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Madame Angot au sérail de Constantinople

Madame Angot au sérail de Constantinople, tragédie farce, pantomime en trois actes, ornée de ballets, de M. Aude, 1er prairial an 8 [21 mai 1800].

Théâtre de l'Ambigu Comique

Almanach des Muses 1801

Sur la page de titre de la brochure,Paris, au Théâtre de l'Ambigu, an VIII :

Madame Angot au sérail de Constantinople, Drame, tragédie, farce, pantomime, en trois actes, orné de tous ses agrémens. Par Aude. Représentée, pour la première fois, sur le théâtre de l'Ambigu-Comique, les 1, 2 , 3, 4, 5, 6 , 7 , 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15 prairial.

Nous v'là frits, not' maîtresse !
                   Nicolas, Scene V.

Courrier des spectacles, n° 1175 du 3 prairial an 8 [23 mai 1800], p. 2 :

[La pièce s’adresse aux « panégyristes et admirateurs de madame Angot » : cela signifie peut-être que les autres sont dispensés d’aller la voir ! On la retrouve dans un environnement étonnant : Constantinople, le sérail (mais le critique évite d’employer un tel mot. L’intrigue est d’une légèreté extrême : madame Angot prisonnière d’un corsaire algérien, qui l’exhibe chez le Grand Seigneur de Constatinople, lequel prétend s’amuser d’elle en la faisant recevoir par un esclave. Mais la ruse est évetée, et le Grand Seigneur, beau joueur, lui rend sa liberté. Le critique est un peu désarmé en face d’une telle pièce, "une farce quelquefois peu décente", qui ne peut que faire rire « quelques gens de goût » (je ne suis pas sûr qu’il faille prendre cette formule pour argent comptant...). L’indication finale semble indiquer que le rôle de madame Angot était confiée à un homme. Sans doute un procédé comique que le critique appréciait moyennement...]

Théâtre de l’Ambigu-Comique.

Panégyristes et admirateurs de madame Angot, accourez tous et venez faire la cour à votre idole. Venez la voir dans le Sérail à Constantinople. A Constantinople, direz-vous ? Oui, mais à Constantinople des Boulevards, le trajet n’est pas long. Vous y verrez madame Angot au faîte des grandeurs, caressée, fêtée, triomphante ; en un mot, vous y verrez.... Voici ce qu’on vous y fera voir.

Madame Angot, Manon, sa fille, François, son gendre, et Nicolas son domestique, pris sur mer par un corsaire algérien, sont amenés à Constantinople. Le Grand Seigneur, qui a entendu parler de cette femme célèbre en France, est curieux de s’amuser à ses dépens. Il charge un de ses esclaves de faire notifier à madame Angot qu’il veut la voir, l’entretenir, etc. L’esclave prend ensuite les habits de son maître, et sous ce costume imposant se présente à madame Angot, qui se croit honorée par le Grand Seigneur lui-même. L’arrivée du corsaire à qui elle appartient, et qui reconnoît un esclave sous les vêtemens du prince, lui découvre la vérité ; mais elle se console par l’assurance de sa liberté que le Grand Seigneur lui accorde.

Quel jugement porter d’une pièce qui n’est qu’une farce quelquefois peu décente ? mais il faut bien faire rire quelques gens de goût, et sous ce rapport madame Angot, sur-tout lorsqu'elle sera représentée par le cit. Corse, gagnera toujours son procès.

F. J. B. P G***

On trouvera sur le site therepsicore.msh.uca.fr une recréation de la pièce donnée en juin 2017 à Clermont-Ferrand.

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