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Macbet[h] (Ducis)

Macbet[h], tragédie en 5 actes et en vers de Ducis, 12 janvier 1784.

Comédie Française.

Titre :

Macbet[h]

Genre

tragédie

Nombre d'actes :

5

Vers / prose

en vers

Musique :

non

Date de création :

12 janvier 1784 (reprise le 1er juin 1790)

Théâtre :

Comédie Française (Théâtre de la Nation en 1790)

Auteur(s) des paroles :

J.-F. Ducis

Lors de la reprise de 1790, une nouvelle édition de la pièce a été faite, à Paris, chez les Libraires du Théâtre Français :

Macbeth, tragédie en cinq actes et en vers, Remise au théâtre le premier juin 1790. Par J. F. Ducis. Nouvelle édition. Augmentée de variantes.

Virtutem videant, intabesquantque relictà. Persi.

Le vers mis en exergue est de Perse, Satire III, vers 38 (on écrit d’ordinaire intabescant). Traduction proposée : « Qu’ils contemplent la vertu, et qu’ils sèchent de douleur de l’avoir abandonnée ».

Mercure de France, tome CXXXVIII, n° 25 du samedi 19 juin 1790, p. 118-119 :

[La tragédie de Ducis revient au Théâtre, avec plus de succès qu’à sa première, et avec des changements importants (mais ce serait téméraire de penser que ce sont ces changements qui expliquent ce succès). Le plus grand changement concerne le dénouement, rendu bien plus terrible (meurtre des enfants de Macbeth, rêvé par leur mère) : le critique s’interroge sur l’opportunité de ce sang répandu, en des circonstances aussi tragiques que celles que vit alors la France, moment « où il faudroit chercher à la fois à adoucir les esprits ardens, que l'enthousiasme d'un meilleur ordre de choses peut égarer, & à consoler ceux que des maux passagers peuvent abattre ». Le jugement porté sur la pièce est plutôt positif : s’il reste « quelques défectuosités ou négligences de plan », il y a surtout de belles scènes, et « nombre de grands résultats de morale, de beaux vers, & de détails pathétiques ».

THÉATRE DE LA NATION.

Quand M. Ducis mit pour la première fois au Théatre sa Tragédie de Macbet, il en fut mention dans ce Journal. Elle vient de reparoître avec de grands changemens, & plus de succès. Le dénouement en est plus terrible ; M. Ducis y a ajouté le meurtre des enfans de Macbet, que leur mère égorge en rêvant, après avoir également poignardé son mari. Quelques personnes sévères l'ont blâmé d'avoir enchéri sur la sanglante énergie de son original, d’offrir de si terribles spectacles à un Peuple naturellement doux, compatissant, & dont on peut émouvoir la sensibilité, sans frapper son imagination par d'aussi sombres images. Peut-être ce reproche acquiert il plus de poids dans la circonstance actuelle, où il faudroit chercher à la fois à adoucir les esprits ardens, que l'enthousiasme d'un meilleur ordre de choses peut égarer, & à consoler ceux que des maux passagers peuvent abattre.

Au reste , nous aimons à rendre justice aux beautés du premier ordre , dont la foule couvre dans cet Ouvrage quelques défectuosités ou négligences de plan. La Peinture énergique des remords de son Héros ; le beau mouvement qui termine le troisième Acte ; la scène vraiment dramatique, où le Gouverneur de l'enfant du Roi, vient le confier aux mains parricides de Macbet, d'autres scènes également remarquables; nombre de grands résultats de morale, de beaux vers, & de détails pathétiques, ont été applaudis avec transport C'est une nouvelle preuve, ajoutée à tant d'autres, du talent distingué de son Auteur.

Mercure universel, tome 11, n° 308 du jeudi 5 janvier 1792, p. 79 :

[Pour une reprise, pas besoin de dire grand chose de la pièce : le critique se concentre sur l'interprétation : deux acteurs cités, deux très grands interprètes, Talma et madame Vestris.]

Theatre François de la rue de Richelieu.

On a donné avant-hier, avec beaucoup de succès, la première représentation de 1a reprise de Macbecth, tragédie de M. Ducis, qui fut reprise également au théâtre français le 2 juin 1790 et eut quatre représentations.

Cette tragédie, qui fourmille de très-beaux vers, tous fort bien en situation, excite une terreur profonde.

M. Talma, qui succède à M. Saint-Prix dans .le rôle de Macbecth, nous a paru lui être supérieur ; profond quand il envisage le crime, il a été déchirant.quand il en éprouve les remords. Le public l'a demandé après la pièce.

Madame Vestris, déploye dans le rôle de Frédégonde un grand caractère ; elle nous a paru digne d’être comparée à la célèbre actrice du théâtre de Londres, qui. joue le même rôle dans la .pièce originale.

La base César, pour la période allant jusqu’en 1799, connaît, après la représentation unique de 1784, 5 représentations en 1790 (du 1er juin au 25 août, au Théâtre de la Nation), 8 en 1792 (au Théâtre Français de la rue de Richelieu, du 3 janvier au 3 octobre), 3 en 1795 (au même théâtre, du 23 au 30 décembre), 6 en 1796 (5 au Théâtre Français de la rue de Richelieu, 1 au Théâtre de la Cité), 3 en 1797 (au Théâtre Français de la rue de Richelieu), 4 en 1798 (1 au Théâtre Feydeau, 3 au Théâtre Français de la rue de Richelieu), soit 29 représentations de 1790 à 1798, dont 27 à la Comédie Française.

D'après la base La Grange de la Comédie Française, la pièce de Ducis a été jouée 34 fois de 1784 à 1827.

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