Monsieur de Crac à Paris

Monsieur de Crac à Paris, comédie en un acte, en vers libres. Par Armand Charlemagne. (31 octobre 1792).

Théâtre des Variétés du Palais

Sur la page de titre de la brochure, en 1793, la pièce est qualifiée de « gasconnade ».

Titre :

Monsieur de Crac à Paris

Genre

comédie

Nombre d'actes :

1

Vers / prose

en vers libres

Musique :

non

Date de création :

31 octobre 1792

Théâtre :

Théâtre des Variétés du Palais

Auteur(s) des paroles :

M. Armand Charlemagne

Almanach des Muses 1794

Des bouffonneries de gascon. Versification agréable et facile, comme dans la plûpart des productions du citoyen Charlemagne.

Sur la page de titre de la brochure, Paris, de l'Imprimerie du Citoyen Cailleau, 1793 :

M. de Crac à Paris, gasconnade en un acte et en vers libres : Par Armand Charlemagne ; Représentée pour la première fois, à Paris, sur le Théâtre des Variétés du Palais, le 31 octobre 1792.

L’Esprit des journaux français et étrangers, vingt-deuxième année, tome II (février 1793), p. 307-309 :

[On peut s’étonner que le critique ne fasse pas allusion à l’autre pièce mettant en scène Monsieur de Crac, Monsieur de Crac en son petit castel, de Colin d’Harleville, jouée l’année précédente. On retrouve le personnage éternel menteur de la pièce précédente, à Paris après son séjour provincial. L’intrigue est d’une grande minceur, se réduisant à la série des mensonges du personnage, jusqu’à ce que son imposture éclate : il retrouve sa sœur, qui ne le connaissait pas, et qui sait bien qu’il n’est pas celui qu’il prétend. La pièce est jugée gaie « écrite avec beaucoup de goût et de pureté ». Son auteur, qui a été nommé, est présenté comme un jeune auteur aux « plus heureuses dispositions pour la poésie ». Un assez long extrait est cité en exemple. On y voit combien la pièce est conforme au discours « patriote » du temps. L’interprétation est présentée comme de qualité.]

Théatre du Palais. Ci-devant Variétés.

M. de Crac à Paris, comédie en un acte en vers, par le citoyen Armand Charlemagne.

On donne à ce spectacle une très-jolie petite piece en vers, intitulée : M. de Crac à Paris. Ce personnage plaisant, dont l'essence est de mentir à tout propos, arrive dans une hôtellerie, où il fait, à son ordinaire, beaucoup d'étalage. L'hòte & l'hôtesse ont une fille charmante, nommé [sic] Sophie, qu'ils vont unir au jeune Desronais. M. de Crac voit Sophie, & soudain en devient amoureux. L'hôte lui dit qu'il donne à sa fille 100 mille liv. en mariage ; M. de Crac lui propose de lui faire gagner 50 mille liv. en ne prenant Sophie qu'avec 50 mille francs. L'hôte, pour s'amuser, feint d'accepter la proposition ; mais le jeune Desronais, qui a tout entendu, propose un cartel à M. de Crac, qui l'accepte, en débitant mille gasconnades. Sur ces entrefaites, l'hôtesse découvre que M. de Crac est son frere : elle est née dans une masure à côté de Bordeaux, & n'a jamais vu son frere, dont elle a été séparée dès l'enfance. L'hôtesse a donc une conversation avec M. de Crac, dans laquelle elle lui demande des nouvelles de sa famille, & surtout de la sœur : on devine que M. de Crac lui débite les mensonges les plus grossiers ; mais il reste bien étonné, quand il apprend que c'est à sa sœur même qu'il conte ces mensonges. Tout s'éclaircit : Sophie embrasse son oncle, & épouse son amant Desronais.

Cette petite comédie, qui est très-gaie, & écrite avec beaucoup de goût & de pureté, est du citoyen Armand Charlemagne, jeune auteur qui fait briller les plus heureuses dispositions pour la poésie. Il y a dans sa piece des scenes très-bien écrites. On en jugera par les vers suivans. M. de Crac est bon patriote, quoiqu'il se dise petit-fils de César. C'est ce qui lui fait dire à l'hôte :

Tenez, lorsque chez moi, par la voix des journaux,
De tout ce qui se fait véridiques échos,
J'appris que le sénat de France
        Avoit proscrit droits féodaux,
        Droits de champarts & fours bannaux,
        Mainte pareille redevance,
Tous les droits en un mot qu'on dit seigneuriaux ;
Cette loi-là, me dis-je , est pleine de prudence :
    Car, après tout, les homme sont égaux...
Eh bien, sans balancer, j'assemble mes vassau...,
Et puis, dans un mien bois, j'arrache cinq cens chênes ;
Lors un bûcher se forme, on l'allume ; & soudain
    J'y sais jetter mes titres par centaines,
    Mes écussons, mes chartes anciennes,
        Tout mon vermoulu parchemin.
L'holocauste achevé, je fis danser mon monde :
Ce fut un fort beau feu ; c'est moi qui vous le dis :
        Croiriez-vous que de ses débris
On se chauffa trois jours d'une lieue à la ronde ?

Le citoyen Pelissier joue d'une maniere très-plaisante le rôle de M. de Crac ; & en général cette jolie comédie est jouée d'une maniere très-satisfaisante.

[César : 8 représentations en 1792 à partir du 31 octobre, 17 en 1793, 10 en 1794, 13 en 1795, 4 en 1796, 1 en 1797, 5 en 1798. Soit 58 représentations.]

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