Monsieur Desbosquets

Monsieur Desbosquets, opéra comique en un acte, paroles de M.... [Sewrin], musique de M. *** [Henri-François Berton et Eugène Grandfond], 6 mars 1810..

Théâtre de l'Opéra-Comique.

Nicole Wild et David Charlton, Théâtre de l'Opéra-Comique Paris : répertoire 1762-1972, p. 335 donnent le nom de l’auteur du livret, Sewrin, et des compositeurs, Henri-François Berton et Eugène Grandfond. Le livret manuscrit porte un titre alternatif, Mon sieur Desbosquets, ou la Folle Soirée. La pièce n’a connu que deux représentations.

Almanach des Muses 1811.

M. Desbosquets, campagnard très ridicule, espere obtenir la main de Julie, éprise d'un jeune officier nommé Germance. M. Desbosquets, qui n'ignore pas qu'il a ce rival à combattre, fait parvenir à Julie une lettre qui lui annonce la mort de Germance ; mais Julie, qui a découvert l'imposture, feint une indisposition subite, demande un médecin et envoie au bourg voisin M. Desbosquets, qui à son retour trouve son rival ressuscité, prêt à épouser Julie, et faisant servir à sa noce les préparatifs que M. Desbosquetsavait fait pour la sienne.

Farce qui n'a point fait rire.

 

Mercure de France, journal littéraire et politique, tome quarante-unième, n° CCCCLI, du samedi 10 mars 1810, p. 118 :

[Une pièce de carnaval qui ne fait pas rire... L’auteur s’est contenté d’aligner les clichés habituels des pièces de carnaval. Intrigue invraisemblable, travail bâclé, ni dialogue de qualité, ni couplets saillants. Et « le musicien ne s'est montré ni plus plaisant ni plus original que le poëte » (mot peu adapté ici pour l’auteur du livret !). La pièce est allée à son terme, comme si le public espérait toujours qu’on allait l’amuser, mais en vain : si les amis de l’auteur ont réussi à demander le nom de l’auteur, celui qui est venu le révéler n’a pas pu parler tant il y avait de sifflets, vouant M. Desbosquets à la disparition.]

Théâtre de l'Opéra-Comique.-M. Desbosquets, opéra comique en un acte.

Parmi les nombreuses licences que donne le Carnaval, je ne crois pas que celle d'ennuyer soit comprise, et c'est malheureusement de celle-là que l'auteur de M. Desbosquets s'est le plus constamment prévalu. Il faut être juste cependant ; sa faute n'est point volontaire ; ses intentions étaient bonnes ; il voulait nous amuser et ne s'est trompé que dans le choix des moyens. Il a cru qu'il suffisait d'un incroyable suranné, d'un valet niais, d'un revenant, d'une procession de baillis précédés du serpent de la paroisse, pour mettre le public en belle humeur, mais rien de tout cela n'a opéré. L'intrigue était trop invraisemblable ; l'absence de l'art et la précipitation du travail se faisaient trop remarquer, et ces défauts n'étaient rachetés ni par le mérite du dialogue, ni par des couplets piquans. Le musicien ne s'est montré ni plus plaisant ni plus original que le poëte. Le public a cependant écouté leur composition avec cette indulgence que le Mardi-Gras autorise : on attendait à chaque instant quelque scène bouffonne digne de récompenser la patience que l'on avait eue. Mais à la chute du rideau, cette attente n'ayant point été remplie, l'indulgence s'est changée en rigueur. On a sifflé, et les amis, avec tout leur zèle à demander les auteurs , ont bien, obtenu que l'on relevât la toile et qu'un acteur s'avançât jusqu'à la rampe pour les nommer ; mais là leur influence s'est évanouie, et les sifflets ont pris le dessus avec une supériorité si grande que l'acteur, sans avoir pu articuler une parole, s'en est allé comme il était venu. Ainsi s'en ira M. Desbosquets lui-même, dont il serait au moins inutile d'entretenir plus long-tems nos lecteurs.

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