, et ne sait comment annuler cet échange. Blaise, son fils, conçoit finement l'idee de prendre les contrats de sa mère dans la poche du vieux renard, tandis que celui-ci sera à la découverte d'une comète, il ne peut y parvenir, mais le hasard vient à son aide, l'astrologue, occupé à regarder les astres, se laisse tomber dans un puits ; Blaise le retient par le pan de son habit, et s'empare des papiers désirés ; l'astrologue, hors de dangers, voit échouer tous ses projets, entre en accommodement, et consent au mariage de sa fille avec le fils de Mathurine.

Il est fâcheux que les spectateurs aient eu la vue longue et l'ouie fine, car ils n'ont vu que des situations usées ou mal amenées et mal conçues, et ils n'ont entendu que des couplets sans traits, et un dialogue sans esprit ; est-il possible que ce bon La Fontaine, qui faisait si bien parler les acteurs de ses fables, ait si mal inspiré les auteurs de la pièce nouvelle ? L'un d'eux, gai chansounier, devrait songer à soutenir la réputation de sa muse gastronome. Perrault n'en était pas indigne... mais il aurait bien fait de laisser l'astrologue au fond du puits.

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