Monsieur Desornières, ou Faut-il rire ? Faut-il pleurer ?, comédie mêlée de couplets, en un acte, de Marc-Antoine Désaugiers et Gentil, 5 février 1812.
Théâtre des Variétés.
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Titre
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M. Desornières, ou Faut-il rire ? Faut-il pleurer ?
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Genre
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comédie mêlée de couplets
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Nombre d'actes :
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1
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Vers / prose ?
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en prose, avec des couplets en evrs
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Musique :
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vaudevilles
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Date de création :
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5 février 1812
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Théâtre :
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Théâtre des Variétés
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Auteur(s) des paroles :
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Marc-Antoine Désaugiers et Gentil
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Almanach des Muses 1813.
Journal de l’Empire, 11 février 1812, p. 4 :
[La critique de Monsieur Desornières suit immédiatement, dans le feuilleton du jour, celle de Monsieur et Madame Toutcœur, et il ne paraît pas très utile à Geoffroy de faire à la deuxième pièce un autre sort qu’à la première : il démolit le titre (de façon un peu spécieuse, mais peu importe). Puis il se lance dans le couplet bien connu de la décadence du temps : si on progresse dans les sciences exactes, ce n’est pas le cas au théâtre : tous les ans, ils traitent le même sujet, avec « des inventions moins heureuses ». Et il s’interroge sur l’avenir : d’abord pessimiste, il finit par se vouloir rassurant, les auteurs ne pourront pas faire vraiment pire, puisqu’ils se copient les uns les autres.]
THÉATREDESVARTÉTÉS.
M. Desornières, ou Faut-il rire, faut-il pleurer ?
La question ne peut pas se faire en Carnaval ; elle est décidée par la saison même : d'ailleurs, tout auteur doit savoir ce qu'il veut, s’il veut faire rire ou faire pleurer, sans demander sur cela l’avis de personne. Qu'arrive-t-il quand l’auteur ne sait ce qu'il veut sur un objet si important ? que personne ne rit, et que lui seul pleure. M. Desornières est encore, comme M. Dumollet, une copie bien foible de Pourceaugnac, le modèle et le prototype de tous !es niais, à qui des parens, plus niais encore, voudront donner leur fille, sans les avoir ni vus ni connus. Une grande preuve que l’imagination, le genie et l'esprit ne font pas avec le temps des progrès nécessaires comme les sciences exactes, et qu’ils suivent au contraire une marche rétrograde, c’est que tous les ans on observe qu'en traitant le même sujet, les auteurs ont toujours des inventions moins heureuses : si cette progression continue, dans dix ans d'ici on nous fera de belles farces. Il ne faut cependant pas se désespérer d'avance : les auteurs de ces farces ne cessant point de se copier et de se répéter, leurs productions facétieuses ne seront guère plus mauvaises dans dix ans d'ici qu'elles ne le sont à présent.
Geoffroy.
Magasin encyclopédique, ou journal des sciences, des lettres et des arts, année 1812, tome I p. 427-428 :
[Le ton du critique montre une certaine lassitude devant toutes ces pièces montrant « un imbecille » venu de sa province « dans la grande ville se faire mystifier ». la plaisanterie qui constitue le cœur de la pièce est résumée, et le summum du comique est défini par l’obligation où on met le héros malgré lui de « danser un menuet avec son habit de deuil ». La pièce doit beaucoup à son interprète principal. Les auteurs sont cités.]
THÉATRE DES VARIÉTÉS.
M. Desornières, ou Faut-il rire ? Faut-il pleurer ? comédie mêlée de couplets, jouée le 5 février 1812.
Encore un imbécille de la famille de Pourceaugnac, qui part de son endroit pour venir dans la grande ville se faire mystifier. C'est de Quimpercorentin qu'hier on a vu arriver M. Desornières. On lui fait croire que son parrain, dont il vient épouser la fille, est mort subitement. Desornières, qui avoit un habit de bal, et croyoit danser gaiement, se trouve fort déplacé au milieu du noir cortége de ses cohéritiers.
Il court changer de costume, et revient en noir ; mais alors, les héritiers prétendus ont ressuscité l'oncle, et Desornières se trouve au milieu de gens fort gais qui l'obligent à danser un menuet avec son habit de deuil. Le jeu de Potier a contribué à faire valoir cette folie de MM. Désaugiers et Gentil.
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